run, don't walk away

(âge et lieu de naissance) stella approche de la quarantaine et si pour certains, ce chiffre ne représente rien de plus qu'un nouveau pas dans la vie, pour la fée de la comète, c'est l'impression d'avoir vécu plusieurs existences entières qui, à chaque fois, lui ont filé entre les doigts. (origines et nationalité) des origines européennes lointaines, un nom qui en porte la trace, mais pour le reste, stella kahnwald est bel et bien américaine et rien d'autre. (disposition) elle peut voyager dans le temps, bien que pendant des années, cela ait plutôt relevé de la théorie parce qu'en pratique, stella n'était pas capable de faire grand-chose et à l'adolescence, avec son tempérament obstiné, elle refusait d'apprendre, persuadée qu'elle finirait bien par maitriser ce don. comme souvent (voire toujours), elle le regretta amèrement par la suite. (maison) elle est une comète pure jus, même si, elle n'en doute pas une seconde, beaucoup de ses consoeurs auraient préféré qu'elle atterrisse ailleurs. (statut civil) stella ne s'est jamais conformée à l'image attendue et ses relations chaotiques n'en sont qu'une preuve parmi d'autres. elle n'est même pas certaine qu'elle puisse dire avoir un jour été en couple mais elle a aimé, quoi qu'on en dise, quoi qu'on en pense. oui, stella a aimé et si les cicatrices ont eu le temps de se former, ça ne veut pas dire qu'elle n'en souffre pas encore. (occupation) aux dernières nouvelles, elle devait finir le lycée et choisir sa voie mais elle a disparu depuis cet été qui aurait dû (et qui a, en réalité) tout changé. (traits de caractère) impulsive, stella était surtout connue pour se rebeller contre tout et n'importe quoi. elle détestait les règles, riait quand elle choquait et agissait contre tout bon sens. cela lui a valu de belles déconvenues mais, têtue comme une mule, la demoiselle n'a jamais cherché à s'assagir ou à admettre ses torts. souvent perçue comme une provocatrice inéducable, elle était surtout une fée qui ne savait pas se plier aux règles et elle a passé toute sa jeunesse à espérer autre chose - sans savoir quoi. son caractère indomptable l'a précipitée vers une destinée irréversible qui l'a complètement ébranlée, elle, l'inébranlable. mais elle ne l'avouera jamais ça, parce qu'elle est aussi trop fière, et qu'elle se complet dans cette image de garce invulnérable. un rôle qu'elle joue depuis trop longtemps, un masque qui lui colle à la peau et, qui sont tout ce qu'il lui reste alors que sa disposition s'apprête à nouveau à faire basculer sa vie.(groupe) fairies. (avatar) teresa palmer. (tw) y a-t-il des sujets sensibles dans votre fiche, notamment dans la partie libre ?

(si votre personnage est une fée ou une demi-fée qui connaît sa nature, comment vit-il sa situation de créature surnaturelle ?) stella vit sa condition comme une malédiction. on pourrait croire que posséder des dons particuliers dignes de superhéros aurait de quoi plaire mais comme tout, cela dépendra de l'héritage que l'on reçoit et de ce que l'on en fait (ou pas). stella n'aurait pas pour autant voulu être humaine, cette condition lui apparaissant come d'un ennui mortel, mais elle aurait préféré ne pas avoir cette disposition-là. alors oui, peut-être que les choses auraient été tout autres si elle avait suivi les conseils avisés, si elle avait accordé un peu de crédit à ses ainés, mais se soumettre aurait été une défaite que la blonde incendiaire n'aurait pas supporté. Et tant pis si elle en subit les conséquences encore aujourd'hui.
(comment votre personnage (fée ou humain) vit-il la brusque médiatisation de dupree ? est-il anxieux, intrigué ou tout simplement indifférent ?) quand stella réapparaitra à dupree après plus de vingt ans d'absence, elle n'aura aucune idée des changements qui se sont opérés depuis qu'elle a disparu. elle n'aura pas vraiment la tête ni le coeur à s'y intéresser, non plus (mais ce n'est sans doute pas surprenant). il lui faudra voguer avec sa nouvelle réalité, ce retour, cet abîme créé par chaque voyage. le genre qui a des conséquences sur ses relations, évidemment, mais aussi des répercussions physiques. car même une fée n'est pas irréductible face à sa propre disposition et celle de stella a eu l'art de lui meurtrir le coeur de bien des façons.

July 2nd 2000
No, no no, no, NO!
Chaque battement de son coeur faisait écho à ce déni.
Ce n'était pas possible. Cela ne pouvait pas arriver. Pas maintenant.
Stella éprouvait pour la première fois cette peur panique face à l'absence de contrôle – elle qui, ironiquement, n'avait jamais eu de réel contrôle sur sa propre vie, quoi qu'elle s'en persuade le contraire. Toujours le jouet de ces émotions qu'elle enterrait savamment, derrière un sourire narquois ou un regard de glace. Elle prétendait n'appartenir à personne, être libre comme l'air mais si elle avait pris le temps d'analyser son comportement, ces dernières années, elle aurait réalisé à quel point il n'y avait qu'elle qui se mettait dans le pétrin. Il n'y avait qu'elle qui foutait le feu à sa propre existence, qui créait le chaos inutilement. Mais là, tout de même, c'était le destin qui se payait sa tête, non?
Toutes ces années à tenter misérablement de maitriser une disposition récalcitrante, jonchées de nombreux échecs et de pâles victoires. Et voilà qu'au moment où elle en avait le moins besoin, elle réussissait l'impossible?
Dupree n'était plus Dupree.
Ou plutôt, Dupree n'était pas son Dupree.
Partie deux heures plus tôt suite à une violente dispute avec Jacob, enragée par les reproches qu'il lui avait faits (parce qu'ils étaient justifiés, surtout: elle était une mère en carton, incapable de s'occuper de Bran mais merde, elle avait dix-huit ans, elle n'avait pas prévu ce tournant dans sa vie et il lui fallait un temps d'adaptation, était-ce trop demander?), elle lui avait asséné que s'il savait si bien ce qu'il fallait faire, il n'avait qu'à le faire tout seul. Un coup de tête, comme ceux qui jalonnaient régulièrement la vie de Stella quand on essayait de l'enfermer dans une cage. Un coup de tête qu'elle avait regretté au moment où les portes de l'autocar s'étaient refermées. Elle avait juste voulu remonter le fil du temps, quelques heures seulement, empêcher Jacob de découvrir son manque de maturité et de conscience maternelle.
Et maintenant elle n'avait aucune idée d'où — ou plutôt quand — elle se trouvait, mais à l'évidence, elle avait creusé le passé sur plusieurs décennies. Elle n'était même pas née. Merde. Sa propre mère était-elle seulement de ce monde? Sa grand-mère?
Un frisson glissa le long de son dos et Stella contempla cette ville familière et étrangère à la fois. Elle avait la sensation d'être une extraterrestre. Mais n'était-ce pas un sentiment qui lui collait à la peau depuis l'enfance? Sinon comment expliquer cette tendance à tout faire de travers, à toujours vouloir aller à contre courant, à ne pas supporter d'être appréciée de quiconque? La boule dans son ventre grossit. Comment allait-elle retourner dans son présent, comment allait-elle corriger son erreur et empêcher Jacob de lui enlever Bran? Elle n'avait aucune idée de la façon dont elle s'y était prise pour voyager si loin. Etait-ce l'intensité de sa colère, de sa frustration, de ses remords? Comment était-elle censée revenir quand elle ignorait comment elle avait fait pour voyager en premier lieu?
Il fallait qu'elle trouve de l'aide. Il fallait qu'elle trouve des Fées de la Comète. C'était vital. Sa grand-mère était arrivée à Dupree au début des années cinquante. Avec un peu d'espoir...
La jeune femme déboussolée traversa ce qu'elle réalisa être Weymouth Town et rejoignit East Hawk Street, l'artère principale, et tout au long de son avancée dans ce cauchemar éveillé, elle feignit de ne pas voir les regards méfiants et interloqués. Elle s'approcha d'un jeune vendeur de journaux et lui arracha un exemplaire, ignorant sa protestation. Le coeur au bord des lèvres, elle parcourut les gros titres et lorsque son regard s'arrêta sur la date du jour, elle frôla le malaise.
July 2nd 1924
— Non...
Le garçon reprit le journal d'un air maussade et s'éloigna de Stella mais la jeune femme n'en avait plus rien à faire de lui. Elle releva un regard désorienté vers ce décor qu'elle avait quitté une heure plus tôt – ou près de quatre-vingt ans, plutôt.

March 8th 1945
Il ne faudrait pas deux décennies à Stella pour comprendre que le monde ne change jamais réellement, que la mentalité évoluait lentement et que peu importe l'époque où elle se trouvait, elle serait toujours en marge. A cause de son tempérament, de sa tendance à foncer, à refuser de se conformer. Alors était-elle la créatrice de ses propres tourments? Devait-elle se maudire d'avoir voyagé vingt ans plus tôt ou de trébucher sur les mêmes pierres? Ses erreurs n'étaient peut-être pas les mêmes qu'à l'aube de l'an deux-mille mais en voyant la voiture remonter le chemin vers la maison où elle vivait (une maison encore isolée mais qui deviendrait un logement parmi tant d'autres de Flint Orchard, elle le savait), Stella prétendrait avoir senti que le vent allait à nouveau tourner — restait à savoir dans quel sens. Ce qui était sûr, c'était que le messager n'apporterait pas une nouvelle réjouissante.
Cet après-midi de mars, lorsqu'elle aperçut le véhicule et le nuage de poussière qui le suivait, tel un mauvais présage, Stella n'eut qu'une envie: fermer les paupières et se persuader qu'il ne s'agissait que d'un cauchemar. Mais le moteur vrombissait toujours et Grant jouait sur le porche. Elle quitta la cuisine et poussa la porte pour attendre – à défaut d'accueillir vraiment – les visiteurs. Elle reconnut la voiture des grands-parents de Grant, ceux qu'elle n'avait jamais considérés comme sa famille, ceux qui ne l'avaient jamais regardée autrement que comme l'indésirable qui avait détourné leur précieux fils d'une belle destinée. Elle leur avait en plus fait l'outrage de refuser le mariage, comme si elle ne pouvait pas vivre avec Graham sans être officiellement son épouse. Ah, s'ils savaient ce qui attendaient leurs futures générations, s'était-elle souvent dit, tout en se contentant d'un sourire équivoque.
Le véhicule s'immobilisa et la portière s'ouvrit.
— Grant, viens ici, ordonna Stella sans quitter ses adversaires des yeux.
L'enfant ne se fit pas prier et vint se coller à la jambe de Stella, observant d'un oeil curieux ces gens qui lui avaient toujours fait un peu peur. A trois ans et demi, il ne comprenait sans doute pas les enjeux entre les adultes mais il percevait la tension, palpable dès qu'on mettait sa mère et ses grands-parents dans la même pièce.
Un pied émergea puis une silhouette apparut et ce qui troubla Stella, ce fut à quel point la mère de Graham semblait avoir rapetissé, tout à coup. Celle-ci se cramponna au bras de son mari venu se poster près d'elle et quand elle leva son regard vide vers Stella, la jeune mère comprit l'objet de leur visite et elle vacilla.
Il était arrivé quelque chose à Graham.
Comment n'y avait-elle pas songé plus tôt?
Elle les avait rarement croisés depuis l'entrée en guerre des Etats-Unis. Seules les quelques visites pour voir leur unique petit-fils avaient forcé la rencontre entre ces pôles opposés. Aujourd'hui, cependant, c'était le chagrin qui les avait poussés à quitter Mayfield Heights.
— Non....
Elle l'avait supplié de ne pas y aller, de trouver n'importe quelle excuse pour éviter cette responsabilité mais Graham était un homme aussi borné qu'elle et il n'avait pas écouté. C'était son devoir. Il ne pourrait plus se regarder en face s'il était un des seuls à ne pas y aller. Les Fées, comme les humains, n'avaient pas ménagé leurs efforts pour jouer un rôle dans ce monde en feu et maintenant, ils en payaient tous les conséquences.
La mère de Graham dut voir la compréhension sur les traits de Stella et la déchirure qu'elle aperçut sembla balayer le masque qu'elle s'était efforcée de porter en venant. Mais cela ne dura qu'une seconde. Que ce soit du mépris ou de la haine, cela revenait au même. Même dans la douleur, rien ne les rapprocherait d'elle, rien ne les ferait plier, et quand elle vit la détermination luire dans les yeux du père de Graham, c'est là que Stella perçut cette pointe de déjà-vu, même si elle ne le réaliserait qu'après.
— Allez-vous-en, lâcha-t-elle d'une voix rauque en se penchant pour attraper son fils et le soulever. Je ne veux pas l'entendre.
Ni le lieu, ni les circonstances. La guerre lui avait pris Graham et elle se retrouvait à nouveau seule face au monde entier. Il avait été son seul allié depuis leur rencontre, le 4 juillet de l'année où elle avait débarqué.  Elle n'était pas prête à affronter la réalité sans lui.
— Grant est notre unique petit-fils. Notre unique descendant. Il faut lui offrir la meilleure vie possible. Vous ne pouvez pas vous occuper de lui comme il faut.
C'était le père de Graham qui avait pris la parole mais c'était la mère qui la fusillait toujours du regard, comme si elle était la cause de la disparition de leur fils.
Une vague de fureur infusa les veines de Stella. Qui étaient-ils pour lui dire ce qu'elle pouvait ou ne pouvait pas faire? Ce qu'elle avait à offrir ou non à Grant?
— Je ne vous le confierai pas. Il n'est pas à vous. Il est à Graham. A moi. Jamais Graham ne vous laisserait nous séparer.
Ils en avaient eu la preuve, non? Leur fils prodige, leur fils parfait, leur fils qui suivait les lignes tracées pour lui et qui, pourtant, n'avait jamais céder dès qu'il s'agissait de la blonde incendiaire qui avait débarqué du jour au lendemain à Dupree, d'on ne sait où. Qu'importe qu'elle soit une Fée de leur Maison. Elle était une étrangère. Ils ne l'avaient jamais acceptée.
— Nous ne vous laissons pas le choix, répliqua vertement la mère de Graham. Grant vient avec nous. Et s'il faut que nous employions les grands moyens...
C'est alors que Stella nota l'arrivée successive de deux autres véhicules. Chacun amenant son lot de dispositions utiles pour emprisonner une Fée récalcitrante, sans doute. Le sang de la jeune femme se mit à bouillir et elle recula, serrant Grant contre elle comme si elle cherchait à le faire entrer en elle, là où personne ne pourrait le lui prendre. Elle tâtonna d'une main et ouvrit la porte avant de pénétrer dans sa maison. Elle n'avait pas le temps de fuir, de mettre quelques affaires dans une valise et de partir loin de Dupree. Ils la rattraperaient, ils la retrouveraient, elle connaissait la détermination des Fées dès qu'il était question de préserver leur sang. Ne restait alors qu'une option.
— Grant, mon bébé, mon amour, vient ici, dit-elle d'une voix qu'elle espérait mesurée mais à voir les traits du garçonnet, elle sut qu'elle faisait un piètre job. N'aie pas peur. Tout va bien se passer. Nous allons partir. Loin d'ici. Personne ne nous séparera, tu m'entends. Je ne les laisserai pas faire.
Apeuré, Grant se mit à gémir et Stella le prit à nouveau dans ses bras pour rejoindre la chambre qu'elle partageait avec Graham et où Grant dormait depuis toujours, son père n'étant jamais revenu à Dupree depuis qu'il était parti pour l'Europe. La jeune mère s'installa sur le lit, prit l'ourson en peluche de Grant et le fourra entre elle et son fils en murmurant que tout irait bien, que rien ne leur arriverait et c'est à cet instant-là que le malaise surgit, qu'elle relâcha son étreinte.
Une seconde seulement — assez pour perdre Grant.

Lorsqu'elle reprit conscience, elle se trouvait toujours dans la chambre, sauf que ce n'était plus sa chambre, sa maison. La décoration était complètement différente et une large porte coulissante remplaçait la fenêtre à double-battant d'autrefois. Dans la pièce voisine, un son étrange - et pourtant lointainement familier - parasitait le silence.
Une télévision, songea immédiatement Stella, surprise qu'un objet d'une autre vie lui revienne aussi aisément en mémoire. Et cette constatation lui donna une telle nausée qu'elle vomit sur les draps propres. Ou bien était-ce un symptôme du voyage? Elle ne prit pas le temps de s'en préoccuper. Elle tituba jusqu'à la fenêtre, batailla un instant avec le loquet et sortit dans le petit jardin — minuscule, comparé à ce qu'avait été la prairie qui bordait sa maison — et déboula dans une rue avec la désagréable impression de revivre une expérience passée mais à l'envers.
— Grant? GRANT!
Où était son adorable garçon? Où était son unique vestige de Graham, de ce qu'ils avaient été, de ce qu'il avait été? Stella parcourut le quartier en appelant son enfant tout en sachant que c'était aussi vain que lorsqu'elle s'était cassé la voix à appeler Bran, vingt-et-un ans plus tôt.
A croire qu'elle ne vivait que pour se voir arracher la vie, l'une après l'autre. Et quand elle percuta un jeune homme, complètement affolée, elle dut sûrement lui apparaitre comme une folle furieuse mais Stella n'en avait plus rien à faire. Il n'y avait plus qu'une question inlassablement répétée qui résonnait à ses oreilles, alors qu'elle attrapait l'inconnu par sa veste en lui demandant:
— Quelle année? Quelle année? Dis-moi en quelle année nous sommes?
Et en arrière-plan, cet éternel tourment: où était Grant? Où étaient ses points de repères? Etait-elle vouée à échouer d'une époque à l'autre? A être seule pour toujours?

(pseudo/pronoms) Olivia. (signe astrologique) pisces.  (fuseau horaire) europe. (un petit mot ?)   . (crédits) https://wifeymakesgifs.tumblr.com.