(moira/rupert) walk in | ft. Moira

Poussant un soupir, Jax pose  ses mains sur les hanches. Son regard parcourt l’accueil de sa salle, presque terminé. Il vient de terminer de raviver l’éclat rouge des briques, et la scène témoigne de ce champ de bataille qu’il vient de vivre. Le sol est recouvert de cartons et d’une bâche en plastique maculés de peinture, lui même a quelques éclaboussures par si et pas là. Peindre, c’est un truc qu’il a appris, comme la plupart des choses, en prison ; et, franchement, il est satisfait du résultat.

Il ne remarque que maintenant que la luminosité baisse ; encore un jour s’est écoulé, un jour de plus vers l’ouverture de son centre. Il a hâte, mais appréhende ce moment qui sera décisif.

Il doit impérativement ranger tout ça avant demain après-midi, où il recevra enfin le mobilier de son lobby ; en même temps que les techniciens allaient passer pour installer les systèmes électriques. Bref, son chantier est loin de se terminer. Alors, avant tout de chose, il va se laver les mains. Il pousse de son épaule la porte des sanitaires, refais à neuf, et, alors qu’il frotte ses mains sous l’eau, se perd dans son propre regard. Ses traits sont fatigués, sa coupe de cheveux chaotique. Le rouge sur le survêtement qu’il utilise pour ses travaux donne une étrange impression. Mais, ça ne le dérange pas. Il est simplement content de sa journée, de ses travaudx et de ses efforts.

Il ressort, se séchant les mains sur son jogging, avant de se les frotter pour se préparer à aller mettre à la benne tous ces cartons, et replier toutes ces bâches. Mais au moment où il se baisse pour s’apprêter à commencer, il entend toquer sur la vitre de la porte d’entrée principale. Il tourne la tête, ce qui incite probablement la femme à entrer. Il se relève, se passe la main dans les cheveux alors qu’il découvre cette drôle de dame, ou du moins, dans ce décor, avant de demander :

« Hey. Z’êtes perdue ? » son ton n’est pas hostile, se veut amical, mais est peut-être un peu trop familier ; par rapport à sa norme, s’exprimant aux gens comme il s’exprimait à ses co-détenus.

Rupert semble perplexe à la réponse de l’autre ; mais, qui est-il pour juger, de toute façon ? Elle n’a pas l’air d’être du quartier, mais peu importe. Il passe la main dans ses cheveux, alors qu’elle s’approche de lui, et, qu’elle lui tend la main. Un comportement assez professionnel, qui le déstabilise un peu et le laisse sous-entendre la raison de sa présence. Après un instant, il tend sa main, et se présente simplement :

« Jackson. Jax, plutôt » il n’a jamais apprécié son prénom, trop vieux à ses yeux, alors, il n’a pas envie de bousculer ce réflexe acquis en prison de se faire appeler par son nom, ou, par l’abréviation de son nom. Jackson, qui donne Jacks, Jax.

Il la regarde, acquiesce alors qu’elle lui pose ses différentes questions. Oui, il est en train de faire de cet endroit une salle de sport, et oui, il est proprio. Quand elle termine de parler, il ne sait pas trop quoi lui répondre. Il hausse les épaules, fourre les mains dans ses poches, et regarde un peu à gauche et à droite avant de répondre :

« Des ragots ? » il expire brusquement de dépit, avant de reprendre en sortant une main pour balayer ce qu’il venait de dire. Il veut pas savoir. Il reprend : « J’sais pas, j’veux un faire un truc pour tout le monde. C’pas toujours évident la vie, et j’veux qu’on oublie un peu ça en v’nant ici » il pince un peu ses lèvres, cherche ses mots. Ce n’est pas un grand orateur, mais il parle avec son cœur. Il rajoute : « Le sport, ça fait se vider la tête, et, ça motive pour s’bouger. C’est ça qu’j’veux faire »

Il a l’air perplexe ; il sait pas trop ce qu’attendait son interlocutrice, et ce que vaut sa réponse. Mais, il est sincère ; et ses mots reflètent d’une manière plutôt maladroite son projet qui n’est pas né du jour où lendemain.