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 nothing good starts in a getaway car.

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Brandon Rose

Brandon Rose

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Bright

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· nothing good starts in a getaway car.  ·  Lun 13 Sep - 4:29
Bran n’était pas superstitieux. Il ne lisait jamais son horoscope, sauf si bien entendu ce dernier lui prédisait richesses et succès, marchait sous toutes les échelles qui se présentaient sur son chemin et par esprit de contradiction, décrétait préférer les chats noirs (parce que ça allait avec tout). Bref, il ne croyait certainement en un pouvoir supérieur ou en une entité surnaturelle : sa vie, c’était lui qui en décidait le cours, thank you very much. Et il ne croyait certainement pas aux signes. C’est pourquoi Bran avait décidé de prendre son retour à Dupree pour ce qu’il était : un détour, rien de plus, sur la route de la gloire qui lui était forcément due. Toutes les embûches n’étaient rien d’autre que ça : des embûches, qui rendraient sa victoire finale encore plus savoureuse. Du moins, c’était ce dont il était persuadé jusqu’à ce que le capot de sa Jeep adorée ne fasse connaissance avec un arbre sur le bas-côté d’une route de campagne, un dimanche soir, alors que son téléphone n’affichait que deux pour-cent de batterie.
Il avait tourné le volant au dernier moment, pour éviter une stupide biche ou whatever qui avait osé croisé son chemin et avait été incapable d’éviter la collision frontale. Le choc avait été étrangement sourd, comme si une force invisible avait amorti l’impact, mais en s’extirpant à grand mal de la carcasse, Bran (étrangement indemne) put constater que les dommages causés seraient proportionnels à la colère de son paternel lorsqu’il apprendrait les exploits de son fils unique. Well, s’il l’apprenait un jour, car Rose Sr séjournait à Cancun pour le moment et Bran comptait bien faire disparaître toutes les preuves avant son retour (lointain). S’il y avait bien une chose sur laquelle il pouvait toujours compter, c’était les absences répétées de son paternel.
Planté devant l’épave encastrée dans l’arbre, Bran sentit ses certitudes sauter et ses jambes flageoler. Depuis qu’il était rentré à Dupree, tout allait mal. Tout allait contre lui, qui n’avait jamais fait de mal à personne. Tout lui nuisait et conspirait à lui nuire. Tout ! Ugh.
Était-ce le signe qu’il refusait de reconnaître ? Avait-il tort sur toute la ligne ? L’univers cherchait-il à lui envoyer un message ? Il frissonna. Était-ce un avertissement ? Pire, une punition ?
En rentrant de New York, il pensait trouver des réponses. Reviens à la source, voilà ce qu’il avait tiré comme conclusion à sa quête sans pistes. Il pensait…
Il ne savait pas ce qu’il pensait. Il tournait en rond depuis un bout de temps. Même avant New York, il-
Son téléphone émit une plainte agonisante et Bran sursauta, soudain ramené à une réalité périlleuse. Shit. Sans réfléchir, il tapa ‘garagiste Dupree’ et appela le premier numéro qui se présenta. Le coeur battant, les tempes brûlantes, il attendit pendant ce qui sembla être un temps infini puis quelqu’un décrocha. Hello ? « Bonsoir. J’aurais besoin d’une remorque… de quelqu’un… pour… » Il chercha ses mots. Qu’allait-il raconter au garagiste ? Qu’il n’était proche de personne ici et qu’il n’avait aucune idée de qui appeler ? Qu’il était si seul que personne ne viendrait le chercher pour le ramener en ville ? « Pour m’aider. J’ai eu un accident de voiture. » finit-il par arracher à sa bouche orgueilleuse. « Je suis en panne sur Lost Road, euh… Pas loin d’un chêne géant ? » hasarda-t-il en tournant sur lui-même, remarquant soudain la taille gargantuesque de l’arbre qu’il avait percuté. C’était ridicule. La nuit tombait, il avait faim, il avait froid et ce n’était pas le tonnerre qu’il entendait gronder au loin ? « Je vais vous envoyer ma position GPS, okay ?! » Un brouhaha intelligible lui répondit alors qu’il s’empressait d’utiliser ses dernières miettes de batterie pour tapoter sur son écran et envoyer ses coordonnées à son interlocuteur. « C’est une Jeep noire. Noir mat ! Avec des poignées dorées custom-made ! » précisa-t-il en désespoir de cause, comme si cette information était vitale pour le garagiste. Au bout du fil, on lui confirma que quelqu’un arriverait bientôt et avant qu’il ait pu exiger plus d’explications, on lui raccrocha au nez. Interdit, scandalisé, il fixa l’écran de son téléphone qui rendit l’âme à son tour, dans une royale et familière indifférence.
Et bien sûr, il se mit soudain à pleuvoir.
Perfect.
Bran prit une grande inspiration et croisa les bras. Non. Il refusait les signes que l’univers lui envoyait. Il refusait que les choses puissent ne pas aller dans son sens. Il refusait que les étoiles, le destin ou qu’importe la dernière trouvaille new age du moment ne décident pour lui. Il était là, à Dupree, et il allait rester, et faire ce qu’il avait à faire, et si ça déplaisait à quiconque, y compris des forces surnaturelles, eh bien, so be it. Il était Brandon Rose. Il était fourni avec de nombreux accessoires, mais sa principale caractéristique était d’empêcher le monde de tourner en rond, avec grace et élégance, et il s’appliquerait à le rappeler à quiconque se mettrait en travers de son chemin. Ravivé d’une flamme nouvelle, il supporta alors l’eau qui s’abattait en trombes, trempant son hoodie d’Edgewater et serpentant partout où elle pouvait s’infiltrer, et monta la garde auprès de sa voiture en rade pendant vingt minutes, jusqu’à ce qu’une lumière fendisse enfin l’obscurité humide, signant la fin du calvaire. « Là ! » cria-t-il en agitant un bras alors que le camion s’arrêtait à son niveau. Sans attendre, Bran ouvrit la portière et s’engouffra dans l’habitacle. « Une minute de plus et je gelais sur place. » bougonna-t-il sans conviction, juste pour la forme et parce qu’il n’avait jamais appris à dire merci autrement. La chaleur soudaine le fit rabattre la capuche de son hoodie en arrière, et il releva le visage vers son sauveur. Ses yeux s’écarquillèrent et il cessa tout mouvement. « Oh. » laissa-t-il échapper, incapable de réprimer sa surprise alors qu’il lui semblait que son visage s’embrasait brusquement.
Oh. Oh. Il refusait de croire aux signes et de ce fait, la présence de Jax goddamn Beauchamp ne pouvait être rien d’autre que le fruit du hasard. Bran le fixa une minute, interdit. Tout à coup, il eut l’impression d’insérer une clé dans une serrure, de découvrir quelque chose qu’il n’aurait pas dû voir - comme ce soir-là, sur la plage.
Il finit par se racler la gorge, se passa une main dans les cheveux et se redressa pour se redonner une contenance. « Je ne veux pas remettre en cause tes talents de mécanicien mais je crois que tu arrives trop tard pour sauver ma voiture. » fit-il, sans s’émouvoir. Tout ce qu’il voulait, c’était rentrer chez lui.
Jax Beauchamp

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Humain

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· Re: nothing good starts in a getaway car.  ·  Mar 26 Oct - 11:14
Qu’est-ce que Jax Beauchamp pourrait bien faire un dimanche soir? Si ce n’est sauver le petit derrière doré de Brandon Rose?
C’est ce qu’il pensa en arrivant sur les lieux, une ironie désabusée lui mordant le cœur, un liquide brûlant s’insinuant dans le nœud indémêlable qui venait de se former au creux de son ventre.
Au départ, moins d’une demi-heure plus tôt, il était vautré dans le canapé de l’un de ses potes. La journée s’était mollement étirée, comme souvent quand il faut meubler les heures et que le choix d’activité se résume à trainer dans le parc, errer dans la forêt qui forme une sorte d’enceinte naturelle autour de Dupree (à défaut de pouvoir piquer une tête dans Calswell Lake) et que les soirées ‘feu de camp’ n’ont plus la même saveur depuis quelques temps, ou échouer dans le salon de l’un ou l’autre pour s’enfiler des bières. C’était la routine de Jax et des gars avec qui il avait traîné toute sa vie, familiers des mêmes galères que lui, aussi désœuvré qu’il l’était et qui, au moins, ne lui donnaient pas l’impression de ne rien valoir aux yeux du monde. Leur vie n’était peut-être pas ce qu’il y a de plus excitant mais il y avait un certain confort à pouvoir se contenter de quelques bouteilles, d’un regard vague vers l’écran de télé où se déroulait une bataille acharnée et ensanglantée, cerné des rires (pour les vainqueurs) et protestations (pour les mauvais perdants) de ses compagnons d’infortune.
Puis son téléphone avait vibré dans la poche de son pantalon. Il l’en avait extirpé et grimacé en voyant apparaître le nom de son patron. Mais il avait décroché. Parce que son boss n’était pas trop chiant, ni trop regardant sur l’état dans lequel il débarquait certains matins. Il était même plutôt clément quand la gueule de bois terrassait ses victimes, tant que ça n’arrivait pas souvent. En contrepartie, Jax était disponible et se retrouvait, comme ce soir, premier sur la liste des appels en cas d’urgence.
- Hé, Boss, lâcha-t-il d’une voix pâteuse en se levant et en migrant dans la cuisine pour s’éloigner du raffut.
Il devina plus qu’il ne comprit les instructions et marmonna en réponse:
- Lost Road, okay... Le chêne géant, oui oui, je situe. Non, ça va, je t’assure, je suis en état de rouler. Je me mets en route. OK.
Jax raccrocha en grondant. Les politesses, ils s’en passaient sans se vexer et même s’il aurait pu se débiner et faire envoyer quelqu’un d’autre à sa place, le jeune garagiste ne le fit pas. Parce qu’il n’avait rien de mieux à faire, de toute manière. Parce qu’il savait aussi que son boss n’oublierait pas son dévouement, même s’il n’était pas entièrement de bonne grâce.
- Je dois filer. Accident sur Lost Road, lança-t-il à l’adresse de trois gars qui se chamaillaient encore devant le jeu vidéo.
Il n’attendit pas de réponse et sortit - sans se presser.
Il ne se pressa pas davantage de rejoindre le camion qui était garé devant l’atelier. Il n’était pas ambulancier, après tout. Soit les secours étaient déjà passé et il se chargerait de l’épave, soit il n’y avait pas mort d’homme et le couillon qui l’attendait pouvait bien patienter quelques minutes de plus.  
La pluie fine qui avait commencé à tomber au moment où il sortait s’intensifia et Jax soupira. Ben voyons, il ne manquait plus que ça. Le moteur ronronna doucement quand il mit le contact et il alluma la radio avant d’allumer les phares et de se mettre en route.
Il n’avait pas besoin des coordonnées GPS pour localiser la voiture et son conducteur; les accidents sur Lost Road n’étaient pas rares (et heureusement sans gravité, en général). Un coup de chance, songea Jax, car la route aurait pu sinon se dégoter un surnom bien moins mystérieux, de quoi hanter les histoires d’Halloween ou les récits plus extravagants ou sanglants que la réalité - comme si Dupree n’était déjà pas sujette à des histoires rocambolesques. Il avait souvent été envoyé pour remorquer une voiture ou dépanner quelque touriste malchanceux. Sur quoi allait-il tomber cette fois?
La réponse lui vint dès qu’il aperçut le véhicule, qu’il reconnut sans peine, malgré la pluie et les ténèbres. Si son cœur eut un sursaut d’inquiétude, la sensation se dissipa rapidement lorsqu’il décela la silhouette détrempée qui se tenait près de la voiture.
La vue de Brandon Rose s’agitant comme une puce dégrisa instantanément Jax et la torpeur et l’ennui cédèrent à une vigilance vive et une méfiance accrue.
Ils ne s’étaient plus parlé depuis leur entrevue dans la réserve de la librairie et si la conversation avait continué à lui occuper l’esprit, le garagiste s’était efforcé de la chasser autant que possible, refusant de retomber dans le tourment et le vide qui avaient suivi la fuite de Bran, l’été précédent. Aussi ne manifesta-t-il rien alors qu’il ralentissait, conscient d’être sauvé quelques secondes supplémentaires par l’obscurité de l’habitacle. Il ne coupa pas la radio, n’ouvrit pas la portière (ni pour inviter le garçon échoué à monter, ni pour sortir et affronter la pluie pour voir l’état de la voiture) et se borna à suivre le mouvement du jeune homme.
La voix familière de Bran éclipsa le clapotement de la pluie qui tombait sur le pare-brise et la carrosserie, assourdit le morceau qui passait à la radio et ébranla, comme à chaque fois, le muscle cardiaque de Jax Beauchamp.
Qui, mutique, fixait désormais le garçon trempé, en se demandant comment il était possible qu’un déluge pareil puisse le rendre encore plus attirant au lieu de lui aplatir les cheveux et lui donner un air misérable, comme ce serait le cas pour le commun des mortels.
La surprise qui glissa sur les traits de Bran aurait pu amuser Jax si son coeur et son esprit n’avaient pas été en pagaille, méli-mélo de regrets d’avoir répondu à l’appel de son boss, de souvenirs estivaux, de colère, de frustration, d’amertume, d’hypnose, d’impossibilité de ne pas regarder Brandon Rose. Au “Oh” du jeune homme, Jax ne répondit que par un plissement des lèvres. Parler lui semblait hors de ses facultés, pourtant il savait qu’il ne pouvait pas continuer à le dévisager de la sorte, dans ce silence oppressant, dans cet habitacle minuscule.
Par chance, Bran détourna l’attention en faisant référence à l’objet de la venue du garagiste - c’est-à-dire, la voiture endommagée, pas le trublion trempé. Les yeux clairs de Jax dévièrent vers le véhicule alors qu’il se penchait pour évaluer les dégâts puis il reporta son attention sur Bran.
- Clairement, ouais, déclara-t-il finalement en détachant sa ceinture.
Plusieurs autres sorties lui chatouillèrent la langue (qu’est-ce que t’as foutu, bon sang? / ton père en a sûrement déjà une autre sous le coude / t’as de la chance d’être en un seul morceau) mais il s’abstint d’opter pour l’une d’elles. A la place, il dit simplement:
- Bouge pas de là.
Jax fit mine de sortir puis sembla se raviser. Il glissa un bras entre les deux sièges, se penchant dangereusement vers son voisin, et attrapa une serviette et un hoodie propres qu’il gardait toujours à portée de main, juste au cas où.
- Tiens, sèche-toi, avant d’attraper la crève.
Et sans attendre de réponse, le garagiste sauta en bas du camion et entreprit d’attacher solidement la voiture hors circuit pour pouvoir la remorquer et la ramener à Dupree. La tâche lui prit un bon quart-d’heure, ce qui l’arrangea bien: ainsi, le tambour frénétique qui sévissait sous ses côtes avait peut-être une chance de s’apaiser avant de devoir à nouveau affronter l’origine de ses tourments.  
Enfin, une fois certain que tout était en ordre, Jax reprit sa place derrière le volant et poussa une exclamation spontanée:
- Satanée cascade.
Il se passa une main sur le visage puis dans les cheveux et glissa une œillade vers Bran - s’il évitait de le regarder directement, allait-il pouvoir diluer le bouillonnement interne?
- Qu’est-ce que c’était? Un animal sur la route? s’enquit-il en redémarrant, pour avoir la bonne excuse de se concentrer sur le chemin.
Quelle autre explication donner? La bande bétonnée était assez large pour circuler aisément, même s’il fallait bien admettre que l’éclairage laissait à désirer dans les parages. A moins que Bran soit de ceux qui aiment faire crisser les pneus ou braver la vitesse juste parce qu’il se disait qu’il avait tous les droits. A cette heure et par ce temps, après tout, il n’y avait plus grand-monde pour arpenter Lost Roads.
A part eux, visiblement.
Brandon Rose

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· Re: nothing good starts in a getaway car.  ·  Dim 21 Nov - 20:22
À moitié monté dans l’habitacle, Bran se demandait s’il n’aurait pas mieux valu reculer, sortir et claquer la porte. En tout cas, il était certain que c’était ce que Jax pensait tout au fond de lui. Au cours des six derniers mois, sur leurs trois rencontres, deux s’étaient soldées par le feu, le sang et la douleur (ou quelque chose du genre). Une statistique qui ne présageait rien de bon pour l’issue de cette troisième interférence, et Bran en était donc à calculer combien de temps lui prendrait de faire le chemin à pied lorsque Jax détacha sa ceinture et se retrouva tout à coup tout proche.
Bran se figea. Le nez de Jax effleura presque le sien ; un flash le ramena à l’été précédent et il pencha la tête en avant, imperceptiblement, comme pour rattraper le mécanicien qui lui échappait déjà. Sans comprendre ce qui lui arrivait, Bran baissa les yeux pour découvrir un hoodie sec et une serviette propre sur ses genoux, et son compagnon disparaissait déjà sous le déluge. « Mais, et toi ? Tu vas être— » demanda-t-il, les yeux écarquillés. Seul le bruit sec de la portière lui répondit, coupant court à toute discussion, et il se retrouva seul, interloqué, le regard bêtement fixé sur la fenêtre contre laquelle tapait une pluie battante. Wow, ok.
Il frissonna brutalement et ôta son propre hoodie qui n’était plus rien d’autre qu’une serpillière imbibée de pluie glaciale, le repoussa à l’arrière et se passa la serviette sur le visage. Jax avait raison (ugh, ces trois mots lui hérissaient le poil) : s’il n’enfilait pas quelque chose de chaud rapidement, il était bon pour la pneumonie. Il plia maladroitement la serviette et la déposa près du volant, au cas où le garçon voulait se sécher à son tour et considéra le hoodie sur ses genoux.
Il en palpa le tissu d’une main presque méfiante. Le hoodie de Jax… Le mécanicien n’avait pas réfléchi une seconde avant de le lui proposer. Bran se retourna pour jeter un regard à l’extérieur. S’il l’avait proposé, c’est qu’il voulait qu’il le porte, non ? Ugh! Faisant taire ses soudaines objections de conscience, il enfila le hoodie et se laissa flotter un instant à l’intérieur. Il savait que Jax était plus grand et plus massif que lui, mais le fait de voir ses mains disparaître dans les manches trop longues lui fit monter le rouge aux joues, sans qu’il ne sache trop pourquoi.
Ou alors, peut-être qu’il le savait trop bien, et qu’il avait trop souvent laissé ses pensées se diriger vers une tendre étreinte interdite, défendue par ses standards, ses peurs et ses insécurités - autant d’interdictions tacites qui s’évaporaient dès que son imagination lui échappait et rejoignait les doux rivages de la silhouette de Jax. Ses joues s’enflammèrent, menaçant d’embraser tout son corps avec elles. Malgré lui, Bran lança un coup d’oeil derrière lui. Il distinguait à peine Jax à travers le pare-brise détrempé, mais pouvait tout de même capter sa silhouette liquide entre les phares du camion. Il n’allait pas revenir tout de suite, si ?
Brusquement, il remonta le hoodie sur son nez, ferma les yeux et inspira à fond. L’odeur de Jax l’enveloppa tout entier, avec la même douceur que l’été dernier. Elle se glissa comme une caresse dans le creux de son cou, s’imprégna contre sa peau, joua avec son ventre. Elle s’infiltra dans sa mémoire, réveilla le souvenir de cet été, déposa contre les lèvres de Bran l’esquisse d’un baiser qu’il rejouait constamment pour se persuader qu’il n’avait rien signifié. Mais il n’y avait rien eu de plus réel que ça, que le corps de Jax sous le sien, que sa bouche contre la sienne, que l’émotion nouvelle qui avait pris racine dans son corps, rien de plus réel que le vertige puis la chute, à la seconde d’après. God, Jax sentait si bon. Il aurait pu passer des heures ainsi, à le respirer en secret, à laisser ses pensées s’évader de lui-même pour se perdre dans les méandres d’une douce fantaisie. Et c’était peut-être ça, le plus embarrassant, ce qu’il ne parvenait pas à s’avouer : il n’imaginait rien de tendancieux. Il n’imaginait que cette douceur, que cette étreinte qui lui avait échappée l’été dernier.
Un bruit sourd le fit sursauter. En panique, il baissa le hoodie et se figea, les mains entre les cuisses et le regard rivé sur ses pieds ; une minute plus tard, Jax revenait dans le camion. Mortifié par son propre comportement, Bran lui jeta à peine un regard. « Je t’ai mis la serviette près du volant, si jamais. » marmonna-t-il, les joues en feu. Le vrombissement du moteur retentit. Thank God. Le bruit allait peut-être couvrir les battements désordonnés de son coeur. Qu’est-ce qui lui avait pris ? Et plus généralement, lorsqu’il s’agissait de Jax Beauchamp… What the hell ? Pourquoi ne parvenait-il pas à se contrôler ? Qu’est-ce que c’était ? Un animal sur la route ? Thank God, une diversion. « Mmh, je ne sais pas trop. J’ai cru voir quelque chose et… » Mais Bran ne termina pas. Très bonne question. Que s’était-il passé, au juste ? Qu’avait-il vu sur la route pour qu’il tourne si brusquement ? Il avait beau tenté de revoir la scène, une sorte de voile noir l’empêchait de revisiter la scène. Et ce choc sourd lorsqu’il avait heurté le chêne… « J’ai perdu le contrôle, je suppose. » conclut-il en haussant les épaules, le regard fixé sur un point particulièrement intéressant entre ses pieds. Quelque chose dans ces mots le crispa et il fronça les sourcils. « Apte métaphore pour ma vie en ce moment. » feula-t-il en s’enfonçant dans le siège, les bras croisés et les lèves boudeuses, en relevant les yeux vers le plafond. Que faisait-il vraiment là ? Existait-il vraiment un fil, une inéluctabilité qui l’avait mené ici ? Pourquoi avait-il l’impression que le temps n’était plus qu’un cercle qui le ramenait constamment au même point ? Son orgueil ne pouvait pas l’admettre et pourtant, les preuves s’accumulaient. Pourquoi était-il incapable de tirer les conclusions ? Qu’est-ce qui lui échappait ? Bran ferma les yeux un instant, puis soupira. « Tu crois au destin ? Ou au hasard ? » finit-il par demander, les bras toujours croisés mais le corps moins tendu, les épaules moins raides. Son regard bifurqua, du plafond de l’habitacle vers le profil de Jax. Il en observa les contours affûtés, la douceur inattendue de certaines courbes, repensa à comment ses mains avaient semblé en épouser parfaitement les lignes. Il repensa à tout ça et ne détourna pas les yeux. Après tout, mieux valait ça que la route.
Jax Beauchamp

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Humain

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· Re: nothing good starts in a getaway car.  ·  Dim 12 Déc - 10:12
La pluie qui lui avait martelé les épaules, coulé entre les omoplates et détrempé les vêtements n'avait que momentanément remédié à son trouble. Elle avait effacé la trace du parfum de Bran – infime, mais qui avait suffi à affoler les sens de Jax, particulièrement sensible à la fragrance que dégageait le gosse de riche: dangereusement exquise parce qu'hors de sa portée, évidemment – remplaçant la douceur masculine par la terre mouillée, le son de la voix de Bran par le clapotement sur les feuilles, le vent qui agitait le monde autour d'eux et noyait le ronronnement du moteur. Mais chaque fois que Jax avait porté un regard vers la lumière qui brillait dans la nuit, il s'était senti intimidé et attiré par la chaleur qui semblait se dégager de l'intérieur de la cabine. Était-ce juste la perspective de retrouver la protection du véhicule ou de se trouver si proche de Bran? Pourquoi se posait-il seulement la question?
Le soulagement l'envahit lorsqu'il claqua la portière. Momentanément. Car les minutes écoulées avait laissé le temps à l'habitacle de s'imprégner de la présence du trublion, et voir Bran qui portait son hoodie ne fit qu'accentuer le tourbillon qui menaçait de l'emporter. Cesse donc tes conneries, Beauchamp. Il aurait bien voulu s'écouter, le Beauchamp, mais tout ce qui lui occupait l'esprit, à cet instant précis, alors qu'il cherchait à jouer la carte de la nonchalance, c'était que son pull allait sentir Bran, qu'il se figurait déjà fourrer le nez dans le tissu et fermer les yeux, inspirer à pleins poumons et sentir son cœur gonfler dans un espace trop étroit qui lui provoquerait une douleur aiguë – à moins que cette douleur soit juste du regret, une manifestation des what if qui encombraient l'esprit de Jax.
Mais si ça se trouvait, Bran allait partir avec le hoodie et Jax ne le reverrait plus. Alors à quoi bon se faire des films? Ne s'en était-il déjà pas fait suffisamment au cours des derniers mois?
Mieux valait se concentrer sur la route. Faire comme si tout était oublié, comme si ça n'avait pas compté, comme s'il n'avait pas rejoué la scène, encore et encore, jusqu'à s'en donner la nausée. Jax jeta un coup d'œil à la serviette, hésita une seconde à la prendre, puis jugea que ce n'était qu'un bout de tissu, rien d'extraordinaire. Un bout de tissu qui avait touché la peau de Bran, qui avait absorbé les perles de pluie qui lui couraient sur le visage, qui s'égouttaient de ses mèches folles. Stop it, moron. Un frisson lui parcourut pourtant l'échine lorsqu'il se passa rapidement la serviette sur le visage, le cou, la nuque et dans les cheveux et il la jeta sur la banquette arrière, où elle atterrit sur le pull trempé de Bran. Sa serviette avait plus de contact avec Bran que lui au cours des derniers mois – de sa vie? – songea Jax avec une pointe d'amertume qui lui étira les lèvres en un sourire pincé. Il fallait vraiment qu'il cesse cette fixation.  
— Mmh, je ne sais pas trop. J'ai cru voir quelque chose et...
Jax décocha une œillade en direction de Bran puis reporta son attention sur la route – ç'aurait été le comble qu'il provoque un accident à son tour parce qu'il était incapable de rester concentré quand Brandon Rose était dans les parages et encore plus à cette proximité.
— J'ai perdu le contrôle, je suppose. Apte métaphore pour ma vie en ce moment.
Le conducteur fronça légèrement les sourcils, se demandant s'il était censé embrayer sur le sujet, saisir la perche et pousser Bran à s'ouvrir, mais ils n'étaient pas amis, ils n'étaient rien l'un pour l'autre, finalement, et il doutait que si Bran souhaitait parler à quelqu'un, ce soit vers le garagiste du coin qu'il se tourne. Pris entre deux feux, Jax opta pour la voie la moins risquée:
— Au moins tu n'as rien. Ça aurait pu finir autrement...
Jax savait pourtant à quel point la vie était fragile et ne tenait qu'à un fil. Que se serait-il passé si l'accident avait été grave, si Bran avait été blessé, si personne n'avait pu le sauver? Aurait-il appris le décès du jeune homme le lendemain, en première page du journal local? Qu'aurait-il ressenti alors, face au portrait souriant du garçon qui s'était emparé de son cœur sans le vouloir? Jax ne put réprimer le frisson d'horreur que lui inspira cette image, à moins que la faute revienne à ses vêtements trempés? Un mélange des deux, sans doute.
— Tu crois au destin? Ou au hasard?
Et voilà. Du Bran tout craché. Toujours à le surprendre là où il ne l'attendait pas, à le maintenir sur la pointe des pieds, à se volatiliser pour mieux apparaitre quand Jax était le plus démuni. À nouveau, le jeune garagiste glissa un regard circonspect en direction du trublion, se demandant s'il était sérieux, s'il attendait une réponse avisée ou sincère. Mais Jax n'avait jamais réfléchi à la question et il prit le temps de le faire, là, sur cette route luisante de pluie, dans la nuit noire qui recouvrait Dupree, alors qu'ils tiraient la voiture cabossée de Bran. Destin ou hasard? À quel sujet? Quelle part de leur vie devait être observée sous une nouvelle lumière? Jax contempla la sienne, la balaya d'un regard désabusé et inspira longuement, comme s'il lui fallait remplir ses poumons d'air pour parvenir à répondre à cette interrogation trop vaste et étrange à la fois.
— Je préfère ne pas croire au destin, finit-il pourtant par lâcher, sans même savoir qu'il allait sortir ces mots-là, donnant libre cours à la spontanéité. Je pense que la vie nous distribue des cartes et qu'on doit apprendre à jouer avec elles. Que ça ne dépend que de nous.
Il aurait pu ajouter qu'il ne comprenait pas pourquoi certains naissaient avec une cuiller en argent dans la bouche et d'autres le cul dans la boue mais il refusait de croire que c'était le destin de sa mère de rencontrer son père, d'avoir cette misérable vie avec lui, de mourir aussi tristement. Une colère sourde, teintée d'amertume, fit refluer le trouble de Jax. Elle aurait pu partir, il se l'était dit tant de fois. Elle aurait pu partir, les prendre par la main et quitter Dupree, ils l'auraient suivie jusqu'aux portes de l'enfer; à la place, elle s'était enfermée dans sa solitude et elle les avait abandonnés à leur triste sort. Bran ne pouvait pas se douter de ce qu'il avait dépoussiéré avec sa simple question et Jax s'efforça de ravaler ses sentiments, et retourna la question à Bran, curieux malgré lui de ce qui avait provoqué cette question.
— Pourquoi, tu crois au destin, toi? Tu penses qu'on a pas notre mot à dire sur ce qu'on fait ou ce qu'on devient? Que tout est tracé et qu'on doit se contenter de ce qu'on a?
'Contenter'. Le terme ne s'appliquait probablement qu'à lui puisque Bran ne manquait sûrement de rien. À moins qu'il puise plus loin et (se) demande sans (se) demander: est-ce que j'ai trop espéré, était-ce prétentieux de croire que ça puisse être réciproque?
Les mots ne se délogèrent pas mais quand il tourna la tête vers Bran et qu'il constata qu'il le regardait, il sentit son cœur s'ancrer dans sa cage thoracique et il s'amarra quelques secondes dans le regard du jeune homme, ce qui parut une éternité, une profondeur qu'il n'avait plus éprouvée depuis ce soir-là, où tout aurait pu basculer, ou tout avait basculé, juste pas du côté qu'il espérait.
Le destin, peut-être.
Brandon Rose

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· Re: nothing good starts in a getaway car.  ·  Mar 28 Déc - 3:38
Il ne quittait pas Jax des yeux - s’il avait été honnête avec lui-même, Bran aurait admis qu’il ne le voulait pas, mais la connaissance de soi n’était pas sa priorité. Il eut alors tout le loisir d’observer le visage de Jax changer imperceptiblement, se couvrir d’un voile sombre. Ses traits se durcirent un instant et Bran se demanda ce qui avait bien pu provoquer un tel changement. Après tout, il ne connaissait rien de Jax, si ce n’est la réputation qui le précédait et il n’avait jamais pris le temps d’en savoir plus. Je préfère ne pas croire au destin. Ce fut au tour de Bran de se tendre. Jax parlait d’habitude si peu et voilà qu’il livrait ses pensées, ses mots. Jusqu’ici, ils ne s’étaient jamais vraiment parlés. Ils s’étaient soit affrontés, soit embrassés, et malgré les attraits certains de l’un comme de l’autre, Bran devait avouer que ça ne laissait pas vraiment place à la communication. Il tint donc sa langue jusqu’au bout, curieux de cet aperçu dans l’esprit de Jax. Quelque part au fond de sa poitrine, ce bref moment d’intimité prit racine sans qu’il ne s’en rende compte. Et lorsque Jax se tourna vers lui et que leurs yeux se croisèrent, il lui fallut une seconde avant de retrouver pied. « Autant de mots d’un coup. Je ne pensais pas que tu en étais capable. » murmura-t-il sans quitter Jax des yeux, immobile, les bras toujours croisés. Un sourire de canaille fleurit brièvement sur ses lèvres et flotta le temps - une seconde, une éternité, quelle différence ? Le contact se rompit - forcément, mieux valait que Jax regarde la route - mais Bran, lui, ne bougea pas tout de suite. Il réfléchit aux mots du garagiste. Des cartes, uh ? Si c’était le cas, il avait perdu, et en beauté. « Je suppose que c’est facile de croire qu’on est en charge quand tout va bien. » finit-il par dire en haussant les épaules, presque boudeur. Quand il récoltait les médailles, qu’il sortait avec la plus jolie fille de son lycée, qu’il traversait la vie sans qu’aucun obstacle ne lui résiste, en avait-il vraiment été l’architecte ? Il avait toujours pensé qu’il devait tout à ses multiples talents, son fashion sense impeccable et bien entendu, son humilité à toute épreuve mais force était de (désagréablement) constater qu’il n’en avait aucune preuve. Où était-il réellement, dans tout ça ? « Et que c’est rassurant de se dire que ce n’est pas toi qui décide quand plus rien ne va. Ça permet de… Je ne sais pas, d’avoir moins de regrets, je suppose. De se dire que c’était inévitable. Ça permet de passer à autre chose. » continua-t-il en fixant soudain ses mains, à moitié couvertes par le hoodie trop grand pour lui. Des regrets. Ce mot ouvrit une brèche en lui. « Mais... Mais c'est faux. Ça n'existe pas, le destin. » Si c’était le destin, il n’avait pas à y penser. Si c’était le destin, il n’avait aucune raison de se retourner sur le passé, sur ce qu’il avait manqué, sur ce qu’il avait mal fait ; c’était écrit et puis c’est tout. Si c’était le destin, le trou qui grandissait à la place de son coeur serait fossoyé comme le reste. Si c’était le destin… Comment se faisait-il qu’il se retrouve ici, dans cette voiture, avec Jax ? Avait-il vraiment fait un détour imprévu en partant pour New York ? Était-ce parce qu’il avait défié une force surnaturelle qu’il se retrouvait là ce soir, trempé jusqu’aux os, ouvert jusqu’au coeur ? Après tout, quoi de plus on-brand pour lui que défier ostensiblement la destinée ? Brandon Rose faisait ce qu’il voulait, quand il voulait, qu’importe les conséquences.
Mais pas cette fois-ci.
— J’ai pensé à toi. À New York, dit-il soudain en relevant les yeux devant lui.
Il observait l’asphalte se faire avaler par le camion. Autour d’eux, le monde avançait mais à l’intérieur de l’habitacle, Bran avait l’impression que le temps s’était suspendu. Son coeur battait au même rythme que les bandes blanches disparaissaient sous les roues. Comment avait-il pu laisser échapper un truc pareil ? J’ai pensé à toi. Il existait des dizaines de variations de cette vérité, soigneusement cadenassées dans un coin de sa tête. Il aurait pu tout aussi bien dire ‘je n’ai pensé qu’à toi’ ou encore ‘je ne pense qu’à toi’ — qu’importe la conjugaison, au final, car Jax habitait dans chacune de ses pensées et chacune des variables aurait été vraie. Il avait été dans l’ombre de chacun de ses pas à New York. Il était là, depuis plus longtemps que Bran n’aurait voulu ou su l’avouer. « Je voulais croire que c’était le destin, tu sais. Que je devais partir et… tout laisser derrière moi. » continua-t-il. Il s’était redressé sans vraiment s’en rendre compte, le dos bien droit, la mâchoire contractée. C’était cette brèche, il le savait. Tout s’engouffrait par elle, comme une plaie ouverte. Sous le hoodie, il avait resserré les poings alors que la collection de ses échecs lui revenait en tête, formant un éventail dans lequel il n’avait qu’à piocher pour réaliser à quel point il revenait au point de départ. « Je ne voulais pas que ce soit de ma faute. Je ne voulais pas avoir de regrets. » continua-t-il. Son regard de glace vacilla ; derrière sa jolie façade, Bran fondait comme neige au soleil. Non, il n’avait pas voulu entendre raison et ce malgré toutes les preuves qui pointaient toutes vers la même évidence : il ne trouverait pas les réponses qu’il cherchait. « Je me disais que si c’était le destin alors… Ça en vaudrait à la peine, à la fin. C'était ce que je me racontais pour passer à autre chose. » Alors, il s’était obstiné. Il fallait forcément qu’il y gagne quelque chose. Admettre la possibilité qu’il puisse s’être trompé ? Lui, Brandon Rose ? Uh-uh. Ce n’était pas comme ça que ça fonctionnait. Du moins, l’avait-il cru jusqu’à ce que son dernier espoir se fasse réduire en cendres, que la dernière porte lui soit claquée au nez, et qu’au final, il se retrouve seul face à ce qu’il savait déjà, mais qu’il avait désespérément tenté de nier : New York n’avait été qu’un prétexte pour fuir. Fuir sa maison vide. Fuir les questions sans réponse (great job, genius). Fuir son absence de direction, qu’importe les illusions qu’il s’évertuait à maintenir, plus pour lui que pour les autres, d’ailleurs. Fuir. Juste… disparaître.
Mais il y avait eu cette fête, et Jax assis sur le tronc, et sa main contre la sienne.
Bran se mordit la lèvre. À chaque fois qu’il y repensait, une douleur exquise, aiguë nouait son ventre. Jamais Jax n’avait été si proche de lui depuis cette soirée fatidique, et sa présence semblait réveiller chaque aspiration cachée de sa peau, chaque endroit que les mains du garagiste avaient effleuré. Bran jeta un regard furtif à Jax. Il observa sa respiration former un nuage devant sa bouche, ses cheveux encore humides. Un frisson doux comme une caresse parcourut ses côtes, son cou, le bout de ses lèvres, et Bran se recroquevilla sur le siège. Ce n’était pas le moment. Ugh, et pourquoi fallait-il que le pull de Jax sente si bon ? Il poussa un soupir, se passa une main sur le visage pour en chasser le rose qui avait coloré ses joues - sans succès - et croisa à nouveau les bras, comme pour dissimuler le rythme fou de son coeur. Le plafond lui paraissait tout à coup être le panorama le plus fascinant sur Terre. « Je— Je crois que j’ai mal joué mes cartes, cette fois-ci. » fit-il, empruntant ses mots à Jax, et cette fois-ci, il trouva le courage de le regarder à nouveau, le regarder vraiment, pas juste un coup d’oeil qui ne dura qu’une seconde. Et enfin, les regrets le submergèrent, griffant son visage, lacérant son coeur, défigurant le moment qu’ils partageaient. I should have stayed. Son coeur se tordit atrocement à l’intérieur, et chaque battement fit plus mal que le précédent. S’il était resté, où seraient-ils ce soir ? Porterait-il aussi le hoodie de Jax ? Serait-ce devenu une habitude ?
Bran détourna le regard, incapable de faire aux implications d’une telle pensée. Peut-être était-ce enfin le contrecoups de l’accident mais sa tête se mit à bourdonner et il ferma les yeux un instant. « On arrive bientôt ? » demanda-t-il enfin d’une voix enrouée. Venait-il vraiment d’ouvrir son coeur après avoir très certainement subi un choc traumatique ? Ugh. Typical.
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