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 (bran/jax) if you could read my mind

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Jax Beauchamp

Jax Beauchamp

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Humain

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· (bran/jax) if you could read my mind  ·  Sam 6 Fév - 16:37
BRAN + JAX
@Brandon Rose

Jax avait beau ne s'être jamais fait prendre lors de ses escapades nocturnes (il avait été à deux doigts de se retrouver coincé à plusieurs reprises mais avait toujours eu un coup de chance, quelqu'un devait veiller sur lui dans ces moments-là, contrairement au reste de son existence), il restait toujours prudent et craignait constamment que sa chance tourne court, un jour ou l'autre. Aussi, quand il croisait des flics ou les personnes chez qui il était entré par effraction, le jeune homme avait tendance à faire profil bas et, si possible même, disparaitre comme par magie - le nuage de fumée en moins. Il savait se faire discret, quand il le voulait, et il connaissait Dupree comme sa poche, un atout non négligeable lorsqu'il était question de prendre la tangente de manière inopinée. Une ruelle perpendiculaire devenait une échappatoire bienvenue, la profondeur d'un porche une antre ténébreuse dans laquelle se fondre.
Ou, dans ce cas-ci, la porte d'une boutique. En face de lui, deux policiers marchaient dans sa direction. Ils ne semblaient pas particulièrement alerte, avaient plutôt l'air de discuter de la pluie et du beau temps en attendant de pouvoir commander une boisson réconfortante au Little Delights Café. Soit ils étaient en pause, soit leur journée commençait à peine ou se terminait, mais quoi qu'il en soit, Jax ne tenait pas spécialement à croiser leur route et sa décision fut vite prise: sa main pressa la porte sur sa droite et il entra comme s'il avait toujours eu l'intention de pénétrer dans la petite librairie - alors qu'il n'y avait jamais mis les pieds jusque-là, la lecture et Jax Beauchamp ne faisant pas vraiment bon ménage. Jax n'avait jamais aimé lire, parce qu'il n'en voyait pas l'intérêt, déjà, mais surtout parce qu'une profonde dyslexie lui avait filé un complexe profond qui lui rendait toute lecture désagréable et ardue et il ne voyait pas l'intérêt de se battre avec les lettres quand il se débrouillait très bien avec ses mains et qu'il comprenait parfaitement le langage des voitures sur lesquelles il bossait. Chacun son talent, lui avait dit son mentor lorsqu'il était devenu son apprenti et Jax avait simplement hoché la tête, ça lui convenait parfaitement, comme logique imparable et d'une simplicité naturelle.
Aussi, ce n'était pas dans son élément qu'il plongeait en déviant sa trajectoire mais ça n'était pas marqué en lettres capitales sur son front, n'est-ce pas? Il n'était qu'un client comme un autre et quand la sonnette de la librairie tinta à son entrée, comme une joyeuse salutation, Jax porta instinctivement les yeux vers le comptoir avec la caisse enregistreuse, comme si la nana qui se tenait derrière allait froncer les sourcils en le voyant. Mais tout ce qu'elle lui offrit fut un sourire poli auquel il répondit d'un bref sourire avant de se glisser dans la première allée venue. Là, seulement, Jax soupira et jeta un regard circulaire pour se situer. Il s'agissait du rayon des dernières sorties littéraires et il parcourut les couvertures sans leur porter de réel intérêt. Il choisit tout de même un livre au hasard, qu'il fit mine de feuilleter avant de diriger son regard vers la vitrine, guettant les silhouettes des deux flics qui n'allaient pas tarder à passer devant la boutique pour rejoindre leur voiture, il en était certain.
Brandon Rose

Brandon Rose

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Bright

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· Re: (bran/jax) if you could read my mind  ·  Mar 9 Fév - 5:07
--jax&bran,
I love this feeling
But I hate this part
I wanted this to work so much
I drew up our plans on a chart
Cars are flipping, I'm in hot pursuit
My character's strong but my head is loose

@the wombats, greek tragedy.


Si Bran avait appris quelque chose ces dernières semaines, c’est que l’on n’était jamais mieux servi que par soi-même. Ainsi, dans un souci de se cultiver, mais aussi et surtout d’éviter à tout prix de faire le job pour lequel il avait été engagé (cette notion de travail l’avait toujours laissé dubitatif, et aujourd’hui, plus que jamais, il comprenait l’attrait de devenir sugar baby), il employait la plupart de son temps à la librairie à lire et à se faire des lattes (lait d’amande, sans sucre, bien entendu, il se respectait) qu’il ne payait pas. Il se surprenait, d’ailleurs : il aurait cru que passée l’excitation des premiers jours, ceux qui avait vu sa bonne volonté s’émousser au contact des clients et de la paie plus que douteuse, il se serait plongé corps et âme dans son exploration de Wysh. Mais la librairie d’Irene Hendwick recelait d’ouvrages, qui, pour des raisons qu’il ne s’expliquait pas, le passionnaient. Oh, il ne l’aurait avoué que sous la torture (et encore, il avait volontairement aiguisé sa résistance), mais Bran y trouvait étrangement son compte. Le dernier volume en date, How to Tell if Your Neighbor Is A Witch, le maintenait en haleine depuis plusieurs jours déjà : dans un carton, il avait déjà ajouté sa suite, How To Tell If The Mailman Is A Werewolf, ainsi que d’autres ouvrages, plus ou moins volumineux, dont la lecture n’aurait qu’un seul but : lui donner, possiblement, des explications sur sa mère. New York avait peut-être été une fausse piste, mais il n’abandonnerait pas. Il était sur la bonne voie, il en était persuadé. Il n’y avait pas d’autre choix possible. C’était ça ou l’échec, et dans le monde de Brandon Rose, ce n’était pas permis.
Absorbé, perché en équilibre délicat sur un tabouret, le menton dans la paume, il aurait bien continué ainsi jusqu’à la fin de son shift mais un raclement de gorge poli le tira de sa lecture : une soccer mom qui aurait mieux fait de chercher comment faire disparaître les rides de son front indiquait vouloir accéder à un ouvrage et il bloquait le passage. Ugh, fine! Il se leva, déposa How To Tell If Your Neighbor Is A Witch sur le haut de la pile qui dépassait déjà de son carton et le souleva avec aisance, vestige de ses années d’aviron. Direction, un autre rayon, puisqu’il ne pouvait être tranquille nulle part dans cette boutique. Mais il avançait à l’aveugle, le regard obstrué par les livres qui s’amoncelaient dans son carton et l’esprit tourmenté par la possibilité que sa voisine, qu’il connaissait depuis l’enfance, soit effectivement une sorcière, et dès lors, Bran ne vit pas qu’il approchait la catastrophe - littérale et figurée. Il y eut un bruit sourd, un vacillement, et soudain, tout son carton se retrouva par terre. Prêt à fusiller le coupable, Bran releva les yeux. Et son coeur glissa, lui aussi, en contrebas, lui sauta de la poitrine pour aller rejoindre les ouvrages éparpillés sur le sol.
Jax Beauchamp. Toujours aussi grand, la bouche toujours aussi stupidement couleur framboise, Jax Beauchamp toujours aussi… là. À Dupree. Face à lui.
Six mois ? Cinq ? Combien de temps s’était-il écoulé depuis qu’ils avaient… Depuis qu’il s’étaient…
Don’t even think about it.
Jax.
 Une vie passée parmi les squales lui avait appris le contrôle de ses émotions ; il interdit à la surprise de prendre plus longtemps possession de ses traits et haussa un sourcil aussi élégant que condescendant. Il ne pouvait pas perdre une seconde fois, pas face à lui, pas après leur dernier échange. « Tu sais que c’est une librairie, ici ? » demanda-t-il, la voix veloutée, son sourire parfaitement étudié ne laissant rien paraître du tourment qui bouillonnait soudain en lui. Jax. Il n’avait jamais prévu de le revoir, ou bien… Non, en tout cas, pas comme ça. Pas vêtu de son tablier de barista (plutôt mourir que d’être vu avec) et les bras encombrés de bouquins dont il n’aurait jamais assumé la lecture. Brandon Rose vendait du rêve, du fantasme, de l’inaccessible ; il n’était pas censé exister en-dehors d’apparitions savamment étudiées qui donnaient l’impression à la populace mal embouchée de Dupree qu’il leur faisait une faveur à évoluer ainsi parmi eux, lui, dieu parmi les hommes. Ugh! Comment avait-il pu se faire pincer ainsi ? Pourquoi Beauchamp était-il là ? N’était-il pas sensé être à moitié en prison ou quelque chose comme ça ? Bran leva les yeux au ciel et détailla impatiemment le voyou. « Tu comptes rester planté là ? » s’enquit-il, agacé par le manque de réaction évident du rustre. C’était sa faute, forcément, à bloquer le rayon avec ses larges épaules. Bran poussa un soupir à peine exagéré, puis baissa les yeux sur le tas de livres tombé au sol. C’était bien sa veine. Comme s’il n’était pas assez humiliant de travailler pour gagner sa vie, Jax Beauchamp était désormais témoin de sa déchéance. Oh, well, au point où il en était, à quoi bon ? Bran se passa une main dans les cheveux pour tout de même marquer une nonchalance de mise (il ne pouvait décemment pas se permettre de laisser Jax ne serait-ce que penser que tout cela le mettait mal à l’aise, ou pire, provoquait en lui un sentiment autre que le l’ennui) et se baissa pour récupérer une partie des libres - les moins lourds, évidemment - qu’il transposa dans le carton remis dans le bon sens. Dans un geste souple et sûr, il le souleva entre ses bras et rebroussa chemin pour se diriger vers la réserve, dont la porte se dessinait derrière les deux rayons entre lesquels ils se trouvaient. « Qu’est-ce que tu attends, exactement ? Aide-moi. » lança-t-il à Jax en désignant d’un coup de tête le reste des bouquins éparpillés, tandis qu’il poussait la porte avec son dos. Bonté divine, mais il fallait donc tout lui dire ? Bran secoua la tête mais alors que la porte s’ouvrait derrière lui et que Jax disparaissait momentanément de son champ de vision, il réalisa avec horreur qu’il venait littéralement de proposer à Jax de le suivre à l’intérieur. Il ne pouvait pas croire que son autorité naturelle et sa capacité naturelle à convaincre les gens de faire ce qu’il voulait se retournaient ainsi contre lui ! C’était trop injuste et Bran marqua son mécontentement (contre lui-même, envers le monde entier mais aussi et surtout contre Jax Beauchamp et ses stupides et larges épaules) en laissant tomber lourdement le carton rempli de livres sur une table bancale, soulevant par la même occasion un nuage de poussière. Great. Just great.
Jax Beauchamp

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· Re: (bran/jax) if you could read my mind  ·  Mer 24 Fév - 20:56
La mère de Jax aurait été dans son élément, ici. Elle se serait sans doute réfugiée entre les rayons, hésitant entre telle romance ou tel thriller, se mordant la lèvre inférieure d'un air accablé. Il y avait trop de choix et elle n'avait pas assez d'argent. Il y avait des mondes entiers cachés entre les livres et elle n'avait pas la place pour les inviter chez elle, dans le petit appartement où elle vivait avec ses enfants et son mari. Il y avait sûrement une paix inégalable, dans cette petite librairie, mais Jax n'y serait jamais sensible comme l'aurait été sa mère. Parce qu'il n'aimait pas les mots, les pages, la fiction. Il avait grandi en étant forcé de rester ancré dans la réalité et il n'était jamais parvenu à comprendre le plaisir que ressentait celle qui lui avait donné la vie à se plonger des heures durant dans un récit complètement inventé. Il n'y avait qu'une chose que Jax appréciait, c'était l'écouter lire à voix haute, de son timbre doux et clair. Oui, ça il avait pu le faire, passer des heures, allongé quelque part dans la pièce, bercé par la diction assurée de sa mère. Elle qui bégayait pour un rien, qui peinait à regarder les commerçants dans les yeux, qui s'effaçait quand son mari apparaissait; elle se métamorphosait lorsqu'elle devenait lectrice, elle oubliait le monde qui l'entourait, la tristesse de son quotidien, l'ennui, la grisaille.
Et il suffisait qu'un pas résonne, qu'une porte grince et elle claquait le livre et le remisait dans un coin, à l'abri du regard scrutateur du maitre des lieux.
Cela faisait l'effet d'une bulle qui éclate.
Comme lorsqu'on se fait percuter par derrière, alors qu'on a le regard porté au loin, à des lieues de l'endroit où l'on se trouve.
Jax sursauta, plus parce qu'on venait de le tirer de sa torpeur que parce qu'il redoutait cet instant, mais quand il tourna le regard vers la maladresse incarnée, Bran fut bien la dernière personne qu'il s'attendait à trouver là. Le faux client n'eut même pas l'occasion de réagir, sa surprise était telle qu'il fixa bêtement Bran comme s'il était un élément anachronique dans une narration inconnue – ou plutôt comme s'il était un flash lumineux dans une pièce sombre, froide et poussiéreuse.
Que foutait-il là?
Non. Ce n'était pas vraiment la question qui vrilla l'esprit de Jax. Pas , dans cette libraire, bien que l'interrogation demeure et mérite d'être étudiée, mais là, à Dupree. Depuis quand était-il revenu? Était-ce récent? Comment se pouvait-il qu'il ne soit pas au courant? Et puis l'ironie de la surprise inonda Jax: pourquoi l'aurait-il su? Par qui l'aurait-il appris? Ils n'avaient aucun ami commun, ils vivaient dans des mondes opposés et ils n'avaient jamais échangé plus de quelques messages avant que tout dérape. Avant que Bran s'évapore, tout simplement.
Cela le ramena à la réalité, sur terre, dans cette librairie, et Jax cligna des paupières, comme pour échapper à l'hypnose, avant de secouer la tête. Il venait de recevoir un sacré coup mais il était hors de question qu'il se laisse avoir et trahisse son trouble. A la place, il retrouva sa morosité habituelle et fronça les sourcils, comme s'il était importuné par la présence du trublion.
No shit? répliqua simplement Jax en refermant le livre qu'il tenait toujours à la main, avant de le replacer n'importe où. Tu travailles ici, maintenant?
Le jeune homme ne cacha pas le ton sarcastique qui accompagna sa question. Tiens, tiens. Brandon Rose, le petit coq en pâte de Mayfield Heights, avait rejoint le commun des mortels et gagnait son pain en rangeant des bouquins sur des étagères? Voilà qui aurait eu le mérite d'être le sujet d'une belle plaisanterie mais l'impudent coupa court à la jubilation de Jax et le mécanicien ravala les remarques que tout cela lui inspirait, à défaut de pouvoir ravaler son sourire narquois. Il ne se précipita pas non plus pour lui venir en aide, la vue était bien trop incroyable pour être gâchée: Brandon Rose, accroupi pour ramasser les livres, comme une Cendrillon des temps modernes. Qu'est-ce que ça faisait de lui, au juste? Lucifer? Jax ne fit pas mine de bouger le petit doigt jusqu'à ce que l'autre se relève et si la tentation était grande de lui faire l'affront de tout laisser en l'état et de s'éclipser sur cette note gênante, celle de suivre l'énergumène était encore plus grande et Jax ne mit que quelques secondes (le temps d'une profonde inspiration agacée) avant d'obéir, ramassant les derniers ouvrages abandonnés et emboitant le pas de Bran.
Sombre crétin, songea Jax, conscient que Bran ne manquerait pas d'y voir un signe de l'ascendance qu'il avait sur le fauteur de troubles nocturnes. Fuck it, balaya-t-il tout aussi promptement alors qu'il poussait d'un coup d'épaule la porte pour retrouver le garçon dans un endroit quelque peu exigu et poussiéreux – clairement pas le genre de décor où il aurait cru un jour déloger Bran.
Sans un mot, un rictus frémissant toujours au coin de ses lèvres, Jax lâcha son propre fardeau sur la table et attrapa le premier livre.
— Qu'est-ce que c'est que ce genre de bouquin que vous vendez ici, sérieusement? demanda-t-il en agitant How to Tell if Your Neighbor Is a Witch.
Le problème, c'était que la fausse nonchalance, elle ne marchait qu'un temps avec Jax Beauchamp; et s'il avait été plutôt doué pour en user et en abuser auparavant, la muraille avait depuis lors été sérieusement ébranlée et ce n'était plus qu'une parade maladroite qui s'écailla dès que le silence les enveloppa.
Il aurait voulu ne pas penser à ce qu'il s'était passé, à cette fameuse nuit où les railleries s'étaient muées en un baiser enfiévré qui avait été abruptement stoppé. Jax n'avait pourtant qu'à pincer les lèvres pour se remémorer la sensation qui s'était emparée de lui, le gonflant d'un espoir fou, le laissant submergé par ce désir si longtemps réprimé et camouflé, pour mieux lui faire percuter le mur quand Bran s'était écarté, reprenant avec lui ses lèvres chaudes, sa langue impérieuse et son odeur enivrante. Le souvenir eut l'effet d'une douche froide et l'ego meurtri de Jax le rappela à l'ordre.
— Bon, je te laisse à tes hautes responsabilités, marmonna-t-il en se frottant les mains l'une contre l'autre avant d'attraper la poignée pour ressortir.
Il fallait qu'il se barre, autant pour ne pas s'embourber dans une situation embarrassante que parce qu'il ne supportait pas de regarder Bran et de voir la décalcomanie de son expression de ce soir-là.
Ç'avait été humiliant et frustrant, et la brûlure était encore trop cuisante, quand bien même plusieurs mois s'étaient écoulés depuis l'été précédent.
Brandon Rose

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· Re: (bran/jax) if you could read my mind  ·  Mar 9 Mar - 0:33
Le regard résolument rivé sur la table poussiéreuse, Bran refusait de céder à la tentation et de jeter un coup d’oeil qui à n’en pas doute lui apprendrait ce que de toutes façons, il savait déjà. Il connaissait le profil de Jax Beauchamp. Il était un visage familier, après tout. Ils se croisaient depuis des années, vies parallèles, éloignées sans être lointaines, séparées de quelques années — et par d’autres choses aussi, moins tangibles et pourtant évidentes. Bran ne le niait pas. Après tout, n’était-il pas celui qui rappelait constamment au reste du monde à quel point il était beau, jeune et riche ? Il n’allait pas s’en excuser non plus ! Un profond soupir (à peine exagéré) s’échappa de ses poumons agressés par la poussière et il se força à garder les yeux fixés sur l’exemplaire Werewolves and Other Nocturnal Friends. En était-il donc réduit à ça ? À chercher des réponses dans l’arrière-boutique d’une librairie douteuse, dans sa ville natale de bouseux qui ne savaient pas faire la différence entre Gucci et Valentino ? Comment avait-il pu en arriver là ? Quand à se retrouver coincé avec Jax Beauchamp, c’était la goutte d’eau qui faisait déborder le précieux vase de cristal. De toutes les personnes qu’il ne voulait absolument pas recroiser (visiblement, il avait plus d’ennemis qu’il ne le croyait, who would have thought?!), il fallait que ça tombe sur lui. Jax Beauchamp. Bran inspira en silence, en véritable statue de marbre, les mains posées bien à plat de chaque côté de sa pile de livres.
Il avait pensé à Jax Beauchamp tous les jours depuis son départ de Dupree. En vérité, sa panique, quelques minutes plus tôt, n’était que le résultat de la surprise de le croiser ici ; autrement, cette rencontre, Bran l’avait imaginée, répétée, refoulée, autant qu’il y avait eu de nuits ces six derniers mois. Leur dernière rencontre ne l’avait jamais quittée ; elle s’était inscrite en lui, malgré tous ses efforts pour en effacer la marque — New York avait offert son lot de distractions mais invariablement, il revenait à cette rencontre. À ce contact - sa bouche contre celle de Jax, certes, mais pas que.
Il y avait eu plus qu’un baiser, ce soir-là.
Bran avait bonne mémoire, mais sa peau plus encore. Malgré lui, les caresses fantômes revinrent courir sur ses cuisses, sur ses hanches, dans son cou. Jax l’avait marqué au fer rouge. La douceur de son étreinte avait hanté Bran jusqu’au plus profond de lui-même. Certaines nuits, il n’avait pas pu s’endormir sans auparavant convoquer le souvenir innocent de leurs mains qui s’effleuraient, cet instant, ce moment où leurs vies avaient fini par se croiser.
Pour mieux se séparer, la seconde d’après.
Qu’aurait-il dû faire, ce soir-là ? Tout abandonner pour la bouche et les bras de Jax Beauchamp ? Renoncer à New York, aux réponses qu’il espérait y trouver, pour ne faire face qu’à un nouveau mur de questions ? Avant Jax, il n’y avait jamais eu de garçon. Après lui, non plus. Et même si ça avait été le cas, pourquoi lui ? C’était le point d’interrogation que Bran ne parvenait pas à transformer en point final. Pourquoi Jax, son opposé, son négatif ? Pourquoi ce soir-là, juste avant de partir ? Cherchait-il une raison de rester ? Si oui, alors pourquoi être tout de même parti alors que les bras de Jax l’avaient enveloppé comme s’il avait attendu leur étreinte tout sa vie ?
Ridiculous. Bran releva le menton et avala la boule qui tremblait au fond de sa gorge. Il était grand, non ? Il avait pris ses décisions, fait sa vie et il en assumait les conséquences, aussi poussiéreuses et dupree-esques étaient-elles. Et ce n’était pas une rencontre hasardeuse qui allait remettre en question—
La question moqueuse de son camarade le sortit de ses pensées. Piqué au vif, Bran s’empara du livre - sans regarder Jax - et le posa sur sa propre pile. « À moins que tu ne le payes, ce n’est pas mon job de t’expliquer ce qu’il y a dans ce bouquin. » rétorqua-t-il vertement ignorant sciemment qu’il s’agissait, en fait, de l’exacte description de son poste. Jax Beauchamp étant probablement illettré, ça ne comptait pas, si ? Il s’en voulut immédiatement pour cette pensée et se détourna un peu plus, refusant toujours obstinément de poser les yeux sur Jax. Il ne voulait prendre aucun risque, ne donner aucune chance à sa mémoire de pouvoir renouveler sa source d’images de Jax Beauchamp. Il avait déjà trop bien remarqué que ses cheveux avaient légèrement poussé depuis l’été dernier ; que sa bouche était toujours de cette teinte framboise dans laquelle il avait mordu sans y réfléchir. Bran refusait de se remémorer tout ça, et pourtant, au moment où Jax posait la main sur la poignée, il releva les yeux pour les poser sur la nuque du jeune homme. Ce fut comme si tout son corps libérait une respiration dont il n’avait pas conscience. Se retenait-il de respirer depuis six mois ? « Right, parce que les tiennes sont tellement plus importantes. » rétorqua-t-il, en levant les yeux au ciel. Chassez le naturel et il revenait au galop. Et pourtant, la vue de ce dos tourné, de cette nuque qui annonçait le départ, la disparition, jeta un vent de panique que Bran ne maîtrisait pas. Il ne connaissait pas, lui, l’anxiété, la nervosité, les mots qui se bousculaient, et pourtant, face à Jax, il était une plaie vive, un coeur écorché. « Jax, attends— » Les mots se bousculèrent malgré lui, maladroits, d’une sincérité que Bran méprisait. Détestant se sentir ainsi vulnérable, il détourna résolument les yeux vers un poster jauni sur le mur et secoua la tête. « Je suis sûr que tu seras ravi d’apprendre que New York n’a de toute évidence pas fonctionné pour moi. » lâcha-t-il, les bras croisés dans un mécanisme de défense qui ne trompait personne. « Ce que je veux dire, c’est que… » Mais que voulait-il dire, exactement ? Jusqu’à présent, l’évidence avait été passée sous silence et Bran, pour une fois, était à court de mots. Jax Beauchamp était décidément le bâton dans la roue de sa vie, où qu’il aille, quoi qu’il fasse, et un petit incrédule secoua ses épaules avant qu’enfin, il n’accepte de poser les yeux sur le garçon qui le mettait sens dessus dessous. Son sourire malheureux s’effaça et en se mordant la lèvre, Bran expira brutalement. « Je suis désolé. Pour la dernière fois. » murmura-t-il du bout des lèvres, sans que l’aveu ne fasse quoi que ce soit pour ce poids qui lui pesait sur la poitrine.
À croire qu’il ne savait pas pour quoi il était désolé.
Le baiser ?
Ou d’y avoir coupé court ?
Jax Beauchamp

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· Re: (bran/jax) if you could read my mind  ·  Mer 28 Avr - 15:19
Si rien n'était arrivé, s'il avait continué à museler ce cri étouffé, s'il avait gardé ses mains, ses lèvres pour lui, il ne serait pas dans cette tourmente aujourd'hui. Oh, il en vivrait une autre, sans aucun doute, balayée de « et si? et si? » qui ne seraient que d'éternels échos à ces flammes qui lui échauffaient le coeur à chaque fois qu'il voyait Brandon Rose.
Il avait maudit cet élan, né d'une folie, d'une chimère. Il l'avait reniée. Il l'avait repoussée. Il y avait mis toute son entêtement, parce qu'il ne voulait pas y céder - quand bien même il n'était pas dupe, Jax Beauchamp avait toujours eu tendance à couler un regard vers ses comparses de vestiaire plutôt qu'à suivre les courbes de ses voisines de classe. Quant à savoir quand son mépris affiché s'était falsifié pour dissimuler l'attrait que provoquait le jeune gosse de riche, c'était assez facile: Jax avait presque instantanément été l'insecte pris dans la toile, le gibier figé dans le faisceau aveuglant de phares. La constatation en avait été d'autant plus amère que le sentiment d'infériorité qui le tenaillait depuis l'enfance avait été ravivé par l'assurance de son cadet à qui tout réussissait. Il avait vu l'abime qui les séparait et il en avait voulu à son corps de faire aveu de faiblesse en laissant son myocarde s'emballer, son regard s'érafler à la beauté ravageuse de l'adolescent et ses sens s'éveiller douloureusement.
Il avait résisté, autant qu'il lui avait été possible de le faire, tout en sachant qu'il n'était pas le roi du camouflage et que l'autre avait le regard trop vif pour ignorer le trouble qu'il causait.
Jusqu'à cette stupide soirée où sa bêtise lui avait fait lâcher prise, quand bien même il connaissait les risques, le danger. Il avait franchi le point de non retour et s'en mordait les doigts depuis lors. Qu'est-ce qu'il avait espéré d'un tel acte, de toutes façons? Il ne préférait même pas chercher une réponse, il préférait retourner dans le déni, bien plus doux et confortable que le rejet et l'hébétude dans laquelle Bran l'avait laissé en quittant Dupree.
Alors il valait mieux qu'il se casse. Qu'il laisse cette erreur monumentale lui mordre le coeur, lui enflammer les joues, ça finirait bien par passer, non? Ils retourneraient chacun de leur côté, chacun à leur vie, les beaux quartiers pour l'un, l'appartement basique pour l'autre et le baiser tomberait dans l'oubli, s'effacerait, englouti par d'autres souvenirs, pour ne devenir qu'un froissement gênant — Jeez, who was he kidding?
Jax n'avait qu'une envie: se soustraire à cette enclume qui lui écrasait le coeur, échapper à cette pièce trop petite pour les contenir tous les deux, mettre autant de distance possible entre Brandon Rose et lui. Loin des yeux, loin du coeur? Mensonge. Mais au moins pouvait-il se lover dans cette illusion. C'était ce qu'il s'était obstiné à faire depuis le départ de l'impudent, après tout. Raison pour laquelle il ne fit même pas mine de se vexer en entendant la réponse du jeune libraire. Qu'il continue, tiens. Qu'il l'arrose de condescendance, qu'il lui rappelle pourquoi s'approcher de lui avait toujours été une mauvaise idée, qu'il lui tambourine le crâne jusqu'à ce que Jax puisse guérir de ce sentiment qui lui tenaillait les côtes, qui lui vrillait la tête, qui lui brûlait l'âme.
Pour toute réponse, Jax émit un son inintelligible: entre rire rauque, désabusé, et grognement impatient. Il secoua la tête et entrouvrit la porte, prêt à prendre la poudre d'escampette, à filer entre les rayons en se jurant de ne jamais revenir se réfugier dans cette librairie, à disparaitre au premier coin de rue — pour aller où, aucune idée, du moment que c'était loin de Bran et de la torture qu'il faisait subir à son cœur.
Sauf que Bran l'interpela. Deux mots tout bêtes, tout simples. « Jax, attends...» Et ce stupide espoir qui renaissait. Et cette stupide attente qui l'immobilisa net. Était-ce son prénom prononcé par ces lèvres-là? Ou la façon dont Bran s'était exprimé? Qu'importe. Jax ferma les yeux, inspira, se demanda s'il devait poursuivre son mouvement vers la sortie ou s'il devait attendre et risquer de se prendre une nouvelle claque. Était-ce de la curiosité ou une tendance masochiste à se faire brûler à ce qu'il ne pouvait avoir? Jax ne se retourna pas. Pas immédiatement, en tout cas. Il préférait prendre un coup entre les omoplates plutôt que d'affronter le regard perçant de Bran. Il était lâche et il s'en foutait. Il laissait une chance au trublion — de s'expliquer, de s'excuser, de s'essuyer les pieds sur lui? Jax n'en savait rien, mais quand Bran reprit la parole, il se raidit. Il l'écouta. Sa main relâcha lentement la poignée et il referma doucement la porte, les yeux rivés au sol, les mâchoires serrées. Quand il se tourna enfin, c'était une lueur indignée qui brillait dans les yeux clairs de Jax, une lueur qui trembla légèrement en découvrant l'air penaud du garçon qui jouait au football avec son cœur.
— Pourquoi? demanda-t-il, une pointe d'agacement dans la voix.
Mais la question était trop vaste, elle englobait surtout trop de points à éclaircir. Alors Jax poursuivit, abandonnant quelques instants sa tendance au mutisme:
— Pourquoi est-ce que je devrais être ravi d'apprendre que New York n'a pas fonctionné pour toi?
Parce que c'était une petite vengeance qui n'apportait rien? Parce qu'il était censé avoir souhaité l'échec de Bran? Ou parce que cela signifiait son retour à Dupree?  
— Je devrais jubiler de te voir revenir ici la queue entre les jambes? Tu me prends vraiment pour un minable, hein?
Bien sûr, il avait été effleuré par ces idées noires juste après que Bran soit parti mais il n'avait vraiment voulu qu'il lui arrive malheur, il n'aurait jamais voulu que la vie enseigne une leçon au gamin élevé dans les beaux quartiers de la ville. Il s'en était surtout voulu à lui-même, d'avoir osé franchir une frontière invisible mais évidente, d'avoir cru à sa chance. La faute à l'alcool qu'il avait bu ce soir là (par dépit, pour se donner du courage)? La faute à l'ambiance estivale qui éclairait les soirées d'un ciel étoilé et les cœurs d'un courage insensé? Ou la faute à ce courant que Jax avait cru voir passer entre eux, courant qui avait semblé se manifester au moment où leurs doigts s'étaient trouvés, courant qui l'avait électrocuté quand il comblé la distance, entre leurs lèvres, entre leurs corps, et s'était laissé emporter par une autre sorte de torrent, tumultueux, celui-là. Libre. Chaotique. Enivrant.
— T'as pas à être désolé, lâcha-t-il après une poignée de secondes, après avoir dégluti la déception ravivée par l'évocation. Pour la dernière fois. C'était qu'une soirée, avec les dérives que ça peut causer. L'alcool... La chaleur...
Jax haussa les épaules, minimisant les événements, se torchant le coeur au passage.
— J'en ai parlé à personne. Si ça peut te rassurer, ajouta-t-il en enfonçant ses mains dans ses poches, dans une posture qui se voulait désinvolte. J'ai bien compris que c'était pas ton truc.
Voilà, songea Jax en détournant les yeux. Une manière comme une autre de mettre un point final à une question suspendue depuis six mois. Ils n'avaient plus besoin d'en parler, ni d'y penser, ni de se sentir mal à l'aise l'un vis-à-vis de l'autre.
Chacun sa vie, chacun son monde.
Brandon Rose

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Bright

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· Re: (bran/jax) if you could read my mind  ·  Jeu 20 Mai - 22:00
Que se serait-il passé s’il n’avait pas eu peur ?
Si au lieu de s’écarter la première fois, alors qu’il reprenait son souffle, il n’avait pas fui ?
Si au lieu d’obéir ses peurs farouches et ses préjugés si ancrés à même la peau, il était resté lové dans les bras de Jax ? S’il avait écouté les demandes de son coeur affolé et avait plongé son visage dans ce cou chaud et rassurant ? S’il avait définitivement brisé ce mur de verre qui les séparait pour effleurer la réalité de ce corps, de ce contact ? Jusqu’à ce moment précis, Jax lui avait toujours paru… inaccessible. Il l’était, non ? Tout les séparait, les tirait à l’opposé de l’autre.      Ils menaient leurs vies en parallèle ; pourquoi auraient-ils fait autrement ? Be careful who you call a friend, Brandon : l’avertissement (la menace ?) de son père s’était durablement imprégné en Bran qui avait alors sagement obéi. Il ne fréquentait que les gens de sa petite école privée cossue,  ne posait pas un pied dans un café qui avait moins de quatre étoiles et demi sur TripAdvisor et ne posait certainement pas un regard sur la plèbe absolument infâme de Dupree, dont Jax Beauchamp faisait de toute évidence partie. Il était Brandon Rose, for God’s sake, et il avait des standards. Certes erronés et ridicules, mais cela, il ne l’avait appris qu’à New Yok, où l’étroitesse de sa vie s’était confrontée à la complexe immensité de la vi(ll)e. Où la réalité, celle qui existait en-dehors des likes en-dessous de ses photos postées sur Wysh, de ses brunchs exorbitants et de l’uniforme de son ancien lycée, s’était rappelée à lui sous la forme la plus douloureuse. Où il avait réalisé que la blessure originelle ne se refermerait pas à moins qu’il revienne à Dupree et ne fasse la paix avec.
Et s’il n’était jamais parti, alors ? Aurait-il été frappé par cette réalisation un beau jour, sur un court de tennis luxueux, au milieu d’un déjeuner aux côtés de son père ou sur le bord du lac, alors qu’il préparait le petit yacht familial pour une sortie avec ses prétendus amis ? Bran se mordit la lèvre, trop conscient de la nécessité de la claque qu’il s’était pris. S’il n’avait pas rencontré ce mur, cette piste qui s’enfuyait dans les méandres du passé, s’il ne s’était pas assis sur ce banc dans une rue anonyme de New York, un après-midi pluvieux, et qu’il ne s’était pas mis à pleurer toutes les larmes qu’il avait jusqu’ici refusé de laisser couler pour Stella, sans doute aurait-il continué à vivre, faussement insouciant, ignorant tant qu’il le pouvait le trou qui saignait, béant, dans sa poitrine.  Sans doute serait-il resté cet ersatz de garçon, cette jolie statue de marbre froid qui ne se souciait de rien ni personne, et qui, s’il avait été à la place de Jax, aurait probablement éprouvé un plaisir  coupable à le voir ainsi, coincé entre les rayons d’une librairie à la proposition douteuse. Sans doute. Mais Bran était parti.
Et il était revenu. Ici, à Dupree, plus ou moins prêt à confronter le passé.
Prêt à confronter à Jax - ou plutôt, à se faire confronter.
Il raidit lorsque le mécanicien se retourna et lui opposa un regard brillant que Bran ne lui connaissait pas - you don’t know him, you don’t know him at all - et qu’il soutint comme il put, la lèvre mordue et les mains s’agrippant aux livres autour de lui comme des bouées de sauvetage. Chaque mot de Jax le heurtait et il détourna les yeux un instant, conscient qu’il n’aurait jamais été aussi magnanime que le garçon en face de lui. « Je ne te prends pas pour un minable. Je ne te prends pour rien du tout. » rétorqua Bran en un sifflement à peine audible, qui s’extirpa à grand-peine de ses mâchoires contractées. Il n’avait pas l’habitude de ce genre de discussions ; généralement, les gens arrêtaient très vite de lui parler. Jax, lui… Jax ne s’arrêtait pas. Jax posait sur lui ce regard limpide et digne, et Bran sentait toutes ses barrières, tous ses tours de passe-passe lui échapper. Il lui semblait que face à ces yeux-là, il était incapable de dire autre chose que la vérité - aussi dévastatrice puisse-t-elle être. « Qu’est-ce que tu en sais ? Ce n’est pas comme si tu m’avais couru après ! » lâcha-t-il tout à coup. Il jeta les mots entre eux comme un jet de dés et à la seconde Bran réalisa qu’ils s’étaient échappés de sa bouche, il se sentit devenir cramoisi, de la base du coup jusqu’à la pointe des oreilles. Oh, my god. I’m so goddamn stupid.
Il avait soigneusement conservé cette vérité à l’abri de quiconque serait venu fouiller un peu trop près, lui y compris. Jax n’avait même pas essayé quoi que ce soit. Il ne s’était pas lancé à sa poursuite. Il n’avait pas tenté de le contacter. Il ne lui avait pas attrapé le poignet alors que Bran tentait faiblement de fuir. Il n’avait rien fait. Autant mettre Bran dans l’avion pour New York lui-même ! « Oublie ce que je viens de dire. » ordonna-t-il comme si le simple fait d’édicter cette demande effaçait ce qu’il venait de révéler - toutes ses faiblesses, ses incertitudes, ses envies.  Jamais il n’avait autant voulu disparaître sous terre. Même le souvenir cuisant d’un incident en 2017 impliquant une veste Balenciaga de mi-saison ne pouvait surpasser la honte brûlante qui lui dévorait les joues. Fucking Jax Beauchamp. Bran ferma les yeux un instant, inspira brutalement et lorsqu’il les rouvrit, il transperça Jax d’un regard de glace. Qu’il rit, mais Bran ne lui laisserait pas le dernier mot. « Comme tu l’as dit, c’était qu’une soirée. Je ne te retiens pas plus longtemps. » conclut Bran en se redressant, la mâchoire contractée, les épaules nouées. Que Jax le laisse tranquille, puisque c’était tout ce qu’il savait faire. Il avait des livres à ranger et tout un tas d’échecs à ruminer en paix.
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Humain

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· Re: (bran/jax) if you could read my mind  ·  Mer 25 Aoû - 14:17
Aurait-il dû au contraire reporter son regard sur Bran? Le transpercer, le défier? De quoi? Confirmer ou contredire? Guetter une lueur qu'il ne servirait à rien de chercher à identifier ou traduire puisque tout ce qui comptait, au final, c'étaient les actes et les décisions. Il pourrait se leurrer comme il le voudrait, seule la réponse de Bran importerait et il ne serait plus nécessaire de chercher à douter, à déceler le mensonge entre les lignes. Ce n'était pas le genre de Jax de s'embarquer dans des histoires pareilles. Ce n'était pas non plus celui de se mettre à embrasser un garçon inaccessible mais il pouvait blâmer l'alcool, à tort ou à raison. Qu'importe, après tout. On pouvait tout mettre sur le compte de l'alcool, c'était l'échappatoire la plus aisée et il n'en voudrait pas à Bran d'utiliser cette porte de sortie aussi. Il ne voulait plus chercher à interpréter, à attendre un signe, une teinte dans le regard. Il ne voulait plus se noyer dans les interrogations stériles. Il voulait retourner à sa vie d'avant, basique et simple à sa manière. Du moins s'en était-il persuadé, du moins en était-il arrivé à cette conclusion quand il était devenu évident que Bran était parti et que l'instant partagé ne serait plus qu'un souvenir honteux que chacun tâchait d'enterrer.
Alors non, il ne préférait pas regarder Bran lorsqu'il enfoncerait le dernier clou dans le cercueil de cette chimère qui refusait de quitter le coeur de Jax Beauchamp. Il prendrait les mots pour argent comptant et déguerpirait. C'était ce qu'il y avait de mieux à faire. C'était ce qu'il savait faire de mieux.
Il ne savait rien de Bran après tout. Il ignorait tout des tourments qui envahissaient son enfance, il s'imaginait que la vie du gamin de riche n'était que bonheur et libertés. Comment aurait-il pu découvrir le reste, en même temps? Les feeds des réseaux sociaux ne reflétaient que l'aspect glorieux de l'existence des gens et même si Jax avait conscience de cela, il était incapable de différencier le vrai du faux, la réalité de la mise en scène. Il ne voyait que l'abondance, l'éclat, l'aisance, la beauté, les biens, le confort, le luxe, la somptuosité, l'opulence qui, en comparaison à sa propre existence, lui donnaient un air minable, misérable — alors était-ce si surprenant que Bran puisse le considérer ainsi s'il était le premier à voir à quel point il était terne à côté de Brandon Rose?
Mais Jax ne lui enviait même pas sa prospérité, son patrimoine ou sa fortune. Il jalousait par contre l'insolence avec laquelle il pouvait considérer la vie, comme si rien n'avait d'importance, comme si tout devait toujours s'emboiter pour lui. Comme si tout lui était dû.
Comment aurait-il pu se douter du reste? Ils ne s'étaient jamais vraiment parlé, n'avaient jamais partagé autre chose que ce moment où ils s'étaient perdus dans les bras l'un de l'autre. Faux, se rappela Jax à contrecoeur. Où il s'était perdu contre les lèvres, avide de s'abandonner à un élan qu'il réfrénait depuis si longtemps qu'il en était devenu une obsession. Il n'aimait pas Brandon Rose. Il ne connaissait pas Brandon Rose. Il n'était ébloui que par la beauté féérique de ses traits, hypnotisé par son élégance et son charisme naturels. Possédé par ses sens et son corps et non son coeur. Il fallait juste qu'il apprenne à se détacher de cette attirance. Simple comme bonjour.
Si seulement.
Un rictus accompagna le ricanement qui fit vibrer la cage thoracique de Jax alors qu'il secouait la tête. Je ne te prends pour rien du tout. Voilà qui avait le mérite d'être clair et qui n'aurait pas dû le surprendre. Pourquoi se serait-il intéressé au gars débraillé? Il avait sans doute été flatté par l'attention et encore, il avait le monde à ses pieds, qu'avait-il à faire du gueux qui s'infiltrait la nuit chez les gens? Bran n'aurait même peut-être jamais posé les yeux sur lui si par une nuit de fuite insensée, leurs trajectoires ne s'étaient pas percutées. Mais tout cela appartenait au passé, songea Jax, tout cela n'avait pas d'importance — n'en avait jamais eu.  
Couru après? répéta Jax, sans chercher à cacher son ébahissement.
La notion même lui semblait absurde et il savait que jamais ce ne serait arrivé. Parce qu'il se souvenait des sentiments qui s'étaient emparés de lui lorsque Bran lui avait tourné le dos et s'était enfui. La honte l'avait submergé. Une honte issue d'origines diverses: celle de s'être laissé aller à cet aveu de faiblesse, celle de s'y être pris comme un manche, celle, surtout, d'avoir profité d'une quelconque manière de leur état d'ébriété. Il pouvait encore entendre son coeur battre à ses oreilles alors qu'il fixait la nuit, après que l'écho de sa voix appelant Bran se soit tu et ait été submergé par les vagues qui s'échouaient sur la rive du lac. Cette honte, elle l'avait suivi jusqu'au matin et s'était décuplée lorsqu'il avait appris que le garçon avait quitté Dupree. Ensuite, les semaines n'avaient été qu'un magma de sensations mélangées, indissociables les unes des autres. Le temps ayant fait son oeuvre, les mois avaient transformé l'expérience embarrassante en une vague réminiscence que Jax chassait dès qu'elle pointait le bout de son nez, mais il était évident qu'elles n'étaient que des eaux dormantes qui n'attendaient que cette réapparition pour ressurgir et l'emporter.
Le message me paraissait cl–, commença Jax pour expliquer son désarroi mais Bran l'interrompit et il pinça les lèvres.
Bran avait-il vraiment voulu qu'il l'empêche de disparaitre dans l'obscurité? Qu'il le retienne? Qu'il le pousse à faire quelque chose qu'il ne voulait pas (ou pour laquelle il n'était visiblement pas prêt)? Faire quoi, d'ailleurs? Jax s'était tant perdu dans l'analyse de ces brèves minutes qu'il en avait perdu l'essence, ne savait plus ce qu'il s'était réellement passé, ce qu'il avait imaginé, ce qu'il avait fantasmé. La réaction de Bran lui avait paru si limpide qu'il n'avait effectivement rien fait pour le faire rester. Il avait sa fierté, il n'aurait pas supporté d'insister et de se faire rabrouer une seconde fois. Impossible d'extraire ces idées, ces mots de sa bouche close alors qu'il fixait à nouveau Bran. Il ne savait pas à quel moment il avait reporté son attention sur le jeune homme mais il le détaillait bel et bien, les sourcils froncés, l'incertitude au fond des yeux tandis qu'au creux de son ventre naissait un feu brouillon.
Feu qui se glaça instantanément sous le regard bleu acier du sale gosse de riche.
Venait-il vraiment de le congédier? Jax ne réagit pas immédiatement, le contempla d'un œil à la fois hagard et désabusé, puis il secoua la tête. Bran s'attendait-il à nouveau à ce qu'il insiste, à ce qu'il s'impose? C'était bien mal connaitre Jax Beauchamp — mais après tout, ils ne se connaissaient pas. C'était toujours la même conclusion et, vexé, Jax serra les mâchoires. Il jaugea quelques secondes le garçon et haussa les épaules.
Fine. A quoi bon discuter dans un cagibi au fond d'une librairie? Il était clair qu'ils n'étaient pas du même monde, il s'avérait également qu'ils n'avaient rien à se dire et c'est donc sans un mot de plus que Jax sortit (pour de bon cette fois), en prenant soin de claquer la porte dans son sillage et en se disant que Bran aurait mieux fait de rester à New York — ou quel que soit le maudit lieu où il s'était exilé ces derniers mois.
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