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 (ava/matt) and I think your tired eyes are kinda nice -- MATT #03

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· (ava/matt) and I think your tired eyes are kinda nice -- MATT #03  ·  Lun 18 Jan - 21:05
matt & ava
but he had eyes like storm and hair like waves and a soul as vast and deep as the ocean and i guess I didn't mind drowning in him.

« Tu as vraiment une petite mine, tu es sûre que ça va ? » Tu offres un air boudeur à ton ordinateur, à ton frère, souffles un son de mécontentement – ou tentes de reprendre un peu le contrôle de tes émotions, pour ce que tu en sais. « Oui. Tais-toi et montre moi le bébé, Seth. » Réunion avec tes frères organisée d'urgence, parce que tu sentais... La folie, l'inquiétude, la peur, la paranoïa, tout, te gagner et que tu n'as personne d'autre vers qui te tourner – ici à Dupree, mais de manière générale. En face, ça fronce les sourcils mais ça obéit, place ta nièce devant la caméra en contant ses dernières aventures. Tu les écoutes à peine, malgré tous l'effort que tu veux y mettre, essaies au moins de te rassurer de la voix familière. Mais tu es loin, en vérité, perdue entre le manoir Templeton et sur le béton à côté de ton pick-up, hurlant de peur en pensant voir un fantôme et criant le prénom de Matt qui t'a quitté sans se retourner. Tu te revois bredouiller, plus par automatisme et instinct de survie qu'autre chose, au dépanneur pour lui expliquer ce qu'il c'était passé – le blaireau, sorti de nul part, que tu n'as pas fauché, enfin si, ultimement tu l'as fauché et ton pick-up est chez le garagiste à cause de ça, mais tu étais en dehors de la voiture quand c'est arrivé, et tu as dû bredouiller quelque chose de confus quand on t'a demandé s'il y avait quelqu'un d'autre avec toi à ce moment-là. Oui. Il y avait. Mais comme pour tout le reste, comme pour ce que tu t'imagines, tu ne comprends pas. Tu ne sais pas si tu dois mettre ça sur le choc, si tu as tout inventé, ou si... Tu n'as rien inventé, Ava. Le temps s'est ralenti, Matt t'a sorti de la voiture, Matt est parti. Comment est-ce possible ? Comment est-ce qu'il peut... Et pourquoi, à quel moment, te, lui, quelqu'un ?! laisserait un autre sur le bord de la route alors qu'un accident est en cours ? Tu sens tes yeux devenir humides, pour la millième fois depuis que tu es rentrée, mais l'arrivée de Dean sur l'appel familial te fait te reprendre tes esprits. Vagues salutations, de ton côté, et tes frères te connaissent assez pour comprendre qu'un truc ne tourne pas rond mais que tu en parleras quand tu seras prête. Alors ils échangent, conversent comme si de rien n'était, Dean raconte sa journée qu'il juge bien plus palpitante que celle de l'avocat – n'est pas catcheur qui le veut. Ton téléphone s'allume, juste à côté de l'ordinateur, et le coup d'œil distrait t'informe qu'il s'agit de Matt. Tu sursautes, intérieurement, mais ignores si tu as vraiment envie de lire ce qu'il a à te dire. « Ava ? T'es trop silencieuse. » Dean t'interpelle, alors que tu fixes l'écran plus petit, s'inquiète que tu ailles bien. C'est évident que non, pourtant ?! Seth a disparu, tu te souviens vaguement qu'il a parlé de remettre Sara dans son parc à jeu. Et parce que pointer ton silence est sans doute pire que te demander comment tu vas, parce que tu es en sécurité dans ton cercle familial – même virtuel – tu te laisses finalement aller aux larmes que tu retiens depuis bien trop longtemps.

Plus rien ne fait sens, et tu n'as même pas réussi à le leur expliquer, à eux.

Ils ont appris à ne plus être si sceptiques aux histoires de fantômes et autres, tes frères, mais même eux ont eu du mal à suivre ton récit. Il faut dire qu'il y a beaucoup, et que sur le coup tu n'as eu le temps de rien processer. Une journée à te reposer, une discussion avec « ce Matthew, là, si j'le vois... », Dean qui propose de prendre quelques jours pour venir à Dupree mais tu refuses – tu es une grande fille, quand même, bien qu'un peu secouée et il ne peut pas se permettre d'être si absent que ça. Les conseils sont appliqués, presque. Après l'appel, tu réponds au message de Matt. Tu files manger, essayant de rassurer au mieux Isaac quand à ton teint pâle, prétextant être secouée du petit accident vécu au préalable – c'est pas faux, après tout. Tu passes la journée suivante au lit, à dormir, au téléphone avec tes parents. Tu essaies d'ignorer au mieux où tu es, Dupree, ses mystères et ses tourments. Tu ne réponds pas aux autres messages du, quoi, coupable ?, souhaitant que vous vous voyez – tu as tenté un coup de bluff, un « Je sais tout, Matt. » qui a suivi un « Je vais bien. » et tu veux le laisser mijoter dedans un peu, pour voir ce que ça peut donner. Il faut dire que tu n'as pas vraiment la force de l'affronter, non plus. Était-ce donc ça qui t'avait attiré chez lui, ce jour au parc ? Plutôt qu'une voix, un bout d'âme, ta curiosité habituelle ? Les néons de l'instinct ont pris un tournant rougeoyant alors que tu effleures seulement le secret qu'il s'efforce à te cacher et te dissuader de découvrir depuis le début. Qu'est-il donc, finalement ? Sorcier ? Enchanteur ? La magie existe-t-elle ?! C'est à t'en filer des migraines pas possibles. Tu as beau essayer de retracer les événements, les ranger, en en parlant à tes frères ou les écrivant dans ton carnet d'enquête...

Cela ne fait toujours pas sens.
T'es toujours aussi paumée.

Mais à jour+2 de l'accident et jour-10 de rendre une première ébauche d'article, tu ne peux plus te permettre de te lamenter dans tes draps et tes cheveux gras. Pas si fraîche et pimpante que d'habitude, c'est au garage que tu files en premier pour récupérer la vieille caisse. Pas de bosses, ni de gros bobos – pour Marceline, du moins, mais tu as la mort d'un blaireau sur la conscience et ce n'est pas si cool que ça. Un peu anxieuse à l'idée de te balader avec, tu files garer ton pick-up à son emplacement habituel et décides de faire tes trajets à pieds aujourd'hui. Tu n'as rien de prévu en réalité, tu es aussi perdue dans ton enquête que dans ta vie. Par automatisme, tu files récupérer un café au Little Delight, salues Chris qui remarque ton absence de la veille, tu prétextes que tu ne sentais pas si bien que ça. Simple haussement d'épaules lorsqu'il te demande ce que tu as de prévu pour résoudre les mystères de la ville. Rien. Peut-être que les mystères sont finalement trop gros pour toi et que tu n'en as pas les épaules. Tu ne t'attardes pas, quittes le lieu cocon pour finalement t'arrêter quelques mètres plus loin de la porte. Matt est là, et si tu fronces les sourcils une seconde tu fais de ton mieux pour ne pas te mettre à trembler – tu te revois à l'appeler alors qu'il était déjà en train de partir d'un pas vif à l'opposé et puis ça aussi, ça fait partie de ses pouvoirs magiques, savoir où tu es ? D'une jointure d'index, tu commences à te frotter un œil comme pour le chasser d'ici, de ta vue du moins, tu arrêtes avant de ruiner le peu de maquillage que tu y as mis. Tu prends une grande inspiration, te redresses un peu avant de finalement t'avancer vers lui – tu ne sais même pas comment l'aborder, en vérité, tu espères qu'il a pensé son plan jusqu'à ce moment-là.
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· Re: (ava/matt) and I think your tired eyes are kinda nice -- MATT #03  ·  Mar 19 Jan - 10:21
matt & ava
but he had eyes like storm and hair like waves and a soul as vast and deep as the ocean and i guess I didn't mind drowning in him.

Tout s'était déroulé trop vite. L'accident, le traumatisme ressurgissant, le sauvetage d'Ava, Nash qui prenait soin de lui ... Beaucoup de choses s'étaient passées, et en un si court laps de temps pourtant. Il avait eu le temps de ravaler l'amertume, le chagrin intense, profond qui couvait depuis plus de deux décennies. Nash et Greer avaient été là, et cela lui avait fait du bien. Un bien fou, d'être entouré par les bonnes personnes. Mais il devait à présent résoudre ce problème - car Ava était devenu un problème, elle et son sms, je sais tout. Cela avait glacé l'âme de la fée. Oh, bien des humains connaissaient les fées, beaucoup avaient découvert le secret, mais rien de bon n'en était ressorti. Certains fées avaient pour devoir, pour travail, de manipuler les consciences humaines, les mémoires mortelles pour en effacer tout souvenir féérique. C'était sûrement ce qui arriverait à Ava - et Matt ne le voulait pas. Pourtant, l'humaine était journaliste - que ferait-elle de cette information, hormis la divulguer ? Et une autre question venait, brûlante, cuisante, douloureuse - lui qui l'avait laissé sur le bord de la route, pouvait-il encore voir en elle une amie ? Il le réalisait tardivement, comme beaucoup de choses à dire vrai - il tenait à Ava, à sa folie, sa bonne humeur, sa joie de vivre, sa pétillance. Et à présent qu'il acceptait Nash, pourquoi ne pas accepter cette humain aussi simplement ?

Il ne la cherche pas spécialement, ne sachant par où débuter, et pourtant c'est en allant commander un café que la fée voit l'humaine. Il s'immobilise, le géant indien, le regard trouble. Que faire ? Une tonne de scénarios lui viennent à l'esprit, mais aucun n'est satisfaisant. Il n'a pas eu son café du matin, il voudrait la serrer dans ses bras, rassuré de la voir en vie et bien portante. Mais les mots sont gravés en lui, comme une menace - je sais tout. Il la regarde s'approcher et inspire par la bouche, comme si l'air contenait le courage dont il a besoin. « Salut. Je suis rassuré de voir que tu es entière » et c'est si maladroit, si étrange par rapport à leurs explosions habituelles, à leurs railleries, qu'il a l'impression d'être dans un univers alternatif, Matt. Ils avaient si bien débuté, l'autre jour ... Il se pince l'arrête du nez, déjà agacé de devoir parler de tout ça. « Pour l'autre jour ... » mais il n'a pas de bonne explication à donner - en existe t-il une ? Il n'a pas envie encore une fois d'exposer son traumatisme, son coeur fissuré aux yeux de quelqu'un d'autre. « Tu sais tout, alors. Très bien. » Il hoche la tête - qu'est-ce qu'elle croit, exactement ? Qu'il est un sorcier, un magicien ? Il n'a pas d'ailes, malgré sa nature féérique, ni charisme angélique. Mais elle l'a vu user de sa disposition, elle a été sauvée par lui puis abandonnée - que voilà des actes dont il voudrait effacer les mauvaises conséquences. « On va parler, mais pas ici. » Elle comprendra sans doute le sous-entendu ; nombre d'humains peuple Dupree, et si le mot fée était entendu, capté par de mauvaises oreilles, il serait dans un sacré pétrin.

Pourtant, avant qu'il ne lui indique de s'éloigner, il a un regard vers elle - digne d'un chiot perdu, troublé, triste et attendri. Elle est bien là, vivante, de toute évidence en colère et elle en a le droit. Il semblerait que le monde entier ait le droit d'être furieux contre lui. Il n'avait pourtant voulu que donner un coup de main - sans ça, ils auraient été dans la voiture quand elle avait percuté l'animal. Ava n'aurait pas pu esquiver à temps. Le temps - oui, voilà bien un élément qui saupoudrait tout d'un poison viscéral. « Je ne voulais pas te laisser sur le bord de la route - mais ... ce que je vais te dire sera net, bref, concis, et on en discutera plus. Ma mère a été tuée dans un accident de voiture, quand j'avais huit ans, et j'étais côté passager. Bien, fin de l'anecdote. » Comme on retire un pansement d'une plaie, il avait dit ça très vite et pourtant très doucement. Elle pourrait sûrement comprendre, par A + B que le presque accident avait fait remonter le traumatisme ; sinon, eh bien, il n'allait pas encore passer des heures à en parler, sinon son coeur ne tiendrait pas. Il puisa, dans la proximité de Nash et Greer dans son esprit, un peu de courage, comme on chercher la bravoure dans la compagnie. Il ne les laissa pas entrevoir ce qu'il faisait, claquemurant son esprit, ses yeux, moment d'intimité. « Et maintenant - tu sais tout ? Très bien. Dis moi ce que tu crois savoir, et on verra si je peux te donner des explications. » Ils s'étaient éloignés pour trouver un coin plus tranquille ; il inspira et regarda Ava droit dans les yeux, prêt à tout - à ce qu'elle lui fiche une claque, ou le café sur la tronche, ou ... il ne savait pas, mais il se tenait prêt à tout. Et cette situation - il la méritait, non ? Dans les ennuis jusqu'au cou, et il se demandait où il avait merdé pour en arriver à ce point à foirer tout ce qu'il faisait ...


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· Re: (ava/matt) and I think your tired eyes are kinda nice -- MATT #03  ·  Mar 19 Jan - 20:23
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C'est le silence que tu offres à Matt en guise de salutations – toi qui a toujours quelque chose à dire, pas forcément le mot juste mais au moins l'air guilleret, le ton mutin, n'importe quoi pour créer un semblant d'accrochage et débuter l'échange. Tu es bien embêtée, entre l'envie de lui poser toutes les questions du monde et d'apprendre la vérité et celle de tout simplement lui tourner le dos et partir comme si tu ne le connaissais pas. Parce que, après tout, malgré vos brèves rencontres, messages échangés et aventure digne d'un mauvais épisode d'une série Netflix : c'est ce qu'il est, un inconnu, c'est ce que vous êtes l'un pour l'autre, et tu te sens idiote d'avoir voulu trop faire confiance à ton stupide instinct, à l'humanité en face, aux vibrations que tu pensais avoir emmenées sur la même longueur d'ondes avec le trentenaire. Mais ça fait deux jours que tu es perdue, que tu te sens abandonnée, et tu n'as plus rien à lui offrir que tes yeux écarquillés, tes cernes mal masqués et tes bras à moitié croisés. Tu observes, essaies de voler la moindre de ses réactions, de noter chaque trait plissé de son visage pour essayer d'en voler le, les, secrets qu'il te cache depuis le début. Mais il prend la main, finalement, accomplit lui-même la politesse. Et, comme dans ton pick-up, les secondes se ralentissent – mais pas parce qu'il les arrête mais juste le temps que les mots fassent sens, que tes sourcils se haussent sous la surprise de l'expression si maladroite, que ta bouche s'étire dangereusement vers le bas. Tu es toute entière – physiquement, certes, est-ce seulement véritablement grâce à lui ? « Vraiment ? Et tu étais rassuré pour me laisser sur le bord de la route, toute seule, aussi ?! » C'est finalement la colère qui transcende, t'anime – oh, tu ne vas pas hausser la voix ni partir dans des accusations sans queue ni tête, mais ton ton est mordant et ton visage n'a rien d'amical, a ce sérieux qui ne te ressemble pas – parce que tu as eu peur, parce que tu as la trouille de ce que tu penses avoir découvert et ce que tu effleures du bout des doigts.

Matt continue, rappelant l'autre jour pour t'en offrir aucune explication. Tu le sens tâter, alors qu'il te balance tes propres mots, et tu fais en sorte de te redresser juste un peu et de relever le menton pour lui répondre. « Tu croyais que tu pouvais te payer ma tête encore longtemps ? » Hors de question de lui révéler ton bluff, tu le fixes de tes prunelles ambrées avec un air entendu – qu'il ose te répondre par l'affirmative, tiens. La colère te donne assez de force pour lui tenir tête, du moins tu l'espères. Tu plisses les yeux lorsqu'il accepte de discuter mais ailleurs, ton coeur s'emballe à la simple idée qu'il te donne raison quant à tes soupçons et tu aimerais le contredire juste pour ce petit sentiment de pouvoir que tu ressens mais tu ne vas pas pousser ta chance non plus. « Bon d'accord. » Tu t'apprêtes à le suivre mais il ne bouge pas, te regarde d'un air sombre, presque inquiet – et même si tu en as très envie, tu ne sais pas quoi lui dire pour le chasser, tu aurais plutôt tendance à vouloir l'imiter et le serrer dans tes bras, promettre d'oublier et de tout pardonner. Tu t'efforces d'être forte, tiens bon juste encore un peu. Et c'est de nouvelles explications qu'il tente de t'apporter – mais beaucoup trop d'informations et, à moins que tu ne te trompes, zéro excuses. « Fin de l'anecdote ? C'est comme ça que tu as eu tes pouvoirs, peut-être ?! » Tu sens ta gorge se serrer, tu fais un pas en arrière quand tu vois son visage se déformer – le mordant ironique qui semble s'approcher dangereusement de la vérité. « Quoi ?! » C'est... Trop ? « Non seulement c'est horrible, mais ça ne justifie de rien du tout, en plus. » Des excuses ça commence avec un 'je suis désolé.e', et même si tu commences toi aussi à l'être de ce qu'il s'est passé – ce n'est pas de ta faute et tu estimes d'être la plus secouée dans l'histoire, voilà. Ou pas. Vous commencez à marcher l'un à côté de l'autre que cette poussée égoïste s'évanouit déjà et que tu l'interroges d'une voix inquiète. « Est-ce que tu vas bien, au moins ? »

L'ironie fait que vous retrouvez le parc où vous vous êtes rencontrés, et tu pourrais presque revoir la scène – merde, tu as même le gobelet de café, il lui manque juste sa guitare. Ton rythme cardiaque n'a rien de naturel lorsque vous vous tournez l'un et l'autre, tu peux en sentir les battements dans tout ton corps et ta tête te tourner légèrement. Tu essaies de regagner contenance en te mordant la lèvre, tiens des deux mains le gobelet et te raccroches à la chaleur qui commence à brûler tes paumes. Si sa formulation te colle des frissons, car tu as l'impression d'être prise pour une enfant, son regard semble être plus bienveillant et sincère, plus... Lui. Tu laisses tout de même tomber ta tête en arrière, légèrement, pour qu'il comprenne ton mécontentement. « Je ne crois pas savoir, Matthew, je sais – d'accord ? » Alors c'est terminé, de nier. Tu prends une grande inspiration, pour mieux garder ton calme. Ce n'est pas l'énième théorie complotiste que tu t'apprêtes à raconter, cette fois, et c'est parce que tu sais que tu fais bien attention de ne jamais lâcher son regard en babillant. « Je sais que tu peux ralentir le temps, Matt – n'essaie pas de nier, je t'ai vu. Je sais que tu me mens depuis le début, que tu t'amuses sans doute de me voir m'agiter partout alors que tu as la réponse depuis le début. Je ne sais pas ce que tu es exactement, mais je sais que tu n'es pas le seul parce que, merde, tu crois vraiment être le seul à m'avoir sorti le petit refrain 'rien de fou à Dupree, la magie ça n'existe pas' ? » Tu dois marquer une pause, le temps de hocher la tête et de chasser l'émotion qui monte bien trop rapidement. « Je ne sais pas, ce jour-là... Quand je t'ai vu dans le parc, j'ai senti qu'il y avait quelque chose de spécial avec toi, que tu étais différent – je pensais que ça voulait simplement dire que tu étais digne de confiance, mais après... Après ce qu'il s'est passé, je me rends compte que j'ai dû me tromper. » N'es-tu pas déçue, ou plutôt très amère, d'avoir à la fois raison et tort ? Ce n'est pas la question, ce n'est finalement pas le débat – te voilà proche du secret, et tu ne le laisseras pas t'échapper cette fois. « Mais peu importe – dis-moi, Matt, lesquelles histoires sont vraies ? »
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· Re: (ava/matt) and I think your tired eyes are kinda nice -- MATT #03  ·  Mar 19 Jan - 21:59
matt & ava
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Il n'a pas le droit de sentir aussi mal - pas alors qu'elle a tout à fait raison, elle, ses cernes, son air tiré, fatigué. Elle, d'habitude si éclatante de vitalité, véritable rayon de soleil, semble à présent éteinte et l'idée qu'il en est l'origine glace la fée. Elle semble entière, oui, mais il n'y a pas que cela - de quoi se souvient-elle ? L'accident évité l'a t-il traumatisé ? D'intenses inquiétudes viennent planer sur le visage de Matt. Le timbre plein de colère, elle crache les mots qu'il doit entendre, pour réaliser combien son acte a été horrible. Un abandon, pur et simple, et il baisse les yeux, honteux. Même si il sait que, à même situation, il n'aurait pas pu faire autrement - il était perdu, anéanti, et s'il avait eu toute sa tête, il n'aurait pas agi ainsi. Mais il ne peut pas expliquer tout cela, c'est trop complexe, trop intime. « Tu étais hors de la voiture et ... en sécurité ... » qu'il souffle, tentative infructueuse pour les convaincre tous les deux qu'il avait fait ce qu'il avait pu, tout ce qui était en son pouvoir (haha) pour lui venir en aide. Il secoue doucement le visage ; mais n'a t-elle pas tout à fait raison ? Depuis le début, il n'a jamais été totalement honnête. Il a tenté de la mener à de fausses pistes, tenté de noyer le poisson ou de diriger la curiosité d'Ava dans de mauvaises directions. Comment appeller ça autrement que de l'hypocrisie, se payer sa tête, comme elle l'accuse si justement ?

Au moins, elle accepte de le suivre. C'est mieux - ici, trop d'oreilles indiscrètes. Il la sent curieuse, un rien furieuse, pas assez pourtant - il mériterait ce café en pleine poire, des cris, une gifle. Il se sent minable, parce qu'il l'a vraiment abandonné, et qu'il l'apprécie vraiment, Ava. La peur de l'avoir perdue avait été apaisée par son sms, mais à présent qu'il est là avec elle, il sent bien que toute cette situation mène à une sacrée discussion, et qu'elle va avoir lieu sous peu. Explosive. Il tente quelques explications, puis ses traits se ferment à la saillie - elle vient de toucher un nerf si sensible. Il détourne les yeux, humides, mais il a déjà trop pleuré, Matt, pour avoir encore des larmes.  « Oui » qu'il répond, presque furieusement, sèchement, comme un coup de fouet. Il hausse les épaules - ça ne justifie rien, oui mais ... il va y venir. Cela prend du temps de voir son monde s'effondrer parce qu'il a voulu la sauver. Faites des bonnes actions, qu'on lui avait dit. Il repousse l'insondable tristesse qui l'assaille, les souvenirs qui, sous couvert de mémoire, se font prédateurs, émotions vives, trop colorées. Il se racle la gorge et a un petit rire d'enfant.  « Sincèrement ? J'ai vu mieux » qu'il prononce en reniflant, mais il ne pleurera pas. Il inspire une fois, deux fois, longuement, et le sanglot passe, il retourne son regard sur Ava, enfin maître de lui-même.

Ils se font face, dans ce même parc, où elle a entendu sa voix pour la première fois, le timbre de sa guitare, la mélodie d'origine. L'ironie est là, palpable. Il la confronte - qu'elle lui dise tout, et il verra. Elle semble chercher du courage, avant de tout balancer - et quand elle raconte l'accident, il ferme les yeux. Oui elle a vu, oui elle a compris. Naturellement - elle est loin d'être bête, Ava. Sa chère petite humaine si intelligente, trop pour son propre bien. Une espèce de tristesse, nouvelle, s'accroche aux traits de l'indien ; et à présent ? Elle va sans doute se faire enlever ses souvenirs. Et il ne veut pas - il tient à elle, comme elle est, curieuse, un peu folle, et si proche de la vérité, il sent le danger pour elle. Il ne veut pas la voir trouée de réminiscences absentes. Il fronce les sourcils, Matt, quand elle explique la sensation qu'elle a eu, dans le parc - une demi-fée ? Son regard change et il l'observe avec une acuité plus particulière - chercher les tatouages de maisons. La question est vive, cependant, pour clore les explications et il soupire doucement. Avec un demi sourire, il attrape le gobelet des mains d'Ava et le lui subtilise avant d'en voler une gorgée et de le lui rendre. A son tour de chercher du courage. Il s'excuse d'un regard, facétieux pourtant.  « Alors, laisse moi juste vérifier une chose avant - est-ce que tu as une tâche de naissance, un tatouage, quelque chose dans ce goût-là, sur ton corps ? » qu'il demande en soulevant un bout de pantalon et en dévoilant sur sa cheville gauche les trois traits des Comètes. « Quant à savoir quelles histoires sont vraies ... eh bien, tu as toi même été témoin de mon don. Cela s'appelle une disposition. Et toutes les fées en ont une. » Il parle très doucement en remettant son pantalon calmement. Il penche la tête et soupire avant d'attraper une feuille, de jouer avec elle en la faisant rouler entre ses doigts ; il indique à Ava de ne rien dire, pour le moment, et continue. « Ma famille entière est composée de fées. Mâles comme femelles. Et chaque fée obtient une disposition - un don. Je peux maîtriser le temps - et cela serait absolument incroyable si chaque disposition n'avait pas un contre. Chaque instant volé, dérobé au temps, me vole le double en temps de vie. » Il laisse tomber la feuille, la fige quelques secondes en l'air, puis la rattrape en la remettant dans l'ordre des choses. Il y a quelque chose d'exultant à tout dire - et d'effrayant aussi.  « Les humains ne sont pas sensés savoir. Il existe des règles très strictes sur tout ça - beaucoup de fées refusent de se mêler aux mortels. » Il hausse les épaules - son point de vue avait largement évolué depuis peu sur cette situation. « Tu es un OVNI ici - tu poses des questions, et il existe des fées capables de grandes choses - manipuler des esprits ou des souvenirs. » Son regard se fait attendri, triste, doux, sur le visage fatigué. Il baisse enfin les yeux, dans un geste de soumission, d'humilité. « Je te jure que je ne voulais pas t'abandonner - je n'ai pas ... pu faire autrement. » Il se racle encore la gorge et hausse les épaules en se tournant à moitié comme pour regarder un arbre - comme si un stupide arbre pouvait être plus important, plus intéressant qu'elle. « Ce monde que tu as découvert, lors ... ce jour-là ... est très fier, très secret. Je ne suis pas sensé en parler - et je crains de te mettre en danger, de faire de toi une cible. J'ai tenté depuis le début de t'éloigner des vérités trop tranchantes à Dupree. Mais je pense que je me suis pris au jeu - j'ai finis par apprécier nos échanges, nos après-midis. Tu es une drôle d'humaine » qu'il dit avec un petit rire incertain. « Je ne sais pas quoi ajouter. Est-ce que tu veux quitter Dupree ? T'enfuir loin de toute cette folie ? Loin de moi ? » qu'il lâche stupidement ; il réalise qu'il n'a aucun droit de se placer ainsi dans sa vie, parce qu'il n'est personne, qu'il n'a fait que l'embrouiller depuis le début et qu'au final, ils se connaissent si peu. Leurs deux mondes sont totalement opposés. Mais son petit rayon de soleil lui manquera, si elle disparaît - pour son propre bien, peut-être qu'elle devrait. Enfouir ce secret en elle et le garder à jamais, certaine que les fées existent et que rien ne le lui enlèvera. Mais il devine qu'elle est autrement plus courageuse, Ava.

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· Re: (ava/matt) and I think your tired eyes are kinda nice -- MATT #03  ·  Mer 20 Jan - 0:47
matt & ava
but he had eyes like storm and hair like waves and a soul as vast and deep as the ocean and i guess I didn't mind drowning in him.

Tu regrettes déjà de céder à l'agacement, même poussé par un sentiment d'inquiétude. Cela ne te ressemble pas, tu n'aimes pas l'image que tu dois renvoyer de toi-même, tu apprécies encore moins la mine triste de Matt en face. Tu es incapable de ne pas te soucier de quelqu'un d'autre plus de deux secondes, et tu sens ta gorge se nouer légèrement devant le trait de colère face à ta question rhétorique – qui te poussera plus tard à lui demander comment il va, malgré tout, et à avancer une main timide pour serrer doucement l'une des siennes pour seul commentaire. « Je suis désolée, je... » Tu t'interromps, tu n'as rien à dire – pour montrer ton empathie ou pour le réconforter, pour le faire aller mieux alors que les événements perturbateurs appartiennent déjà au passé. « Pardon. »

Matt t'arrête pour t'interroger, lorsqu'il vous juge assez éloigné tu imagines. Parce que tu n'as envie d'être une nouvelle fois menée en bateau, c'est avec toute l'assurance possible et un calme plat que tu étales ce que tu sais – et il ne t'interrompt pas, ne te contredis pas, ne t'arrête pas même lorsque tu dérives un peu pour l'accuser et remettre la confiance placée idiotement entre vous en cause. Tu es incertaine, face au regard qui change, tu te demandes s'il va finalement changer d'avis et te berner ; peut-être que depuis le début il a prévu de ne rien te dire. Un léger son outré t'échappe lorsqu'il te vole ton café, sans demander, tu fronces les sourcils mais finis par lui tendre le gobelet puisqu'il a bu dedans – trop tard, puis tu t'en fiches un peu que tu risques de mourir d'impatience, alors ajouter de la caféine à ça...

Sa première question te déroute, perturbe, tu ne vois pas vraiment où est-ce qu'il veut en venir. « Quoi ? Non, je n'ai pas de tatouage, j'ai peur des aiguilles ?! » Qu'est-ce que ça à voir avec tout le reste ? Tu suis le mouvement du regard, lorsqu'il découvre sa cheville, te penches un peu pour finalement voir les trois traits dessinés par ici. Et, étrangement, ça t'est familier. Pour avoir croisé ici et là quelques choses dans ce genre, certes, mais... « J'ai, uh, une... Tâche, bizarre ? C'est quoi, ça ? » Ce qui n'est ni un grain de beauté ni une tâche de naissance à l'intérieur de ta cuisse, ce qui a été chassé d'un haussement d'épaules par un médecin et jugé comme innocent sur ta peau – un truc pointu, une sorte de V, un oiseau ? Mais tu ne comprends toujours pas, toujours rien, et tu es suspendue à ses lèvres lorsqu'il continue.

Lorsqu'il prononce, l'interdit, t'afflige plusieurs coups de masse sans s'en rendre compte.

« Eh pardon, quoi ? » Mais déjà, il t'indique de garder le silence et, bordel, même si ça te brûle et te démange de tous les côtés de l'interrompre tu obéis. Tu fais de ton mieux, du moins. Sa famille est donc une famille de fées, et tous ont un pouvoir, une disposition. Il maîtrise le temps, et juste pour te le prouver voilà qu'il... ralentit ? une feuille qu'il a arraché quelques secondes plus tôt. Tu sens ton palpitant s'affoler furieusement et une chaleur soudaine s'emparer de ton corps, le rouge te monter aux joues – comme un gamin qui se retient trop longtemps de respirer, tu vas exploser, toi et tes pupilles dilatées. « Tu es une fée ?! C'est... C'est ça, le secret ? Des fées ? » Ta voix est un peu trop aigüe, tu tends une main pour d'abord tâter la feuille et le bout des doigts de Matt, avant de relever la tête vers lui avec grand intérêt. Respire. Respire respire... Tu commences à le contourner, pour mieux l'observer, oublies tout principe de décence que tu tâtes ses omoplates avant de refaire le tour pour te planter à nouveau en face. « Mais où sont tes ailes ? Tu fais de la... Poudre ? Matt, tu ne peux pas être une fée : c'est trop bizarre. » Si c'est une blague, elle est décidément très mauvaise : tu poses une main sur sa joue, grande perche qu'il est, grattes la peau poilue du bout des ongles tout doucement. Poussière ? Aucune ! Scintillement ? Il se moque de toi. « Tu ne brilles même pas ! » Tu es indignée, et tu ne sais pas si tu souhaites qu'il se mette à rire ou non.

Mais il ne le fait pas. Et toi non plus. Et aucune caméra ne sort de nul part.


Il continue, divisant le monde en fées et en humains, et tu imagines que tu fais partie des humains puisque tu ne sais, savais, rien. Le flot de jurons qui te vient à l'esprit te ferait presque rougir. « Je... Tu en fais partie ? De ces fées qui ne se mêlent pas aux humains ? » Est-ce pour ça qu'il craignait ta présence ? Est-ce qu'il la craint toujours ? Tu fronces les sourcils lorsqu'il te met en garde, crois-tu, de fées capables de manipuler les pensées ; et que toi, vieille fouine, commences sérieusement à te faire remarquer. Tu commences à lever les mains en l'air, en signe d'innocence, mais tu n'as rien à dire et tu es trop... Overwhelmed pour vraiment craindre pour toi, là de suite. Matt s'excuse à nouveau, plus sincère cette fois, et tu comprends mieux, pas entièrement, mais mieux, et tu es touchée, et toi aussi un peu désolée. Tu tentes un maigre sourire mais le cœur n'y est pas, tu croises les bras. « Je... J'ai pas... Je ne peux pas dire que je comprends, et que je n'étais pas secouée mais... C'est... Oublie. » Envie de dire que ce n'est pas grave, que tu vas t'en remettre – peu importe, dans l'immédiat, il y a autre chose que tes derniers jours passés à te morfondre.

L'homme, non, la fée se détourne un peu de toi et tu en profites pour souffler, la tête te tourne encore et tu vises déjà le banc libre à quelques mètres de là. Il n'est pas censé te mettre au courant de tout ça, tu t'en doutes bien. Et ça palpite follement lorsque lui aussi glisse, avoue, confesse, et t'arrache un rire sot lorsqu'il te qualifie de drôle d'humaine, « Merci ?! », pour mieux te mettre le doute juste après. Il ne sait pas quoi ajouter et tu n'es pas certaine savoir quoi penser non plus. Tu commences à grimacer, en le fixant, sentant finalement l'air manquer à tes poumons. « J'en sais rien... » Tu souffles, tentes de relâcher la pression pour mieux réfléchir. Inconsciemment, tu cherches sa présence, glisses un bras autour du sien et poses ta tête sur son épaule parce qu'elle devient trop lourde à porter. Tu profites de la chaleur et de l'odeur épicée, du calme qu'il te laisse capturer quelques secondes. Les joues toujours roses lorsque tu t'échappes, lui rends sa liberté, recules pour mieux avancer et t'asseoir sur le banc froid. Tu attends qu'il te rejoigne, pour lui répondre. « Non, je n'ai pas envie de partir. Loin. De Dupree, de cette folie, de... Toi ? » Regard fixe, devant, à côté, tu relèves les yeux vers son visage pour continuer, plus hésitante. « Tu es le seul à m'avoir dit... Enfin, tu n'as pas tellement eu le choix, j'imagine, mais... Tu aurais pu continuer de nier, m'envoyer une de tes fées Men in Black, et passer à autre chose. Tu ne l'as pas fait, ça... ça vaut quelque chose, non ? » Pourquoi est-ce que tu t'accroches autant à lui, est-ce seulement pour son honnêteté ou son amitié, ou autre chose, est-ce pour avoir raison et vouloir continuer de croire en ce fichu instinct ?

C'est le bordel.

« Qu'est-ce que je suis censée faire, moi, maintenant ? » Tu sens les larmes s'ramener, le choc passé, et tu grognes ton mécontentement. Tes pieds remontent sur le banc et tu cales ta tête sur tes genoux, essaies de rester calme – mais comment tu peux l'être, avec une information aussi capitale, la réponse même à ta grande question ?! Tu réfléchis, mais les solutions qui viennent ne sont pas bien glorieuses. « Même si j'arrive à prouver votre existence, sans qu'on ne m'élimine avant cela s'entend... Personne ne me croira, je vais juste passer pour une folle. » Qu'est-ce que tu es supposée faire, après ça ? Ne rien dire ? Détruire ta carrière sur une théorie qui sera jugée fumeuse, même si tu arrives à le prouver ? Changer de voie et construire ta carrière sur tout ce que tu détestes dans ton métier ? Risquer ta vie, non parce qu'en plus il t'a dit que les fées ne vont pas se laisser faire non plus ? « Je ne sais pas, c'est juste... Bordel, c'est juste con, non ?  » Tu reposes tes pieds par terre, te tournes vers lui, attends qu'il confirme. Puis la curiosité revient, en immenses vagues, et les questions fusent. « T'es sûr que tu es une fée ? Et pourquoi on ne dit pas un fée ? Ça fait longtemps, que tu le sais ? Tes parents sont des fées ? Tous les deux ? Il se passe quoi, si... Si on n'a qu'un seul parent fée ? » Tu oublies presque l'essentielle, celle qui t'a amené ici. « C'est quoi, le rapport avec le Cabeswater ? Et... April Wayland qui retrouve mystérieusement la vue ? » Tu sens la surchauffe arriver, ta voix commence à être fluette et tes mimines tremblent un peu. Tu les joins, entremêles tes doigts et laisses poser ton dos contre le dossier du banc. Tes yeux se ferment. Finalement il a bien fait de te voler ton café, il t'a achevé lui-même.
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· Re: (ava/matt) and I think your tired eyes are kinda nice -- MATT #03  ·  Mer 20 Jan - 12:49
matt & ava
but he had eyes like storm and hair like waves and a soul as vast and deep as the ocean and i guess I didn't mind drowning in him.

Il ne sursaute pas quand Ava prend sa main et la serre doucement - il ne mérite pas cette soudaine tendresse, cet excès de douceur. Comment peut-elle continuer à lui faire confiance ? Matt se sent comme un manipulateur, il ne voulait pas la pousser à être désolée ; il secoue la tête, embarrassé. Ce n'est pas à elle de s'excuser et son regard troublé, inquiet, devient une seconde flou. Il est temps de passer aux choses sérieuses ,et Matt en ressent des frissons, parce que c'est aussi libérateur qu'effrayant de devoir tout dire, à quelqu'un qui sait peut-être déjà les choses. Ava a toujours été curieuse - il essaye de se dédouaner, elle aurait fini par découvrir les choses, parce qu'elle était vive d'esprit et savait connecter les choses, ajouter un plus un. Il cherche du courage dans le café, et Ava semble te l'offrir après avoir protesté. La fée a un petit rire - « j'ai juste bu une gorgée, tu peux le récupérer - à moins que tu ne veuilles pas boire dans un gobelet où j'ai bu ? Peur des germes ? D'attraper mon pouvoir ? » qu'il plaisante, mais c'est nul et il se racle la gorge. Il est temps d'entrer dans le vif du sujet. Mais il y a une question qui le taraude - peut-elle avoir du sang féérique en elle ? Cet instinct dont elle parle - serait-ce les prémices d'une disposition, dilluée dans le sang humain ?

« Non, je veux dire ... Quelque chose qui serait apparu comme un tatouage spontannée ...   » Matthew grimace car il n'est pas clair, et il hausse les épaules en cherchant de meilleurs mots. Mais la notion de tâche bizarre fait briller le regard de la fée de curiosité. « Une tâche ? Je peux la voir ? Toutes les fées possèdent une Maison - et un tatouage qui va avec. Ce tatouage, ces trois traits verticaux sur la cheville gauche, sont le symbole des Comètes. » Cela doit être si abstrait pour elle. « Mais montres-moi cette tâche ; peut-être que tu as une fée dans tes ancêtres, et que tu disposes d'un tatouage de fée ? » Il ne sait pas s'il doit y croire. Ava, une demi-fée ? Ou un tiers-fée ? Il se demande si cela explique pourquoi il se sent aussi bien avec elle. Malgré la méfiance naturelle, l'espèce d'indifférence feinte du départ, il ne pouvait nier que la compagnie de la jeune femme lui était très agréable, que les moments où ils se chamaillaient, où ils discutaient - en se chamaillant - étaient des instants de bonheur.

Ava se retient de parler et il en est reconnaissant, parce qu'il a besoin de calme pour chercher ses mots, pour choisir avec soin les termes employés. Elle bute sur un mot, et Matt hoche la tête - c'est vrai que ça peut paraître étrange. La demoiselle devait sûrement parier sur autre chose. « Oui, Avalon, je suis une fée. » Cette phrase éclot sur ses lèvres, et un frisson naît dans son échine, bruisse le long de son dos, jusqu'au creux de ses reins. Ces simples mots pourraient lui amener des tonnes d'ennuis, mais les prononcer, yeux dans les yeux, avec Ava, c'est presque jubilatoire. Elle explore la feuille du bout des doigts, puis les siens, pour vérifier sûrement s'il n'y a pas un truc. Une émotion impalpable s'épanouit en la fée, sensation chaude, douce. Il ne bouge pas, se fige devant l'examen, sursaute en sentant la pression contre ses omoplates - attendez, qu'est-ce que ? Oh, les ailes ... Il éclate de rire quand elle valide sa théorie. « Alors, je ne m'appelle pas Fée Clochette, je n'ai pas d'ailes toutes transparentes et brillantes - ce serait bien peu discret. Désolé de la déception » qu'il rétorque, sursautant encore un peu sous le contact des doigts qui grattent légèrement la barbe ; elle n'a jamais été aussi tactile et c'est déconcertant. Il a un large sourire de crétin quand elle fait la fille outrée.  « Non, je ne brille pas - il va falloir revoir tes clichés, Ava. » D'un autre côté, il réalise que ces clichés véhiculés permettent aux fées réelles de ne pas être tout de suite repérées ; s'ils possédaient tous des ailes, des cheveux brillants, il est clair que les fées ne feraient pas long feu.

Il continue d'expliquer tout ce qui fait sa vie de fée. Mettre des mots sur sa vie, à côté, chez les fées, ça a quelque chose d'étrange. La plupart des gens qu'il fréquente sont soit des fées, soit des humains - les premières connaissant le monde féérique et ses principes, les secondes ignorants et devant lesquels il doit jouer le jeu de chaque fée, la mascarade faussement humaine. Il songe que, humaine ou demi-fée, quelques temps auparavant, il se serait détaché d'elle ; à présent, il était prêt à l'accepter, parce que ce qu'ils avaient représentait plus à ses yeux que les clichés que sa famille lui avait appris. La question, logique, le fit grimacer. « Hem ... Ma famille fait partie de ces personnes qui refusent effectivement le monde humain, qui le voit d'un mauvais oeil, qui m'ont inculqué des ... des clichés sur les humains et les hybrides, des clichés dont je ne veux plus maintenant. Alors ... je n'en fais plus partie. » En si peu de temps, il avait rejeté tout ce qu'on lui avait apprit, tout les clichés et les préjugés, comme on se débarasse de vieilles frippes. A son tour, il pose une main sur l'épaule de la jeune femme, serre gentiment pour que le contact soit plus dense. Il secoue la tête, encore terriblement désolé - il ne pourra pas oublier. Au moins, ils sont tous les deux vivants - cela signifie qu'ils peuvent avancer, continuer, aller au-delà de cet incident.

Ils s'installent sur un banc, Matt pose un pied sur le banc, l'autre jambe tendue devant lui. Elle rit des termes qu'il choisit, mais elle ne comprend pas combien cet aveu est important, signifie beaucoup pour lui - Matt lui glisse un coup d'oeil lentement, profond et sincère, sérieusement. Il ne sait plus quoi dire, et il se demande si cela sonne la fin - la fin d'Ava, à Dupree ou de sa mémoire humaine, ou la fin de leurs aventures. En tout cas, un nouveau Matthew est en train d'émerger de tout ce chagrin, de toute cette peine et de tout ces malheurs. Quand elle se glisse contre lui, Matt la serre doucement, essaye de lui prouver que tout cela ne change rien - mais c'est faux, cela change beaucoup de choses. Non, pas tout - mais tellement de choses. Elle s'éloigne, laissant le creux de son épaule au froid du vent. Matt hausse une épaule - pourquoi a t-il fallu qu'il ajoute loin de moi ? C'est d'un ridicule. La façon dont Ava le dit prouve bien qu'il n'aurait pas dû dire ça - ils ne se connaissent pas tant que cela, ses mots ont une profondeur inadaptée. Il hoche lentement la tête, en l'observant calmement. « Pourquoi continuer de nier ? Je suis fatigué de devoir mentir. » Il n'ose pas ajouter que ces fées capables de miner la mémoire, elles pourront venir d'elles-mêmes. Que, nul besoin de les appeler - et quelque chose de lourd s'accroche à son palpitant, plombant l'atmosphère douce en la fée.

Une espèce de désespoir perce dans la voix d'Ava et Matt y est sensible. Il serre les dents puis se lève et se poste devant elle, pose un genou au sol pour la regarder en face. Elle a la tête sur ses genoux, la fée pose sa main dans ses cheveux, doucement. Il comprend le dilemme de la demoiselle, mais ce qu'elle dit est capable de faire éclater deux univers en même temps. « Non, ce n'est pas con. Tu es perdue, face aux secrets que tu cherchais depuis si longtemps. Et ton travail consiste à parler de ces secrets - mais mets-toi à la place des fées. Nous existons depuis longtemps, en marge des hommes. Si les humains connaissaient notre existence, nos dons - que crois-tu qu'il se passerait ? Je n'hésite pas à dire que, au nom de la science, il ne tarderait pas à avoir des fées sous le bistouri de médecins, des curieux à la recherche de comment fonctionnent nos corps, nos dons. » Il soupire et remet une mèche derrière l'oreille d'Ava à gestes lents. Il ne rajoute rien - elle doit sûrement avoir peur pour sa vie, pour sa mémoire, pour son travail. Quand elle explose en une floppée de questions, le visage de Matt se fait à nouveau étonné puis joyeux - voilà la Ava, si curieuse, qu'il aime avoir devant lui. Il se redresse quand elle se cale en arrière, debout immobile devant elle, mains dans son manteau. Elle semble au bout du rouleau. Il se sent coupable - c'est lui qui l'assomme ainsi d'une vérité dangereuse.

« Je suis sûr d'être une fée, oui. Il n'y a pas de doute possible, même si je ne cache pas d'ailes sous mon pull. Quand au masculin de fée, je ne sais pas - cela ne m'ennuie pas d'être appelé par un mot féminin, cela ne dénature pas ce que je suis, je ne trouve pas ça très important. » Il égrenne les questions et les réponses sous son crâne. « Je suis né dans une famille de fées, alors depuis ma naissance j'en suis une, mais .. la disposition apparaît souvent de manière incertaine, dans l'enfance ou au début de l'adolescence. Mais ... c'est compliqué, car les fées sont liées à des lieux de pouvoir. On peut naître fée sans le savoir, pendant longtemps. » La voix se fêle et il se racle la gorge ; il n'a pas envie de songer à la manière dont son propre don s'est éveillé, trop de chagrin, enfermé depuis longtemps, libéré depuis peu, fantôme maternel. « Oui, mes parents sont des fées. » Parler de sa mère au présent lui donne un fourmillement au ventre. « Il existe des hybrides fées et humains. De tout temps, les fées et les humains ont pu procréer, de par le monde. Mais l'hybridité est très mal vue - les unions hommes et fées sont jugés contre-nature. Néanmoins, les enfants peuvent hériter d'un peu du pouvoir des fées. Cette disposition sera erratique, difficile - car le sang féérique est dilué. » Il n'a pas dit souillé, comme on le lui a apprit. Les demi-fées sont des êtres impurs, un gâchis de la fécondité d'une fée, lui a t-on seriné longuement, petit. « Parfois, quand il y a une fée dans la famille depuis longtemps, les enfants peuvent hériter de ... facilités ? Comme une certaine empathie, une acuité visuelle ou auditive, un instinct incroyable. Ce n'est pas exactement un don de fée, mais cela vient de ça. Le sang de fée parle, parfois, sur de longues générations. » Matt jette un regard curieux à Ava - possède t-elle, en elle, du sang de fée ? La question se pose encore une fois, plus vive, plus intense.

Il fait quelques pas, à droite puis à gauche, mains dans les poches pour se garder du froid de janvier. Ava est curieuse, bien entendu, et ce qui a amené la foule de badauds à Dupree revient sur les rails - les sois-disants miracles. Matt se gratte une joue, un peu gêné - comment répondre à cela ? « Je ne suis pas sûr que les théories soient bonnes mais je pense qu'il s'agit de l'influence des fées et de la source de leurs pouvoirs, voilà tout. » La Source aurait-elle agi d'elle-même, à la manière dont elle agi pour offrir aux fées leurs pouvoirs ? Matt soupire et repousse ses cheveux en arrière, agité. Il est compliqué d'exprimer des siècles de hiérarchie et de vie féérique en quelques mots, surtout avec une humaine - enfin, humaine ? Vraiment ? « Tout va bien ? Tu as l'air assommée. Cela fait beaucoup à digérer. Tu veux qu'on aille quelque part de moins ... exposé aux curieux ? » qu'il propose - son appartement n'est pas loin, après tout. Il a besoin d'un bon café - un qu'il ne payera pas. Il fait un mouvement vers le centre-ville, où se trouve son petit appartement. Il fait froid, le vent s'est levé. « En tout cas, tu peux être fière de toi - ce jour-là, au parc, tu as eu un sacré instinct, mademoiselle la détective. » Et, loin de ce regard méfiant qu'il avait à ce moment-là, il lui offre un doux sourire. La musique de sa guitare l'avait attiré, mais n'y avait-il pas autre chose ?

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· Re: (ava/matt) and I think your tired eyes are kinda nice -- MATT #03  ·  Mer 20 Jan - 23:50
matt & ava
but he had eyes like storm and hair like waves and a soul as vast and deep as the ocean and i guess I didn't mind drowning in him.

Tu ne lui offres qu'une simple grimace, lorsqu'il te taquine au sujet du café offert – non, tu n'as pas peur des germes et, attendez, ça s'attrape aussi facilement un pouvoir ?! Mais tu ne commentes pas, parce que ce n'est pas important, et il ne prend pas le temps de véritablement t'expliquer qu'il t'interroge sur un sujet qui te semble éloigné, comparé à la bombe que vous désamorcez fil par fil. Pas de tatouage à l'aiguille, plutôt un truc magique, et tu fronces les sourcils. Ouais, y'a eu un truc comme ça, mais peut-être que tu n'avais simplement jamais fait attention – et c'est rien, ou ce n'était rien, jusqu'à ce qu'il t'explique que le symbole est d'appartenance et de nature féérique. Tu sens ton palpitant s'affoler, à l'idée qu'il insinue ; que toi aussi, peut-être ?! ; mais tu commences à piquer un sérieux fard lorsqu'il demande à voir ta tâche. « Alors euuuh, non, pardon mais non – je ne sais pas, sois gentleman, emmène-moi dîner avant ?! » Tu lui fais les gros yeux, espérant qu'il comprenne que le supposé tatouage se trouve dans un endroit plutôt intime, et que tu n'as pas spécialement envie de te trimballer en culotte devant lui. Pas tout d'suite, voyons.

Tes sourcils sont bien haut, sur ton front, et tu ouvres peut-être la bouche un peu en grand lorsqu'il confirme : c'est une fée – et il utilise ton prénom entier au passage et tu te sens frissonner tellement tu n'en as pas l'habitude. Tu fais de ton mieux, pour reprendre une contenance, pour garder ton calme. Pour écouter, pour ne pas interrompre, pour essayer de tout comprendre et tout retenir du premier coup. Matt est une fée, Matt a une disposition – et si tu vois le pouvoir il ne ressemble pas à une fée, car tu as l'image des petits trucs qui volent et qui ont une baguette magique et des robes aux couleurs criardes ; et Matt est grand et n'a pas d'ailes (tu vérifies) ni de robes (du moins il les cache bien). Ton inspection le fait marrer, et tu es tellement dans le moment que tu ne remarques même pas que tu es un peu trop proche de lui et que tes gestes sont un tantinet déplacés. Tu lui fais les gros yeux, encore, lorsqu'il mentionne Clochette, tu as envie de rire mais peur d'insulter sa famille – imaginez, elle existe et il la connaît personnellement ?! Et tu as beau essayer de capturer un peu de poussière de fée, il n'y a que la peau douce sous tes empreintes. Tout ce que tu sais des fées n'est donc que fiction, et tu es quelque peu déboussolée, même si ça a l'air de l'amuser.

Tu dois te montrer patiente, car les mots viennent, car il ne te cache plus rien. Tu attrapes un bout de manche que tu relâches rapidement, lorsqu'il répond à ta question sur ses relations avec les humains. Si tu te demandes quels sont ses clichés sur les humains, comme tu peux avoir des clichés sur les fées, tu ne poses pas encore cette question – car il y a tellement plus à comprendre, à découvrir, et qu'il te parle maintenant et que tu ne peux pas perdre ça. Tu esquisses un sourire à sa tentative de réconfort, lorsque son tour vient, et tu penses une seconde que vous devez avoir l'air un peu idiots à être si bouleversés et à à peine oser vous donner un peu d'affection. Déjà, Matt parvient au bout de ses premières explications et tu es complètement perdue, noyée dans un trop plein d'informations, pliant sous le poids de décisions qui sont finalement trop lourdes pour toi. Tu as découvert la vérité, et maintenant ? Tu ne peux pas la révéler, comme tu en avais l'intention, au risque de bousculer un équilibre que tu imagines bien gardé, au risque de passer pour folle. Tu n'as plus qu'à prendre tes affaires et quitter Dupree, t'en éloigner le plus possible avant qu'on ne se rende compte de ce que tu sais et qu'on te le reprenne. Serais-tu seulement capable de partir, sur cet immense inachevé ? Même si tu ne peux pas venir au bout de l'article promis, tu souhaites au moins aller au bout de l'enquête. Matt n'en a exposé que la surface, et tu n'as pas envie de t'arrêter-là. S'il est enclin à t'en dire plus... Est-ce que tu pourras vraiment te contenter, d'apprendre, de savoir ; et de ne rien partager ?

La fée glisse devant toi, repliée sur toi-même, et tu oses à peine le regarder – le fait par curiosité, politesse, restes cachée derrière la barrière de tes genoux par honte. Timidité ? Il a un genou à terre, quand même. « Ne me rajoute pas le sort des fées sur la conscience, en plus, je... » Tu t'interromps, alors que l'idée t'oppresse la poitrine – parce qu'il tend une main et s'approche de ton visage, le temps de remettre une mèche de cheveux en place, et le geste te perturbe et réveille tes sens et ça ne t'aide pas à te concentrer. Ton regard le suit, lorsqu'il se relève, et tu bafouilles du mieux que tu peux. « Tu dis ça, et je comprends, d'accord ? Mais qu'est-ce qui me dit que, le, l'inverse ? vous ne faites pas l'inverse, depuis des siècles ? Tu m'as dit que certains de vos pouvoirs sont de changer nos souvenirs ? Qu'est-ce que vous pouvez faire d'autre ? C'est pas... à moi de décider de tout révéler, ou non ? » Et alors ? Tu vas tout raconter à ton supposé chef pour que lui décide ? Tu sens tes lèvres s'étirer vers le bas – c'est trop compliqué, c'est trop, trop trop. « Serait-ce vraiment une si mauvaise chose, que tout le monde sache ? » Mais tu sais que ça le serait – que vous, fées comme humains, trouverez le moyen de rendre les échanges mauvais. Tu as rencontré assez de personnes, réalisé assez de portraits d'ostracisés pour savoir que vous trouvez toujours quelque chose pour haïr autrui, et que tu ne vas pas pouvoir changer ça du jour au lendemain.

Alors tu fais de ton mieux, pour ignorer le problème éthique – pour l'instant, tu te doutes que tu ne sais encore rien. Tu poses les questions qui te viennent, maladroite, tu te répètes, tu es bien trop fébrile pour avoir ces discussions en réalité. Tu secoues la tête, lorsqu'il commence à répondre d'une logique qui t'est pourtant déjà acquise. « Non pardon, ma question était idiote, j'me demandais juste... Si y'avait un autre mot – z'avez un peu tendance à avoir la masculinité fragile, vous les hommes, que je doutasse. » Quoi, ça ne marche pas comme pour les animaux ? Tu rougis, t'es con, bordel, tais-toi donc un peu. Heureusement, il prend la relève : sa famille est fée, ses parents sont fées, on naît fée mais le pouvoir ne vient que plus tard et on peut ne pas savoir être fée. C'est étrange. « Vous vous considérez incomplet, sans votre... Disposition ? » Et tu es incorrigible, à rajouter des questions sur des questions. Le terme d'hybride te pique l'oreille, l'âme, tu ne dis rien – y'a-t-il une sorte de discrimination, pour ceux qui ne sont pas entièrement fées ? L'intérêt est ravivé lorsqu'il te parle de ces restes, d'ancêtre, tu poses sur lui un regard aussi intéressé que perdu. Un instinct incroyable. Tu n'aurais jamais dit ça, pour qualifier ce petit sixième sens sur lequel tu as tout de même misé pas mal de décisions dans ta vie. « Tu crois vraiment que j'en ai ? » Cela semble aussi fou qu'insensé, mais c'est lui l'expert après tout. Pour le Cabeswater, tu crois comprendre qu'il s'agit d'une source – lui-même n'est pas sûr : ne contrôlent-ils donc rien de leur secret ?

C'est toujours trop, et tu es toujours aussi perdue.

Il doit le remarquer, en même temps ce n'est pas bien compliqué à voir, qu'il te fait la remarque. Un rire nerveux t'échappe et tu fermes encore les yeux, pour chasser les perles salées qui menacent d'y venir, avant de reposer ton regard sur lui. « Je suis au bout de ma vie, Matt. J'ai envie d'aller dormir. » Entre l'accident, ces deux derniers jours à ressasser tout ça et ta discussion avec lui... Merde. Juste ? Merde. Tu veux être chez toi, le vrai chez toi, coincée entre ta mère et un chocolat chaud, avec tes frères pour se moquer que tu es toujours un gros bébé, et que le pire truc dans ta vie soit que tu ne possèdes pas la plus belle robe pour aller danser – ou une sombre histoire dans le genre, mais merde, le monde est dur quoi. Tu pousses un long soupir, essayant de te reprendre, de ne pas tout lui mettre dans les pattes non plus. « Si c'est ton plan pour te débarrasser de moi, tant pis, je te suis. » Et tu te relèves, pour attraper son bras et le laisser vous guider là où bon lui semble. Tu es trop fatiguée pour t'en formaliser, désormais. Un son inquiet t'échappe lorsqu'il complimente tes talents de détective – oui ?? mais pour ça ??? il te faudrait des talents pour encaisser les pires et plus lourdes nouvelles qu'il soit, en plus. Sacré instinct, alors que tu n'as fait qu'aborder un inconnu parce que sa musique t'a plu, alors que tu lui as tenu la grappe parce qu'il t'amusait un peu et t'intriguait beaucoup. Un mardi, en somme. « Tu parles d'un instinct, peut-être que je voulais juste choper ton numéro de téléphone – tu es tombé dans le panneau, mon pauvre Matt. » Tu raffermis ta prise autour de son bras et te presses un peu plus contre lui, pour appuyer tes propos, mais tu finis par rire. Tu n'es pas si sérieuse que ça. Tu relèves la tête vers lui, juste un peu, alors que vous commencez à ralentir dans une rue piétonne. « Je savais rien du tout, en fait... J'espère que tu t'en rends compte, que j'ai bluffé dans mon message. Et il y a vingt minutes. Je devrais être actrice, plutôt que journaliste. » Il s'est quand même fait avoir – oh juste un peu.

Les escaliers sont étroits et vous grimpez haut, un peu, non que tu t'en inquiètes réellement. Matt ouvre la porte mais te laisse passer, et deux choses te frappent : l'appartement est ridiculement doux, lumineux et riche en couleurs, bien que petit – et le jappement d'un golden retriever qui vous accueille, déjà dans vos pattes, déjà à demander des caresses, la queue remuant dans tous les sens. Tu sens ton cœur bondir dans ta poitrine et un sentiment de bonheur absolu t'envahir, la porte n'est pas refermée que tu es déjà agenouillée pour enfoncer tes doigts dans les poils longs et dorés. « Oh mon Dieu, oh. mon. Dieu ! Qu'est-ce ? La créature la plus mignonne de la terre ?! » La surprise, et voilà que tu reportes ton attention sur Matt, la mine accusatrice. « Comment as-tu pu me cacher que tu avais un chien, Matt ?! Je pensais qu'on était amis ! C'est quoi son petit nom ? » Tu n'es pas capable de te concentrer bien longtemps, écoutes à peine la réponse – Astérie – que tu te perds déjà en papouilles et mots doux pour le chien. Tu avances, sans vraiment t'en rendre compte, sans savoir si c'est la fée qui t'y pousse ou si c'est pour mieux câliner la bestiole. « As-tu vraiment besoin d'un petit nom, d'ailleurs, quand c'est évident que tu es l'amour de ma vie ? » Tu lâches un rire alors que la petite créature s'assied devant toi, décides que l'amour est inévitable. Tu t'es assise sur le matelas posé par terre, au fond de la pièce, et tu entoures Astérie de tes bras pour poser doucement ton menton sur son crâne. Et elle te laisse faire. « Je ne quitterais plus jamais ton appartement, Matthew. Pardon, hein. Mais ça me manque d'avoir un chien, c'est l'appel des poils, j'y peux rien. » C'est le plus beau jour de ta vie – il aurait dû commencer par là, pour t'attirer chez lui.

Tu te rends compte, encore trop tard, que tu abuses. Tu as laissé tes chaussures dans l'entrée, tu es déjà sur son lit, tu t'es accaparé son chien – et ça ne fait pas une minute que vous êtes là. Tu sens la chaleur monter jusqu'à tes joues, tu relâches ton emprise sur l'amour de ta vie qui file saluer son maître, et tu te confonds en excuses. « Pardon, pardon pardon, je m'installe comme chez moi et je m'accapare ton chien. Enfin, ce n'est pas entièrement de ma faute, ton appart' est ridiculement cosy, on s'y sent comme à la maison. » C'est un compliment – maladroit, certes. Parce que tu as chaud, et que l'idée était tout de même de rester chez lui encore un peu, tu te défais de ta veste que tu laisses traîner un peu plus loin sur le matelas. Pourquoi est-ce qu'il n'a pas de lit ? Ce n'est pas la question que tu poses, préférant rebondir sur ce que tu viens de dire. « Et en parlant de maison... » Il y a cette histoire de marque, de maison(s), de... constellation ? Tu ne te souviens plus, exactement, il faut dire que tu dois déjà intégrer beaucoup. « Tu m'expliques ? Encore ? S'il-te-plaît ? » Tu le lui demandes, de ta voix la plus douce et avenante qu'il soit – la voix de l'embobineuse, ta carte sortie de prison, tu espères bien qu'il n'y sera pas insensible. Tu tapotes la place à tes côtés, sur le matelas, de l'autre côté du doggo. « C'est une royauté, le Royaume des Fées ? ... Pourquoi tu ris ? Tu es un Prince fée, c'est ça ?! » L'idée n'est pas si mauvaise, pourtant – mais il faut que tu cesses de baser tes théories sur Disney et Barbie, de toute évidence. Tu lui souris, maintenant qu'il est à tes côtés, pas si rancunière que ça. Il a l'air princier, quoi qu'il en dise. « Je ne dirais rien, promis. » Et tu mens, honteusement, parce qu'intérieurement tu es déjà en train de sautiller à l'idée de pouvoir aller tout raconter à Alex : vous aviez raison ! il se passe un truc à Dupree ! Tu te demandes si iel va te croire lorsque tu lui parleras de fée, surtout que tu n'as pas vraiment de preuves si ce n'est que ce fichu accident que tu as vécu et ce que Matt t'a montré – ce ne seront que des mots, pour Alex, mais comme iel doute déjà... Si, iel te croira, et si tu ne pourras pas révéler ce foutu secret au monde entier (et, ça, tu en doutes un peu et n'a pris aucune décision), tu auras au moins un.e allié.e pour t'épauler. Secret moins lourd à partager. Sans oublier Matthew, à qui tu fais les yeux doux, parce que tu veux tout savoir. Ne t'a-t-il pas promis qu'on allait te retrouver pour régler ton compte, de toute façon ? N'a-t-il pas dit qu'il en avait marre, de garder tout ça pour lui ? C'est que ça tombe foutrement bien : tu es prête à tout écouter, et tout oublier s'il le faut.
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· Re: (ava/matt) and I think your tired eyes are kinda nice -- MATT #03  ·  Jeu 21 Jan - 20:12
matt & ava
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La fée est bien trop concentrée sur ses hypothèses pour comprendre le sous-entendu ; il cligne des yeux et hausse un sourcil. « Tu veux qu'on aille dîner ? Quel est le rapport ? » Puis, la connexion neuronale se fait et alors qu'il se demande où peut être cette tâche, il se souvient que la Maison de l'Aurore peut placer un tatouage n'importe, que le Crépuscule appose le sien au sein d'une cuisse et la Lune sous le coeur. Les Comètes se contentaient d'une cheville. Matt lève une main, l'air soudain très amusé, comme pour demander quelques secondes, s'empêchant de pouffer. « Je viens de me souvenir des emplacements et d'accord, désolé d'avoir demandé ça - et si je peux me permettre ... je parie que ta tâche est sur ta fesse droite » qu'il glousse soudain en reculant d'un pas, l'air absolument crétin - un vrai gosse, fier de sa blague à deux cents. Mais il tient bien à examiner cette tâche - quitte à ce que Ava en prenne une photo zoomée. C'est uniquement pour la science !

Et comme pour vérifier ce propos, au tour d'Ava de jouer les scientifiques, en observant la fée sous toutes les coutures ou presque. Mais les clichés ne sont que cela - des préjugés un peu loin de la réalité. Matt se demande s'il a existé des fées aux ailes telles qu'ont les créatures des légendes. A t-il existé une fée clochette, ou quelque chose ressemblant ? Qui sait. En attendant, le voilà qui expose les bribes du plus grand secret de sa race - et c'est déchirant de s'ouvrir comme ça. Plus déchirant encore de la voir se tourmenter au propos de cette vérité, qui pourtant angoisse Matthew. Il lui fait confiance, mais Ava aime la vérité, et à présent ses mots l'engourdissent. Son regard se trouble - elle a raison, les fées ont souvent manipulé les humains. Mais c'était souvent pour se protéger. La question le laisse interdit et il souffle, douloureusement : « Oui. Cela anéantirait mon peuple. » Et il pèse le choix de ses mots. Le secret dévoilé aux hommes, il s'imagine facilement attaché, son sang prélevé pour en connaître les mystères, sa disposition mise à l'oeuvre pour le bien d'une nation, peut-être contre une autre. La guerre des hommes ne regarde pas les fées, mais il ne fait aucun doute que des tyrans chercheraient le pouvoir via les fées. Et que dire de son corps que les scientifiques voudraient examiner ? « Ce n'est pas à toi de le révéler - mais si tu partages ce secret ... Tu feras partie de cette révélation. Comme moi - je place ma confiance en toi, Avalon. Je ... Tu n'imagines pas ce que je suis en train de faire. » Il a un rire entre amertume et surprise - il ne sait plus pourquoi il fait ça, fatigué de mentir, fatigué de lui mentir, à elle. Il repousse ses cheveux en arrière, passe ses grandes mains sur son visage aux traits tirés, ses grands yeux sombres posés sur le minois cerné d'Ava, ses prunelles intenses, ses joues rosies - du froid, de l'excitation des révélations, du dilemme qui l'enflamme ? Qui sait.

Les questions sont plus agréables, moins douloureuses - ils remettent à plus tard les grandes questions existentielles, et c'est le mieux. Parce que Matt sait qu'il ne devrait pas dire tout cela, mais l'agonie de son propre mystère lui donne des sursauts de rébellion. Il est pourtant persuadé qu'elle perdra la mémoire - et que lui perdra sans doute le respect des siens, après cette faute. Il ne sait quoi faire, mais il le devait - elle l'avait vu, elle savait, il en est persuadé, naïf qu'il est. Il jette un regard bienveillant, plein de compassion, à une pauvre Ava au bout de sa vie. Ils ont vécu, et vivent encore à cet instant, beaucoup de choses, prêtes à chambouler leurs vies - et ce n'est pas fini. Il la laisse aggriper son bras, ils s'éloignent doucement, l'un contre l'autre, comme si la vie elle-même les avait rendu ivres et qu'ils se servaient de l'autre comme d'une ancre, d'un soutien. Il a un éclat de rire : « Je le savais - incroyable méthode de drague, mademoiselle. Je suis trop naïf » qu'il dit, pour rire, mais cela devient vrai et il se crispe tout entier quand elle avoue qu'elle ne savait rien. Ses muscles se contractent et il lui lance un regard franchement blessé. Que son coup de bluff ait fonctionné démontre à quel point il est bête, et il déteste cette sensation d'avoir été aussi con. « Tu ... » Il ne dit rien - quelque chose bout en lui, parce qu'il a été trop bête, ayant trop envie de se faire pardonner, ayant eu trop peur pour elle. Et Ava serait prête à révéler son secret aux humains, sans qu'il comprenne réellement pourquoi - qu'est-ce qu'il vient de faire ? « Utilise ton talent d'actrice pour garder ça pour toi alors ? » qu'il grimace, un rien de désespoir dans la voix.

Ils atterrissent chez lui, et l'atmosphère familière le détend un brin. Rien n'est encore joué, elle n'a encore rien dit à personne et il espère pouvoir la convaincre encore de garder ça pour elle. Pour lui. Elle va me faire avoir de sacrés ennuis, qu'il songe en soupirant tandis qu'il retire son manteau et ses chaussures. Il tourne la tête en entendant les exclamations et les aboiements - puis il découvre le mot de sa soeur sur la table. Je t'ai laissé Astérie, rdv à la S. Il observe, un peu surpris, la chienne se laisser câliner et lécher les doigts d'Ava. « Elle s'appelle Astérie. » Il regarde Ava devenir totalement gaga et hausse une épaule - il n'a pas l'habitude qu'on lui pique l'attention de sa chienne et ça l'agacerait presque si la scène n'était pas aussi mignonne. Alors qu'il prépare du café et sort des gâteaux faits par sa soeur, il éclate de rire à la confirmation. « Les poils sur le manteau, les marques de griffes sur le parquet, l'odeur de chien mouillé quand elle rentre d'une balade quand il pleut ... » et il accueille Astérie qui vient, enfin, lui dire bonjour. Il gratouille un menton, tire gentimment sur une oreille et, genou au sol, l'étreint doucement. Cette joie de vivre, simple et animale, est aussi réconfortante qu'un lever de soleil. « Eh bien, bienvenue chez moi - enfin, chez nous, s'il faut te croire. Les petits déjeuners sont à 8h, mademoiselle » qu'il plaisante en amenant les boissons et les gâteau là où elle s'est installée, dans la partie chambre. Il s'installe sur un coussin qu'il place sous ses fesses et place ses jambes en tailleur, laissant Ava se servir ce qu'elle désire en lui indiquant d'un geste de faire, eh bien, comme chez elle. Astérie s'est glissé près d'eux, allongée au sol, truffe tournée vers eux. « T'expliquer pour quoi ? » qu'il demande, l'air de ne pas y toucher. Il en a déjà dit tellement. Comme elle semble chercher sa compagnie, il hausse les épaules et, non sans attraper un gateau au passage, vient s'installer près d'elle. La question manque d le faire éclater de rire à nouveau, et l'air le plus sérieux possible, il répond, « ... Oui. Je suis un prince des fées. Tu peux m'appeller Votre Altesse à partir d'aujourd'hui. Ou Messire. » Est-ce qu'elle va y croire ? Son regard pétille d'amusement à l'idée qu'elle gobe le mensonge - une petite vengeance, qui n'est rien comparé au bluff honteux qu'elle a mit en place plus tôt.

Et parce que le regard d'Ava, trop curieux, trop intense, l'embarasse, il se sert un café - qu'il a mérité - et il le boit le plus lentement possible, sans oser la regarder en face. Sa plaisanterie est déjà relayée au passé, et il se sent gêné par tout ce qui se passe à cet instant. Le poids de la vérité partagée lui semble absurdement lourd. Une guitare trône non loin, une écharpe colorée tombée par-dessus, mais il se retient - ce n'est pas le bon moment pour en jouer, même si son inquiétude lui donne envie de faire vibrer les cordes, pour se relâcher, pour se détendre. « Bon, cette tache. Où est-elle ? Tu peux faire une photo, ou je ne sais pas ? Quand je parlais d'instinct, tout à l'heure ... Peut-être que tu l'as hérité d'une fée lointaine. Ce n'est pas un peu excitant, comme possibilité ? » qu'il prononce, un sourire aux lèvres, osant enfin poser ses yeux sur elle. Vibrante de curiosité, dans l'attente impatiente, elle semble rayonner dans son petit appartement. Il passe sa langue sur ses lèvres, son pouce droit sur sa moustache et se penche en arrière pour s'installer plus confortablement.  « Je ne sais pas si j'ai encore beaucoup de choses à te dire - certaines sont très complexes, je ne suis pas sûr de pouvoir les expliquer correctement ... » Est-ce qu'il tente de noyer le poisson ? Absolument. Il repousse ses cheveux en arrière, boucles qui tombent autour du visage à l'air, faussement, innocent.

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· Re: (ava/matt) and I think your tired eyes are kinda nice -- MATT #03  ·  Ven 22 Jan - 0:43
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Tu es finalement plutôt contente de laisser derrière vous ce parc qui t'aura décidément amené beaucoup de surprises et d'émotions. Tu sens la pression se relâcher, lentement et sûrement, même si la fatigue menace de venir compléter le tableau pour te lessiver entièrement. Tu trouves un peu de réconfort dans la présence de Matthew, contre lequel tu t'appuies naturellement, avec qui tu essaies de retrouver un semblant de ton badin. Plusieurs bons dans ta poitrine lorsque tu attends, le résultat de ta blague qui parvient en un rire et un visage heureux le temps de quelques secondes, et tu n'as qu'un sourire des plus malicieux à lui offrir en guise de réponse. Vous avancez et tu fais la réflexion, tout de même, que ton instinct ne fait que te souffler des chemins – tu ne savais rien, pour lui, pour les fées, pour tout, mais tu connais assez de schémas narratifs pour avoir voulu profiter d'un quiproquo. Tu sens que tu n'aurais peut-être pas dû, lui confier ça, car il est soudainement bien plus tendu et le ton est déboussolé. « Matt... » Que tu commences, mais tu n'as rien à dire pour ta défense – tu as trahi sa confiance, mais le contexte est à replacer également : il t'a abandonné sur le bord de la route. Vous avez tous les deux faits des erreurs, mais elles ont été admises à défaut de pardonner. Tu marmonnes un son, vague, ne donnant ni ton accord et ne prouvant pas que tu as compris. Toujours mal à l'aise à l'idée de garder ça pour toi.

Le contraste est frappant, entre l'appartement de Matt et dehors. Tu quittes une atmosphère froide et tendue pour entrer dans un cadre chaleureux et rencontrer l'amour de ta vie. Tu pourrais presque tout oublier, perdue dans tes papouilles à Astérie – et même pas tu penses qu'elle est là sa fée Men in Black. Tu prends place sans vraiment t'en rendre compte, dans le petit appartement, alors que le propriétaire prépare un semblant de petit-déjeuner. Tu t'excuses tout de même, de ta maladresse, glousses comme une gueuse lorsqu'il te souhaite la bienvenue chez vous ; parce que c'est idiot mais, bordel, ça te fait quand même plaisir. Peut-être qu'appartenir te manque, un peu, peut-être que ta prochaine destination après Dupree sera quelques mois de vacances aux sources. Tu remercies et attrapes la tasse jaune, sur le plateau, soupires d'aise alors qu'elle réchauffe l'une de tes mains et que l'autre glisse dans la robe du golden. Le cadre est bien plus propice à ton bien-être, c'est certain, même si les informations et décisions à prendre sont toujours lourdes. Tu demandes plus d'explications, parce qu'il t'en manque tellement et que tu es réellement curieuse, l'observes se rapprocher avec un sourire que tu espères invitant sur les lèvres. Ta dernière théorie fumeuse le fait rire, et ça s'bouscule encore à l'intérieur, ça devient presque un peu pénible cette affaire. « Messire ?! » Tu t'exclames dans un rire, avant de fixer ton regard dans le sien pour essayer de déterminer s'il est sérieux. Vous êtes côtes à côtes, de nouveau – et si proches. Pourtant, tu te rapproches de lui encore justeunpeu, pour chuchoter. « C'est vrai ?! Tu... Tu as parlé de 'mon peuple', tout à l'heure... » Ça pourrait être plausible, tout de même, pour ce que tu en sais, zut ! Mais son air est trop malin, et tu te recules en souriant encore plus. « Mais ça n'm'intéresse pas, en fait, si tu as renié ta famille ? Aucun moyen de devenir reine des fées. » Air faussement dédaigneux, une seconde, puis tu lâches un rire et le bouscules gentiment en tapant ton épaule contre la sienne.

« Je parlais des, uh, Maisons ? Tu as dit... Je ne sais plus. » Tu pousses un soupir, frottes un sourcil, laisses ton regard traîner sur le chien à vos pieds. Tu bois quelques gorgées du café, fais de ton mieux pour ne pas grimacer au manque de sucre – tu es une enfant, Ava, il te faut douze sucres pour rendre ça potable. Le goût amer a au moins le don te remettre les idées en place. « Tu n'es pas obligé de répondre, évidemment. Je... J'imagine que ça ne doit pas être facile... Pour toi. » Tu n'es peut-être pas obligée de tout savoir non plus, après tout tu ne vas pas écrire un livre sur les fées. Tu n'en as pas le droit, paraît-il. Tu te plais dans l'instant, dans la chaleur du café et des tons chauds des tapis, dans la respiration bruyante d'Astérie et la présence de Matthew contre toi. Tu t'épanouis, même, te sentant finalement à l'aise et ne pouvant qu'apprécier ce sentiment et ce que la fée t'offre. Tu relèves la tête, une seconde, tends juste un peu ton visage vers lui. « Je n'écrirai rien. » Pas de livre, pas d'article, même pas un tweet – aucune trace que tes mots prononcés, pour ceux qui voudraient bien les entendre, si seulement tu peux les dire, si seulement tu veux les dire ? « Je ne veux pas que tu te retrouves... En danger, ou dans des problèmes, par ma faute. » Élan de sincérité, pas si difficile à avouer. Pour les quelques erreurs commises et les moments partagés, tu ne lui veux aucun mal.

Le sujet de la tâche revient à l'ordre du jour, et tu commences à grogner ton mécontentement. « Bah quand même, tu ne devais pas m'inviter à dîner avant ? » Mais il utilise des arguments fourbes, insinuant que tu pourrais avoir une fée dans ton arbre biologique, et tu grimaces en fixant le chien. « J'en sais rien... Ça change beaucoup de chose, pour moi ? Je serais invitée à vos bals, peut-être ? » Même si c'était vrai : tu n'as aucune idée de qui, de quand, ça date. Tu connais tes grands-parents, tu pourrais même les interroger... Et si l'idée te fait envie, un peu, tu es de nouveau empêtrée dans ce secret que tu dois garder maintenant. Mais Matt sourit et tu pousses un soupir. Tu plisses légèrement les yeux en sa direction, alors qu'il commence un peu à reculer pour les histoires à raconter. Tu perds ton audience et ta source première (et seule !) d'informations. La grimace est répétée, à l'intéressé même. « Bon, tant pis, j'ai fait des trucs plus cons que ça. » Est-ce que tu es sûre de ça, Ava ?? Des trucs plus cons, c'est certain, mais... Tu ne t'es jamais déshabillée devant personne. Avant de trop y réfléchir, tu poses la tasse au sol et te relèves. Le palpitant commence sérieusement à s'agiter, et tes joues regagnent en couleur, et peut-être que tu paniques un peu, aaaah non c'est vraiment con. « Tourne-toi ! Enfin... Non, ça ne sert à rien, URG, sois sage, ok ?! » S'il se tourne, il ne peut pas voir, si tu te tourne, parfaite vision sur tes fesses. Et il ne s'est pas empêché de regarder, avec vêtements, alors sans... Tu souffles une longue inspiration, défais le bouton de ton jean et t'en débarrasses rapidement pour te rasseoir à côté de lui – couleur pivoine, sans doute. « Sage, j'ai dit. » Parce qu'il fallait en plus que cette merde soit à l'intérieur de ta cuisse, en plein milieu. C'est le plus bel évitage de regard de l'histoire, quand tu tires sur ton pull pour cacher ce que tu peux de ton sous-vêtement et plies la jambe gauche, l'autre tendue, pour qu'il voit ce bout de V ridicule. « C'est bon ? Je suis une fée ? » C'est gênant, gênant gênant gênant, et tu finis par attraper un bout de couverture pour recouvrir tes jambes. Tu te caches derrière tes cheveux, juste un peu, poses un coude sur tes cuisses et ta tête sur une main pour le regarder. « Voilà, maintenant que je suis dessapée, à ton tour : fais voir tes ailes. » C'la s'appelle la parité et tu ne plaisantes qu'à moitié, quitte à être mortifiés, autant l'être de façon équitable et jusqu'au bout.
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· Re: (ava/matt) and I think your tired eyes are kinda nice -- MATT #03  ·  Ven 22 Jan - 1:37
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Le café chaud réchauffe leurs dextres refroidies par l'hiver, au-dehors. Matthew a un sourire bienveillant : son appartement, si plein de couleurs, semble fait pour accueillir Ava. La main glissée dans les longs poils de Astérie, elle est comme à sa place. L'odeur agréable du café emplit la pièce et il s'installe lourdement, fessier accueillit par les coussins et le matelas fin posé au sol lui servant de canapé et d'endroit où dormir, juste sous la fenêtre. Un peu de la lumière du jour filtre à travers le store.

Matt se mordille les lèvres pour retenir son rire, difficilement contenu. Et Ava a l'air de croire à son petit boniment - puis elle comprend la supercherie et il éclate enfin de rire. « Devenir reine des fées ? C'est bien, tu ne manques pas d'ambition. » Il secoue la tête et avale une gorgée de café à l'amertume qui assaille ses papilles. « Je suis une fée très banale »qu'il dit, l'air soudain faussement modeste avant de glisser une oeillade amusée. Pour une humaine, coller les termes fée et banale doit être étrange, et il en joue, un peu, mutin (et non pas lutin, c'est très différent des fées.) Il se tait un instant, réfléchissant sur la manière d'amener le sujet, sur la raison également qui pourrait le pousser à en révéler plus - il en a, bêtement, envie. C'est dangereux, c'est stupide, mais il ne peut que le reconnaître - malgré son inquiétude grandissante, il a envie de partager cette partie de lui avec Ava. Qu'elle reconnaisse la difficulté de la situation le fait inspirer encore, pensivement. Le silence s'installe, jusqu'à ce qu'elle exprime ce qui le tenait appeuré - il arrête de respirer une seconde, parce qu'il comprend ce qu'elle refuse, à cet instant, ce qu'elle met de côté. « Ava ... » qu'il souffle, avant de serrer les machoires. Il hésite, puis pose une de ses grandes paluches sur son épaule - c'est maladroit, sincère. « Merci. » Tout est résumé en ce mot - la reconnaissance infinie. Parce qu'elle abandonne ce à quoi elle tient, cette vérité, cette espèce de justice à travers l'information, pour ... lui ? Il baisse les yeux, un brin troublé, soulagé également - pour eux deux. Si elle avait décidé de partager cette information, il n'aurait pas été le seul à avoir des ennuis jusqu'au cou. Il retire sa main, lentement, la pulpe des doigts s'accrochant. Il attrape à nouveau sa tasse, avale une nouvelle gorgée, non sans changer de sujet - mais il y a quelque chose qui a changé, et ce n'est pas uniquement le soulagement qui a fait s'évanouir le poids sur ses épaules de fée trop bavarde, trop naïve.

Il grimace à la mention des bals et penche la tête de côté, bouclettes sauvages qui ondulent. « Pourquoi, tu veux être la reine du bal, faute d'être celle des fées ? » qu'il plaisante gentimment, mais il retient l'information que les demi-fées, et à plus forte raison, les tiers-fées, au sang plus dilué encore, peuvent être mal vues. Néanmoins, il ressent une certaine curiosité, une évidente excitation à l'idée de découvrir en Ava du sang de fée. Lui qui, auparavant, n'avait que mépris pour ces hybrides, se révèle, depuis Nash et l'acceptation, plus enclin à célébrer le peu de sang fée chez autrui. Tout son dédain n'a pas disparu, mais il le bride, le raisonne - ce n'est nullement la faute des héritiers, s'ils ont des ancêtres fées. Personne ne choisit ses parents ou son arbre généalogique. Et le fait qu'elle puisse avoir du sang de fée l'excuse, un peu, dans sa tête, à ce qu'elle découvre le monde féérique. La mention de truc con lui fait hausse les sourcils, puis il la suit du regard, comprenant, lentement mais sûrement, ce qui va se passer ; il ouvre la bouche pour lui intimer qu'elle n'à pas à faire ça, qu'il ne veut pas l'obliger à quoi que ce soit, mais elle semble avoir prit sa décision - et, la curiosité qui flamboie. Il hoche la tête, le corps soudain courbé, comme un gamin assis droit sur sa chaise à qui on a dit de ne pas bouger. Il regarde sa tasse de café, stupidement, comme si cela pouvait changer quelque chose - et surtout, comment peut-il voir la tâche s'il ne regarde pas la carne où elle est imprimée ? Ava est aussi rouge qu'une tomate, et il pique un fard également, sous sa peau sombre. Il se racle la gorge, les dents serrées sur un souffle intimidé. Presque à contrecoeur - vraiment ? - il pose les yeux sur le morceau de peau où la tâche est là. Tâche. « Merde » qu'il murmure, les yeux qui s'écarquillent alors qu'il voit ce V, clairement trace du triangle des Crépuscule, effacé par l'écarlate dilué dans les branches. Il tend une main avant de se raviser, comprenant ce que son geste a de bizarre, d'indécent et de surtout peu poli ; il était à deux doigts de frôler le tatouage, comme pour s'assurer de sa réalité. Oubliant la situation dans laquelle ils sont, il accroche le regard d'Ava et a un petit rire surpris, enjoué de gosse : « Cela ressemble énormément au triangle des Crépuscule - l'intérieur de la cuisse, la marque à moitié effacée à cause du sang lointain ... Merde ... Tu sembles avoir du sang de fée, Ava. Félicitations. » Il se redresse, laissant Ava camoufler ses jambes - et il n'a pas regardé. A peine a t-il vu le galbe musclé sous la peau, à peine, avant qu'elle se couvre. Il passe une main sur son visage, tasse abandonnée, l'esprit en ébullition - Ava a du sang de fée, et il cherche à dépatouiller toutes les conséquences de cette information.

Il met quelques secondes avant de réaliser qu'elle lui a réclamé de voir ses ailes. « Mon absence d'ailes, tu veux dire ? Promis je n'en cache pas sous mon pull. » Il hausse une épaule et d'un mouvement ample, souple, se tourne sur lui-même pour montrer son dos à Ava ; il tire sur le bas du pull, attrapant le t-shirt en même temps et le remonte jusqu'aux épaules, pour prouver ses dires. Cette situation est des plus étranges, mais ce n'est qu'un dos, un peu de flanc efflanqué, parce qu'il est un rien maigrichon sous les muscles, Matt. « Pas d'ailes. Pas de poudre de fée. Rien de tout cela - juste ... un corps très humain, au final. » Il dit ça avec un petit sourire, courbé, pensif, le regard posé devant lui sur le mur, à observer des rayons de lumière. Puis tandis qu'il reprend sa position initiale devant Ava, il en profite pour retirer le pull et le poser à côté, avant de remettre de l'ordre dans ses cheveux ; l'appartement étant agréablement chauffé, pas besoin d'une couche de plus - comparé au froid du dehors. Il gratte du bout des doigts son front, l'esprit un rien troublé. « Cela fait beaucoup d'informations à digérer - et de déceptions » qu'il dit, avec un sourire en coin, « ça va ? Pas trop ... épuisée ? Tu disais vouloir dormir, au parc - être au bout de ta vie. Allons - je t'ai connu plus déterminée que ça. » Il songe qu'elle a dû dire ça sous le coup de l'émotion. Il pose sa grand paluche sur la tête de la demoiselle, cette fois, tendrement avant de rire et de retirer ses doigts ;  « j'avais presque raison au parc, fesse, cuisse, même combat » et il hausse les épaules d'un air victorieux, comme s'il avait gagné un pari. « Ha oui, je ne t'ai pas parlé d'une chose incroyable - qui s'appelle un cluster. » Il a une grimace puis s'étire, masse son cou d'une main en gonflant le poitrail, non sans songer à ce que Nash pourrait lui dire s'il apprenait - s'il voyait - où il était, avec qui, comment. « C'est un groupe de fée - ou demi-fée qui sont liées. Je le suis moi-même avec d'autres. Nous partageons un ... comment dire, c'est une connexion, mentale. Nous sommes capables de nous parler télépathiquement, de ressentir des choses. » Il frotte ses doigts les un contre les autres, le regard baissé sur la couverture, pensivement ; ses genoux sont remontés contre son poitrail, son t-shirt un peu froissé. « Tout ça est très compliqué à expliquer, en fait » qu'il geint un peu, comme un gosse. Il pose son menton barbu sur ses genoux et plante son regard sur Ava, qui toujours là, sur le matelas, rayonne d'un quelque chose - c'est, il en est persuadé, cet instinct féérique qui l'a conduise à lui, qui lui a soufflé de venir le voir ; Nash serait surpris de le voir accepter aussi facilement ce qui s'approche autant d'une humaine, mais Ava est là, et c'est naturel. Sa présence était devenue spontanée ces derniers temps. « Tu veux peut-être remettre ton pantalon ? » qu'il dit, très sérieusement, avant de réaliser combien cette question éclot avec étrangeté et il détourne les yeux, piquant un nouveau fard. « Désolé, je ne voulais pas t'obliger, je ne - je mentirai en disant que je n'ai pas imaginé que tu puisses avoir cette marque à cet endroit, certains tatouages peuvent apparaître n'importe où mais ... Alors comme ça tu as fais des trucs plus cons que retirer ton pantalon face à une fée ? » qu'il plaisante, tendant une perche pour qu'elle raconte ses anecdotes. Astérie s'est endormie et il entend le son doux de son souffle ; celui d'Ava est plus discret, plus proche aussi. Il se concentre sur le plateau où gisent les tasses de café, tendant de repousser ses pensées tempêtueuses. Pour piquer une phrase de Nash, il n'est qu'un homme, après tout.

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· Re: (ava/matt) and I think your tired eyes are kinda nice -- MATT #03  ·  Ven 22 Jan - 14:21
matt & ava
but he had eyes like storm and hair like waves and a soul as vast and deep as the ocean and i guess I didn't mind drowning in him.

Si tu n'as aucun mal à t'imaginer une royauté, un royaume des fées dont Matt serait un Prince déchu après avoir compris que les humains sont des gens biens (ce qui est, en plus, un super scénario de film Barbie, mais bref) – tu as bien plus de mal à le croire lorsqu'il dit être une fée banale. « Bien sûr, très banale, tu contrôles juste le temps – boarf c'est pas grand chose, ma vieille Ava, qu'est-ce que tu racontes. » Son air amusé lui vaut ta voix fluette de blagueuse, un rire et une rencontre plus physique pour marquer la camaraderie retrouvée. Même si vous en revenez à cette dynamique de boutades, qui s'est installée naturellement, tu n'oublies pas – l'adrénaline toujours présente, tenant tes sens en éveil et la fatigue à bouts d'bras, la confiance qu'il doit mettre en toi d'un coup, la confiance que tu as gagné par un mensonge... Le danger, duquel il essaie de te prévenir et que tu préfères ignorer sur le moment, parce qu'à ses côtés et dans ce petit cocon qu'il a créé, tu ne te sens nullement en danger. Tu fais la promesse de ne rien écrire, parce que tu as déjà envie d'aller tout raconter aux quelques âmes que tu crois, parce que ça reste quelque chose de trop lourd pour une seule personne. Mais tu n'as pas envie que Matt soit en danger, lui aussi – tu ne sais rien de son monde et tu ignores si les fées pourraient le punir, mais tu ne veux pas prendre le risque. Les paupières s'ouvrent et se referment plus que nécessaires lorsqu'il appelle ton prénom, tu sens ta peau frissonner malgré ton pull qui t'empêche de sentir la sienne lorsque sa main se pose sur ton épaule et ton palpitant s'agiter furieusement. Tu souffles une longue expiration, baisses légèrement la tête et te penches encore un peu vers lui, ayant soudainement envie d'un contact tendre pour sceller ce secret désormais partagé. Tu entoures sa taille d'un bras timide, oh juste quelques secondes, n'osant prolonger le contact. « Merci à toi. » Et la promesse est scellée, l'échange terminé – le réconfort se trouve finalement au fond de vos tasses de café.

« Il faut bien que je finisse reine de quelque chose ! » Et puisque, apparemment, l'univers ou le royaume des fées est trop demander... La plaisanterie ne te détend pas, et tu ne réfléchis même pas que tu te relèves déjà – oui, tu pourrais simplement lui dire où, lui décrire à quoi ça ressemble, t'esquiver une minute dans une pièce adjacente pour prendre une photo, mais tu décides de faire au plus simple et au plus vite et te défroques, tout simplement. Tes pommettes sont colorées et celles de Matt aussi, pour l'aperçu que tu en as lorsque que tu te rassois à côté de lui, tu évites tout de même son regard – autant par pudeur que pour ce qui pourrait s'y trouver. Il reste sage, si ce n'est ce premier juron qui lui échappe et qui t'agite beaucoup trop. « Quoi ?! » Tu souffles, d'abord, puis tu suffoques alors que tu vois ses doigts s'approcher dangereusement de ta peau découverte – pour la surprise, la stupeur, pour la chaleur qui s'approche et l'intérêt qui se réveille subitement dans ton petit corps, sensation que tu ne connais que très peu. Heureusement, il se retient à temps, se reprend et tire sa conclusion. Tu es déjà en pleine tachycardie et tu as du mal à soutenir son regard, puis il jure à nouveau avant de confirmer ses soupçons. Tes sourcils se haussent, lentement, tu dodelines un peu de la tête. « Uuuuuuh. » Tu ne sais pas comment réagir, tout simplement – il te félicite, est-ce une bonne nouvelle ? « D'accord ? » C'est une nouvelle, déjà. Cela explique quelques petits trucs, ici et là. Mais ton monde est déjà trop chamboulé pour que tu ne comprennes véritablement ce qu'il t'arrive. Enfin, si, tu comprends que tu es toujours dénudée devant lui, ça c'est un fait éminent et tu attrapes une couverture pour te couvrir – pourquoi tu ne remets pas ton pantalon, Ava, bordel. Toujours trop, trop trop. « C'est quoi, les Crépuscules ? Des fées... Vampires ? » Crépuscules parce qu'iels ne se regroupent que la nuit ? C'est... Pour ça, les insomnies ?!

C'est trop compliqué, ou flou, et puis tu en as un peu marre – de ne rien comprendre, d'être au centre de l'attention, d'avoir ta poitrine comprimée et les joues rouges. L'idée n'est pas si mauvaise, qu'tu jureras, et sa réponse t'arrache même un petit rire. Tu te sens respirer un peu mieux lorsqu'il te tourne le dos, mais finalement non lorsqu'il soulève ses hauts. Une floppée de grains de beauté, quelques muscles dessinés ici et là, derrière les os – pas d'ailes. Dommage. Ton regard suit la colonne vertébrale, remonte rapidement lorsqu'il glisse près des hanches – la symétrie est sublime et tu te demandes, l'espace d'un instant, si tu ne vas pas te mettre à la photographie dénudée – et fort heureusement il lâche les habits et bon sang, tu poses tes mimines sur tes joues pour essayer de les refroidir ou d'en reprendre le contrôle. Ton nez se plisse lorsqu'il commente que son corps est finalement humain. Et ? Cela ne sert donc à rien, d'être fée ? « Je ne vais pas te le cacher : je suis déçue. Pas de baguette magique, non plus ?! » L'homme te vend le secret le mieux garder de l'univers et défait un à un tout l'imaginaire qui va avec : peut-il comprendre ta moue désabusée ! Les mots résonnent à peine que tu t'en rends compte qu'ils peuvent être tendancieux, alors tu secoues légèrement la tête et continues. « Dis-moi au moins que tu as des robes toutes moches et qu'on t'appelle dès qu'un mioche naît, pour le bénir, un truc du genre. » Il n'y a donc rien pour rattraper le tableau ? Du tout ?

La fée reprend sa place initiale, sur un coussin devant toi et tu le regardes faire – tu observes aussi les gestes brouillons qu'il fait pour se défaire de son pull, oublies de détourner le regard lorsque le tee-shirt a envie de suivre l'autre vêtement et que son ventre est un peu découvert, te surprends à observer les membres un tantinet musclés plutôt que son visage comme la politesse le veut. Tu te ressaisis lorsqu'il reprend la parole, quoi qu'un peu plus réchauffée. Et un autre soupir t'échappe, et même un petit rire lorsqu'il te relance ton exagération. Tu hoches la tête, la mine convaincue et sérieuse. « Matt... En l'espace de, quoi, trois jours ? J'ai envahi une propriété privée, vu un fantôme, t'ai vu utiliser ton pouvoir, tué un blaireau, failli perdre mon pick-up, rien compris à ma vie, mal dormi hier – et maintenant tu es une fée mais je n'ai le droit de rien dire à personne. Laisse-moi être au bout de ma vie, juste un peu. » Ta réaction est on ne peut plus normale, d'après toi, et tu râles qu'il s'en moque, secoues la tête lorsqu'il pose une main dessus, grognasses un mécontentement qui ressemble plus à un rire et tu finis par te laisser tomber en arrière pour lui échapper. Si, il a raison, après tout : tu es fatiguée et il te faut quinze heures de sommeil pour digérer la nouvelle. Astérie fera un très bon doudou, d'ailleurs, tu en es certaine. Tu ajustes la couverture, ton pull est aussi remonté, tu devrais remettre ton pantalon mais tu n'bouges pas. Et il continue de te charier, et tu laisses tes lèvres s'étirer en un sourire. « Psss. T'es con. Avec tout mon respect, hein. Mais tu l'es. » Même combat, beh bien sûr, à d'autres Monsieur le fétichiste de popotin.

Tu te redresses lorsqu'il trouve d'autre chose à te raconter, curieuse et intéressée, à l'exception que tu recules un peu sur son semblant de lit pour aller poser ton dos contre le mur – c'est officiel, tu fais comme chez toi, puisque c'est désormais chez vous. La couverture s'ajuste sur le tailleur que tu adoptes, et tu écoutes les sourcils froncés. Un groupe de fées, ou plus, liées par un lien télépathique ? Mmmmmh. MMMMMMH. Est-ce que cela veut dire que ce ne sont pas une mais plusieurs fées qui t'ont vu te dessaper ?! Tu écarquilles les yeux à l'idée. Matt admet que c'est compliqué à expliquer, finalement, et tu retiens donc toutes tes questions et l'abandonnes à ses réflexions – en profites pour laisser l'œil du photographe agir, encore, à observer sa position et ses habits et sa manière d'être, mais peut-être que cette fois le sentiment naissant à la vue n'est pas seulement celui de l'artiste. Il est beau, c'est un fait, et tu regrettes un peu de n'avoir que ton portable en guise d'appareil photo sur l'instant. Tu devras donc te contenter de ta mémoire, de tes souvenirs, si on ne te les voles pas plus tard évidemment. Tu hausses une épaule lorsqu'il te demande si tu veux te rhabiller. Peut-être. « Mmh, non ça va, j'ai bien chaud. » Et tu réalises, finalement trop tard, quand tu es déjà en train de répondre, que la question n'était pas tant pour ton confort que pour le sien. Si ça ne te dérange plus, peut-être que cette vue l'insupporte – et maintenant il s'excuse, de la tournure de ton idiotie, et tu as l'impression que c'est trop tard pour renfiler ton jean, et tu baisses le regard sur les manches de la laine que tu tires avec un faible sourire, comme pour le rassurer qu'il n'a rien fait de mal. Un rire court et sot t'échappe à sa question, tu lèves les yeux au ciel avant de le regarder à nouveau. « C'est un crime, donc ? Vous avez un code, chez les fées, qui vous interdit de passer plus d'une minute avec une humaine sans pantalon ? Elles sont jolies mes gambettes, oh. » C'est pas tes gambettes le problème, Ava.

Tu prends une grand inspiration, avant de chercher quoi lui raconter – tout ce qu'il faut, pour changer le sujet et les aises que tu prends beaucoup trop facilement chez lui. « Ma vie est une succession de trucs cons. Je suis allée à l'université, Matt – il s'y passe exactement tout ce que tu peux voir dans les films. Je t'en parle de la fois où, juste un peu très ivre, j'ai voulu crocheter la serrure du bureau d'un prof pour lui voler les sujets d'exam alors qu'il était là ? » Et qu'il t'a laissé galérer, commettre ton crime encouragé par quelques un de tes camarades tout aussi éméchés et qui étaient là pour faire le guet, une vingtaine de minutes avant de gentiment vous renvoyer vous coucher – heureusement, la chose a été pris avec humour. Tu as fais des choses idiotes, oui, mais pourtant rien de grave ne t'est jamais arrivé et tu t'en es toujours bien sortie... Est-ce à cause de cet héritage féérique ? Même pour tes méfaits plus importants et punissables par la loi... « Bon, d'accord. Tu sais déjà que je sais crocheter les serrures. Est-ce que tu sais que je fais des faux papiers en or ? » Tu plisses les yeux, attendant une réponse, essayant d'attiser sa curiosité avant de raconter l'anecdote la plus folle de ta vie – jusqu'à lui, s'entend. « L'année dernière... Je tairais mes sources, mais, je suis tombée sur un protocole pour accéder à la Zone 51 – ce n'est pas si compliqué que ça, je te jure. J'étais déjà sur place, mais aucune carte de presse ne me laissait passer, personne ne répondait à mes demandes et questions... Je fais d'excellentes cartes FBI, il faut croire, parce que la sécurité n'a pas cherché plus loin que mon tailleur, air suffisant et badge acheté au magasin de jouet du coin. » Vraiment, tu es convaincue que tu aurais acheté un badge de Sheriff et un chapeau de cowboy et ils t'auraient laissé passer. Tu as l'air malicieuse et fière, de tes talents pas si légaux qu'ça, et un sourire sur les lèvres quand tu continues. « Je n'ai pas eu le temps de voir grand chose, c'étaient des bureaux surtout, et la paperasse que j'ai pu lire de l'administratif... Mais, une semaine plus tard, le vrai FBI est venu frapper à ma porte. Et, long story short, l'état du Nevada ne veut plus me voir – mais je n'ai aucune condamnation judiciaire, ou amende, rien. Donc bon, tes petites fées Men in Black, même pas peur. » Le trait d'humour, car la nouvelle menace t'est toujours présente à l'esprit – ou pas ! tu viens de te faire avoir en beauté, et ça te fait rire. « Et félicitations, tu as complètement détourné mon attention de tes petits secrets. » Ce n'est pas bien grave : vous avez le temps, non, pour tout découvrir ? Du moment que tu ne quittes pas l'appartement, pour l'instant...

Avec un soupir, tu te décolles du mur et te rapproches du bord du lit et du plateau créé un peu plus tôt, lorgnes sur ce qui se trouve dessus. « J'attends quand même mon invitation à dîner, mais en attendant : je peux avoir un gâteau, s'il-te-plaît ? » Tu ne reconnais pas vraiment les pâtisseries étalées, tout ce que tu vois te donne envie et a l'air d'être couche de sucre sur couche de sucre, alors tu préfères qu'il choisisse pour toi et te caches derrière ta carte invitée. C'est lorsque tu passes un bras autour de tes genoux pliés, l'autre tendu pour attraper l'en-cas, que tu te rends compte que la couverture est restée derrière toi. Tant pis, il a déjà tout vu de toute façon. « C'est quoi la chose la plus idiote, que tu ais fait avec ton pouv- ta disposition ? » Tu demandes, parce que tu es incapable de suivre sérieusement les films de super-héros pour la seule et bonne raison qu'ils ne font jamais rien de con avec leur pouvoir. With great power comes great responsibility? Que nenni, tu en es certaine : Matt utilise sa disposition pour doubler sur l'autoroute, dépasser les vieux dans la rue et tricher à Mario Kart.
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· Re: (ava/matt) and I think your tired eyes are kinda nice -- MATT #03  ·  Mer 3 Fév - 12:46
matt & ava
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Il n'avait pas songé que Ava pourrait voir les choses ainsi - il était vrai qu'à ses yeux, rien qu'être de sang féerique était une chose incroyable, imperceptible. Matt a un petit rire de gorge, sourire aux lippes. « Un judi très banal, somme toute » qu'il en rajoute une couche, ironie au timbre de voix. La fée est rassurée - ils n'ont pas perdu cette espèce de complicité que l'humaine a réussi à mettre en place, malgré lui. Elle aura creusé, farfouillé, au point d'amuser et de conquérir la fée, contre toutes attentes. Il n'aurait jamais imaginé cela, il y a à peine quelques mois. Mais maintenant, il est simplement soulagé de la savoir vivante, à ses côtés. Et aussi de savoir qu'elle ne révélera pas son secret au monde entier - il y a toujours cette crainte au creux du ventre, une ombre sur l'avenir qui plane, intangible, sourde, douloureuse. Une humaine peut-elle vivre avec le secret de sa race ? Il en doute. Cela rend le présent d'autant plus précieux ; que fera t-il, si elle perd la mémoire, si on lui lave le cerveau, s'il est traîné en justice devant les fées et mit en exil ? Les questions sont trop lourdes, trop encombrantes, trop cruelles. Il ne veut pas y penser, ne veut pas songer à son inconscience. Aucune excuse valable de pardonnera son geste, sa langue trop bavarde. Autant se faire prendre pour un boeuf que pour un oeuf - et il apprécie cette conversation à bâtons rompus, autant que faire se peut. La fraîcheur d'Ava exhale en son âme torturée une douceur caressante.

Il hausse un sourcil, Matt, devant les propos d'Ava. « Et qui a décrété que tu devais être reine, mademoiselle Ava ? Je te verrai plus en dame de compagnie - ou en fou du roi, du genre à divertir tout le monde par quelque raillerie bien placée » ponctue t-il avec un large sourire. C'est qu'il aime la taquiner, parce que c'est un réflexe avec ceux qu'il apprécie, Matthew. Et cela lui permet également de ne pas trop se focaliser sur la situation un tantinnet bizarre qui évolue autour de vous, gravite avec vos êtres en centre de cette galaxie d'étrangeté. Parce qu'il n'aurait jamais imaginé qu'elle retirerait son pantalon, comme ça, au débotté - s'il avait su que c'était facile, il aurait tenté ça sur beaucoup plus de filles. (non.) Mais la découverte de cette tâche, à peine effacée, le met dans une humeur surexcitée, comme un gamin. Il se retient d'un contact maladroit, mais ne peut retenir ses paroles. Et Ava veut en savoir plus, bien entendu, camouflée à présent sous la couette, laissant sur les rétines une impression organique, brûlante, intime. « Des fées vampires ? Tu te crois où, dans un mauvais film pour ado ? » qu'il se moque gentimment, avant de reprendre, non sans dévoiler sa propre cheville où se tient son tatouage de maison. « Il existe quatre maisons féériques. Je suis des Comète, et cela est prouvé par ce tatouage. Toi, ton ancêtre fée était une Crépuscule. En fait, ces maisons, c'est un peu comme dans Harry Potter, tu vois ? On y est parce qu'on y appartient, et ça ne tient pas en compte via le sang ou notre famille. Ce tatouage apparait pour marquer notre appartenance. Nos pouvoirs découlent de nos maisons - les Comètes, comme moi, ont des pouvoirs un peu étranges, comme le contrôle du temps, comme ton serviteur ici présent, ou l'espace, la réalité, ce genre de trucs. Ta maison, les Crépuscules, ont plutôt des dispositions liées à l'esprit - l'intuition en ferait partie. » Il a un clin d'oeil, pour signifier que la grande intuition de la jeune femme peut venir de là - ou pas, qui sait. Il camoufle sa cheville en rabaissant son pantalon et reprend sa posture en tailleur. « On a plein de règles vis à vis des Maisons, mais c'est globalement ce qui structure notre monde. » Il joue avec un pan de son pull, pensivement. Il songe aux mariages inter-maisons qui sont si mal vus, aux règles fixées par rapport aux maisons. Tout est très complexe - à expliquer à quelqu'un en dehors de ce monde, mais pour les fées, tout était si évident, en vivant dans ce monde.

A son tour, il dévoile son dos, absence d'ailes de toute part sur les omoplates. Il rougit, le visage tourné vers le mur, avant de rabaisser le tissu, joues brûlantes. Décidément, c'est la journée qui veut cela ! Au moins, lui ne s'est pas exactement dénudé - et elle ne l'a pas touché. Il repense à son mouvement maladroit, et l'espace d'une seconde, imagine le contact de la peau tendre. Il se râcle la gorge, mal à l'aise et repousse ses pensées incongrues et malvenues. Ava semble tout aussi perdue que lui, et c'est presque rassurant de voir qu'il n'est pas le seul un peu troublé. « Désolé, je ne suis pas Harry Potter. Nous ne sommes pas des sorciers - nous n'avons pas de baguette magique » mais une voix, qui ressemble pas mal à celle de Nash, réplique qu'il y a bien une sorte de baguette qu'il possède. Matt rougit - ce n'était pas une pensée de Nash, mais une raillerie de son subconscient qui avait des accents de la demi-fée. Parfait, si son esprit commence à s'auto-moquer avec la voix de son ami, il n'a pas fini de tourner en bourrique ! La répartie d'Ava le fait éclater de rire et il lui glisse un coup d'oeil moqueur. « Si c'est les robes moches qui te plaisent, je peux toujours en emprunter. Quant aux mioches, si on m'appelait pour les bénir, je peux t'assurer qu'on ne le ferait pas une seconde fois. » Il grimace en sous-entendant qu'il n'aime pas les gosses. Ce qui est vrai - il sait de quoi ils sont capables, il en a été un lui-même ! Et puis quelle idée, des fées en robes moches qui bénissent des gamins - qu'est-ce que les humains vont inventer. « Tu as d'autres clichés dans ta besace ? Ou sous ta couverture ? » qu'il lance, large sourire aux moustaches hérissées, avant de rire sous cape, pour masquer sa gêne d'avoir seulement osé faire cette blague un peu osée, un peu tendancieuse.

Matt frotte la peau de son avant-bras, révélant son inquiétude quand à la santé mentale d'Ava. Il y aurait de quoi devenir fou, si on apprenait ce genre de choses, après tout. « Je peux te proposer une autre couverture, du café ou du thé, plus de gâteaux, un câlin - ou un câlin d'Astérie, si ça peut t'aider à ne pas être totalement au bout de ta vie ? » Mais les moqueries ressemblent plus à de la douceur, miel sur la langue, parce qu'il comprend, même de loin, et qu'il veut qu'elle aille bien. Ils ont manqué de mourir, ou du moins un accident grave - et cela fait naître un frisson douloureux dans toute son âme. Il baisse les yeux, encore sous le choc, malgré tout ses efforts pour aller mieux. Mais il n'est pas seul - son cluster est là, et Nash, Nash dont les gestes, les paroles l'ont aidé au point qu'il a revu toute sa vie sur une nouvelle longueur d'ondes. La remarque d'Ava le fait sourire à nouveau, et il repousse, encore une fois, toutes les pensées négatives ou gênantes dans un coin de sa tête - il faudra qu'il y fasse le ménage un jour, mais ça peut attendre, juste un peu plus longtemps.

Nouvelles révélations, parce qu'il en a envie, parce qu'à nouveau, il se dit qu'il veut partager ça avec elle. Ils ont failli mourir - il prend cette excuse pour acquise et refuse d'avoir à s'excuser encore, intérieurement, à toute sa communauté. Il voit qu'elle retient toutes ses questions, malgré la curiosité qui la brûle, et il la remercie d'un petit sourire. Expliquer ce qu'est un cluster, c'est comme dépeindre un lever de soleil à une personne qui ne dispose pas de la vue. Il y a les mots, et il y a le ressenti, ce que cachent les mots. Et puis, il y a ce que cache la couverture, et ça le turlupine, alors il propose - et elle refuse. Matt hausse un sourcil, l'air perplexe - les joues qui rougissent un peu aussi, parce qu'il espérait presque qu'elle remette son pantalon pour arrêter d'y penser, et maintenant c'est gravé sur son cerveau et il tousse pour s'éclaircir la voix, pour s'éclaircir les idées, spoiler alert, ça ne fonctionne pas. Comment peut-il songer à ça, après ce qu'ils ont vécu, après son traumatisme et sa descende dans les abysses de ses souvenirs ? Peut-être que la vie, les émotions, le désir d'être vivant sont plus forts que le reste. Et qu'Ava fait naître en lui ce maelström de sentiments, le fait se sentir vivant, et fort, et grand - et un peu gamin aussi, insouciant du reste du monde, juste eux deux. Heureusement, Ava détourne ses pensées - enfin, pas tout à fait. « Pas de règles chez les fées - mais peut-être que j'ai un code : chez moi, pas de pantalon, pas de ... chocolat ? Non, ok c'était nul. Mais quant à savoir si elles sont jolies ... eh c'est toi qui le dit, moi je détournais pudiquement les yeux - enfin, quand je ne regardai pas ta tâche, je veux dire. Ok, j'arrête là avant de m'enfoncer plus » qu'il gémit à moitié en faisant des gestes des deux mains devant lui, pous signifier que cette conversation n'aurait pas du avoir lieu, qu'il disait n'importe quoi. Au moins, ils bifurquent vers un sujet plus rigolo - et il saute sur l'occasion d'en savoir plus sur elle.

Il se retient de rire, puis pouffe en imaginant une Ava ivre face à un professer qui se facepalm devant l'idiotie de la chose. Crocheter la serrure d'un prof présent, faut le faire. Et elle en rajoute - découvrir tout ça sur elle, c'est exquis. Il boit ses paroles, le regard rivé sur son visage. Il secoue doucement la tête, ne souhaitant pas l'interrompre, l'invitant à expliquer ce qu'elle entend par là, madame la faussaire. Pas si compliqué d'accéder à la zone 51 ? Ok tu as affaire à qui, une terroriste des aliens ? « Mais tu es tarée ! Tu aurais pu te faire jeter en prison pour faux papiers, usurpation d'identité ou des trucs du genre » qu'il s'exclame, entre inquiétude face à son insouciance, respect pour son savoir-faire et admiration devant son culot. Il a un petit sourire en coin quand elle le botte en touche - touché. « Tu sais vraiment y faire avec les flics - sûrement ton sourire. Ou alors ... Le pouvoir tes gambettes ??? » dit-il en mettant ses mains des deux côtés de ses joues, mimant une surprise feinte avant de rire encore. Ava était pleine de ressources, et totalement folle. Et il adorait ça. Il l'invite à choisir mais comme elle a l'air peu sûre d'elle, il récolte deux pâtisseries typiques indiennes et les lui dépose dans le creux de la main - sa soeur est une sacrée pâtissière, enfin moins que celles de la Bakery de Dupree, mais quand même. « Tu y tiens tant que ça, à ton dîner ? Je peux préparer un truc, un de ces quatre - je suis pas mauvais cuisinier, si tu aimes les épices. » Sans mère, ils avaient dû apprendre rapidement à cuisiner, chez les Vajrani. Il en profite pour piquer une pâtisserie à son tour et l'avale tout rond, avec gourmandise. Ava le questionne et il penche la tête sur le côté, en réfléchissant. Ils se sont rapprochés, instinctivement, près du plateau ; Matt réalise quand leurs genoux se touchent que les gambettes sont visibles, couverture étalée derrière. Il écarquille les yeux et les remonte rapidement, vers le plafond, comme pour faire semblant de réfléchir. Il se recule, comme brûlé par ce contact. Et Ava qui ne réagit pas - elle qui refusait de montrer sa tâche, la voilà devenue nudiste ? Est-ce qu'elle ne réalise pas ce que cela peut lui faire - lui fait ? Il serre les dents, les mains sur les genoux, avec la sensation de sentir, de loin, la chaleur de cette peau nue. Concentre-toi un peu, merde. La voix un peu rauque, les yeux détournés volontairement - parce qu'il n'est qu'une fée mâle, après tout - il répond avec un brin de tension dans la voix.

« Tu te souviens quand j'ai crié Billy, tout à l'heure ? C'est une fée. Un ami à moi - enfin, ami, c'est un grand mot mais on traînait ensemble, plus jeune. Une fois, il s'est servi de son pouvoir - il peut devenir invisible - pour traîner dans le vestiaires des filles. Il comptait sur moi pour l'aider, mais on s'est totalement fait prendre, avant même de voir quoi que ce soit - avec le recul, je me dis que c'était clairement mieux, mais à cette époque, on a pas cessé de se disputer, on était encore que des préadolescents. Sinon ... plus récemment, j'ai volé une broche à la boutique d'antiquités de Dupree. Les objets là-bas m'attirent, pour leur ancienneté. Longue histoire, mais je l'ai rapportée finalement, et la propriétaire m'a engagé pour que je rembourse mon geste on va dire. Désolé, je n'ai jamais fracturé de porte ou été visité par le FBI, moi. Espèce de terroriste. » Il lui tire gentimment la langue, les yeux baissés sur le visage doux d'Ava. « J'évite d'utiliser mon don, car sa contrepartie est assez cruelle. Mais parfois, quelques secondes par-ci, quelques secondes par-là ... » Il hausse les épaules. Son genou est collé contre le mollet d'Ava et il avala sa salive en détournant les yeux à nouveau. Elle est jeune, elle est humaine, elle est un peu tarée - et toutes ces excuses ne sont que ça, des excuses, et son cerveau les rejette une par une, trop obnubilé par cette douceur, cette chaleur, cette tentation. « Parfois c'est dur de se retenir. » De quoi parles-tu, Matt ? De ta disposition ? Ou d'autres chose ? Le regard qu'il lui décoche peut vouloir tout dire, et son contraire. « Je me demande pourquoi ton intuition t'a conduite à moi. Pour mes petits secrets peut-être ? » qu'il demande à voix haute, le coeur gonflé, la voix à peine tremblottante et il soupire en posant son dos contre le mur, en continuant de l'observer. Puis il éclate de rire en tendant un index : « Ou parce que tu ne sais pas manger proprement ? Sérieux, t'as des miettes - attends » et il approche une main pour essuyer la commissure des lèvres. Il s'est penché, comme pour mieux observer de près, et c'est presque instinctif. Peut-être dans un besoin viscéral de contact, ou une envie soudaine, une impulsion primale. Ce sont ses lèvres qui trouvent celles d'Ava. Sa main, contre sa joue, profite du contact velouté de sa peau. Elle a la saveur du sucre. Il se perd une seconde, ou une éternité, dans ce baiser, avant de reculer - qu'est-ce qu'il vient de faire ?! « Merde, désolé, je ne voulais pas - pardon. » Il est penaud, les bouclettes en désordre, le corps voûté et la mine défaite. Bien sûr que si, il le voulait - parce que Matt a besoin d'être aimé, protégé, apprécié, que c'est dans sa nature et qu'en cet instant même, Ava est à la fois mystère et tentation. Mais elle est si jeune par rapport à lui, et si innocente, et si vulnérable. Merde, il ne voulait pas en profiter. « Si je dis que c'est une technique de fée pour ramasser les miettes, tu me crois ? » tente t-il misérablement, sans oser la regarder. Il s'est un peu éloigné, les yeux baissés - hélas, mauvaise tactique, parce qu'il voit la peau pâle des jambes, le galbe des muscles et il rougit un peu plus. Merde mais qu'est-ce qu'ils font ? Des bêtises. Révéler son secret c'est une chose, s'acoquiner avec une humaine en est une autre. Merde. « Oublie ça, ok ? C'était déplacé - et clairement pas le moment. » Il attrape une tasse qu'il remplit de café, pour s'occuper les mains, parce qu'il préfère ça plutôt que d'affronter le jugement d'Ava, son air sûrement outré ou les paroles qui vont venir, tout aussi outrées, sûrement pleine d'une juste colère - on a pas idée d'embrasser les humains en culotte chez soi comme ça, merde.

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· Re: (ava/matt) and I think your tired eyes are kinda nice -- MATT #03  ·  Dim 7 Fév - 4:05
matt & ava
but he had eyes like storm and hair like waves and a soul as vast and deep as the ocean and i guess I didn't mind drowning in him.

« Matt, sérieusement : il va falloir que tu regardes Twilight, on va vraiment pas réussir à se comprendre sinon. » Le ton est décidé, parce que l'histoire commence à t'agacer qu'elle pourrait se régler en deux petites heures : ta question sur les fées du Crépuscule est légitime, d'après toi, il lui manque juste la bonne référence – et ce n'est pas la première fois que ça arrive. La fée dévoile, une nouvelle fois, sa cheville, avant d'expliquer que leur petite société secrète est constituée de maisons dont l'appartenance est confirmée par ces taches. Tu écoutes attentivement, les sourcils froncés, essayant de comprendre au mieux. Les fées fonctionnent comme dans Harry Potter, rangés selon leurs dispositions et tu descendrais d'une Crépuscule – rien à voir avec les vampires, mais ton intuition viendrait de là. Quelques frissons alors que l'idée s'insinue, s'inscrit : du sang de fée dans les veines, qui expliquerait cet instinct développé dont tu t'es servie à de nombreuses reprises. « Mais mes frères... » Pourquoi n'ont-ils pas de semblants de pouvoirs, eux aussi ? La réflexion te vient trop brusquement, évidence depuis des années qui te frappe juste là. « Seth arrive à savoir lorsqu'on lui ment. Bon, maintenant c'est sûr: Dean est adopté. » Ou a simplement tu quelconque bizarrerie qui lui passe à l'esprit. Un rire, entre le nerveux et l'idiot, t'échappe. L'envie de leur envoyer un message pour les prévenir te démange les empreintes, te donne des palpitations – mais tu as promis, tu ne peux rien dire, et si jamais tu venais à déroger ta promesse... Tu attendras au moins que le coupable de t'avoir tout dit soit hors de vue. « Quel genre de règles ? Qu'est-ce qu'il se passe si... Vous les transgressez ? » Parce que c'est ce qu'il a fait, non ? En te révélant tout ?  

Il te reste beaucoup de questions, en attendant – et le voilà encore interrogé sur ce détail qui te perturbe : une fée sans ailes, quelle chose... étrange. Même si le mythe est devenu fiction, tu ne peux pas croire qu'il repose que sur l'imagination de quelques personnes. Pourtant, aucune proéminence ni membre supplémentaire sur le dos découvert de Matthew. Tu souffles ton mécontentement, babilles d'autres idioties pour essayer de détendre l'atmosphère qui a monté en tension depuis que vous vous découvrez littéralement. Comme si de rien n'était. « Je connais des tas de fées avec des baguettes magiques, qu'est-ce que tu racontes ? » Sleeping Beauty ?! Faut-il vraiment que tu commences une liste de choses à lui faire découvrir, pour aligner les esprits ? Tu grimaces juste un peu à ses dernières boutades, pas d'ailes, pas de robes, rien. Tu commences à hausser les épaules lorsqu'il te demande si tu as d'autres clichés à lui sortir (sans doute) mais piques un nouveau fard lorsqu'il te rappelle que tu n'es pas spécialement habillée sous la couverture (« Eh! »).

Tu es un peu déboussolée, mine de rien, il doit bien le voir. Tu aimerais répondre positivement lorsqu'il te demande si ça va, mais ce serait mentir et même si tu veux te croire bonne actrice... Sur le coup, ça risque d'être compliqué. Tu veux bien admettre que ça ne va pas, mais tu as au moins de bonnes excuses. Un sourire sincère vient animer tes lèvres alors qu'il cherche de quoi te réconforter, ton regard dévie sur le chien endormi pour ne pas relever la proposition précédente. « Mais laisse donc cette adorable Astérie se reposer, veux-tu ?! » Juste pour la récompenser, d'exister ?, tu caresses doucement son pelage avant de te reculer sur le matelas pour mieux t'installer. « Ça va, en vrai... Je suis juste un peu secouée. » Il te faudra sans doute un peu de temps, pour digérer tout ça, mais ça devrait aller. Une mauvaise pilule à passer pour le secret que tu ne peux pas révéler, un long moment de digestion pour la montagne d'informations qu'il t'a donné. Et il en rajoute, encore, avoue être lié à d'autres fées de manière télépathique. Bon. Soit. Il te faudrait peut-être une liste, à toi aussi, classée des trucs les plus gros à ceux plus anecdotiques. Tu exagérais en disant être au bout de ta vie, mais tu sens au moins le bout de ta capacité de compréhension arriver – la cocote va dérailler grave.

Tu te rends compte bien trop tard qu'il n'y avait qu'une seule réponse à sa question, qu'il faut que tu te rhabille avant que vous ne finissiez tous les deux aussi rouges que des tomates même si tu te sens plus à l'aise avec l'idée. Une toux de son côté, toi qui essaies de désamorcer la bombe d'une énième raillerie du tien – les deux techniques fonctionnent moyennement. « Un code ?! » Exclamation surprise, qui se termine dans un rire alors qu'il babille maladroitement des excuses – sur le code, sur le fait qu'il ne regarde pas du tout tes jambes comme il ne regardait pas du tout son fessier avant d'entrer chez les Templeton – et le son résonne un peu plus lorsqu'il s'interrompt de lui-même. « Vous êtes un homme honorable, Votre Altesse, mais la subtilité n'est malheureusement pas votre fort. » L'idée qu'il soit, quoi, un tantinet peu émoustillé t'effleure à peine l'esprit – vraiment ? pour deux bouts de jambe ? Tu essaies de ne pas trop t'amuser de la situation, un peu trop tendancieuse pour que tu puisses véritablement la contrôler, et il n'a pas l'air mieux avec ses mouvements de mains pour que tu oublies.

Tu acceptes le changement de sujet, une pause dans toutes ces révélations et émotions ne pouvant te faire que du bien. Les anecdotes sont présentées avec une certaine joie – avec le recul, c'est plutôt marrant, sur le coup tu en menais moins large. Matt a l'air ravi de t'écouter, toi et tes idioties. Même si les commentaires ne te font pas plaisir – enfin, il a ta tête outrée que tu exagères, le petit rire que tu caches derrière un coussin que tu essaies de lui envoyer dessus. « Eh oh ! Reste poli ! Et puis, tout métier à ses risques, non ? » Tu aimes l'aventure et tu es prête à tout pour arriver à tes fins, c'est bien différent que le brin de folie qu'il veut te prêter ?! Tes yeux s'écarquillent un peu alors qu'il continue, tu geins le mécontentement alors qu'il se moque de toi. « Alors déjà, non, je ne montre pas mes gambettes à tout le monde. Merci bien. Et c'est la petite voix et l'air innocent – ça marche à chaque fois. » La preuve ? Ça a un peu marché avec lui. Tu finis par te rapprocher, quand tu te rends compte qu'il a réussi à détourner ton attention du véritable sujet intéressant, quémandes pâtisserie – besoin de réconfort, peut-être, c'est surtout que tu as faim. Véritablement à l'aise, tu ne fais plus attention à rien. Tu fais comme chez toi, tu occupes l'espace, tu ne te prends pas la tête pour être une représentation acceptable par la société – tu es, tout simplement, et présentement tu es dénudée, soit, y'a pire et plus vulgaire dans la vie tout de même et tu penses innocemment qu'il peut passer outre. Tu fais mine de réfléchir, sur cette question de dîner, croques une bouchée dans le sucre gélifié. « Pourquoi pas... On est ami, après tout, non ? » Tu marques une pause, l'air d'y penser une seconde. « C'est gênant si tu dis non – réfléchis bien. » Maintenant tu le fixes, en attendant sa réponse : ça se terminera mal pour lui s'il dit non, après tout tu lui as montré tes gambettes et il a été déclaré que tu ne les montres pas un n'importe qui, le voilà donc spécial. Tu te demandes un instant si tu n'es pas allée trop loin, en voyant son air gêné, presses fermement tes lèvres l'une contre l'autre pour ne pas lui poser la question.

Le 'Billy' hurlé quelques jours plus tôt trouve explication : une fée pouvant devenir invisible et qui en profite pour mater dans le vestiaire des filles. « Eh pardon ? » Donc ? Tu n'es censée rien révéler du secret des fées pour ne pas les mettre en danger alors qu'iels se permettent de tels... Abus ? Violation de confiance ? Et tu ne peux rien dire ? Prévenir personne ? Bêtise de jeunes garçons qui te fait réaliser que la décision n'est peut-être pas si facile à prendre, que les retombées des possibilités seront graves dans tous les cas. Tu écoutes à peine la suite, te reprends dans un soupir lorsqu'il confesse un nouveau crime. « Je suis une terroriste ?! Je cherchais juste à trouver ce qu'on nous cache ! Toi, tu voles des objets dont tu n'as même pas l'utilité ? » Qu'est-ce qu'il pouvait bien faire d'une broche, vraiment ?! Tu aurais pensé... Enfin, tu ne sais pas. Tu ne connais rien à rien et ne peut qu'imaginer le panel de pouvoirs qu'elles ont, les fées. Tu n'as que cet accident et même si tu ne crois pas qu'il vous ait sauvé la vie – vous auriez été bousculés, pour sûrs – tu te dis qu'il y a de meilleures utilisations pour ces dispositions ? Mais il te rappelle que la magie (c'est ce que c'est ?) coûte, et tu sens tes épaules s'affaisser. « Vous n'en abusez pas, de ces pouvoirs ? Vous pouvez... J'sais pas. Vous pouvez facilement dominer le monde, avec ? D'ailleurs – vous ne le faites pas ? » Le poids de la curiosité devient lourd, soudainement – tu aimerais savoir tout, refaire l'Histoire avec toutes les informations, découvrir à quel point l'existence fut trafiquée par une poignée de personnes et tordues par une poignée d'autres. En attendant, tu noies tes angoisses dans les gâteaux, technique de l'autruche comme on l'aime.

« Parfois c'est dur de se retenir. » Ton regard est un peu perdu lorsqu'il accroche le sien – tu essaies de comprendre, tu n'arrives qu'à effleurer l'idée.« Comme essayer de ne pas chanter la chanson que tu as en tête depuis le matin ? » Tu n'arrives pas non plus à traduire ce qui t'observe, derrière les prunelles marrons, et tu finis par détourner les yeux pour éviter la question. Tu tentes un mince sourire à la question suivante, le regardes se rapprocher de toi – et cette sensation d'autre chose qui revient, cette nouveauté que tu n'es pas certaine d'apprécier autant qu'on voudrait que tu le fasses. « Sans doute. Il t'en reste, d'ailleurs ? » Etaient-ce les petits secrets, les réponses à tes questions – ou simplement lui, l'individu un peu paumé, l'homme à la voix grave et envoûtante ? Tu plisses les yeux lorsqu'il t'accuse de ne pas savoir manger, mais tu n'as pas le temps de réagir qu'il est déjà en train de t'essuyer. La paume est chaude contre ta joue, tu fronces les sourcils, le palpitant s'affole et à raison : la seconde d'après son visage s'approche et ses lèvres embrassent les tiennes avec douceur. Le temps se fige – mais tu ignores si c'est une impression ou si ça vient de lui, et puis sur le moment tu t'en fiches un peu. L'une de tes mains attrape le poignet qui te rapproche de lui mais, déjà, il s'échappe et ta poigne ne suffit pas à le retenir.

C'est si confus, d'un coup, tu ne sais pas comment réagir – à son baiser, à ses excuses, alors tu baisses simplement la tête avec un maigre sourire sur les lèvres et les joues un peu plus roses. Réchauffée, mine de rien. Pas outrée ou déçue, pas complètement conquise non plus. Tu cherches son regard mais il t'évite soigneusement – par culpabilité, honte, peur de recommencer ? – l'excuse plaisantée est piteuse et n'a aucun effet. « Pas trop ? » Il s'éloigne, yeux baissés, et tu comprends que tu es finalement l'objet de distraction qui a déclenché son geste inattendu. « Matt... » Tu appelles, le souffle court – pas tellement pour t'excuser, surtout pour l'informer qu'il s'inquiète pour rien et qu'il n'y a pas besoin d'en faire toute une affaire. L'homme est maladroit et te dit d'oublier, offre un espace-temps à la situation qui te fait sourire malgré tout. « Ah parce qu'il y a un bon moment ? On va vraiment avoir besoin de ce dîner, je crois. » Déterminée à désamorcer la bombe avant qu'elle n'explose inutilement, tu enjambes Astérie pour aller te poster devant lui – le rassurer, pour qu'il arrête de s'agiter. « Tu n'as rien fait de mal, Matt – il n'y a pas mort d'homme, personne n'a été insulté, ça roule. » Tu presses doucement l'avant-bras découvert, tentant de l'apaiser au mieux. Tu oublies un élément essentiel à la discussion, encore : ta tenue. « Je devrais probablement... Me rhabiller. » Et tu aurais dû le faire environ 0,3 secondes après t'être déshabillée, mais peu importe – c'est trop tard, maintenant.

Le jean enfilé à nouveau, tu reprends ta place au bord du matelas. Tu n'as pas envie que les choses deviennent étranges entre vous, la tension palpable, la conversation impossible pour une pulsion d'un instant. Tu préfères agir comme s'il ne s'était rien passé si c'est ce qu'il préfère, parce qu'il est bien trop tôt pour penser le geste et ce qu'il pourrait dire en suivant la logique des choses. Tu n'as jamais rien compris, à ça, et tu n'as pas spécialement envie de t'y atteler. Dans l'instant, tu n'es pas prête à prétendre à une signification absolue, qui amènera à quelconque histoire entre lui et toi. Mais si l'audience demande, réellement, tu as passé pire moment que celui suspendue aux lèvres de la fée. « Tu m'as dit que les... Relations ? avec les humains étaient interdites... » Tu n'en demandes pas une, et peut-être formules-tu mal ta question. « Je t'ai assommé de clichés sur les fées – quels sont ceux sur les humains, Matt ? » Le secret a-t-il été découvert, au fil du temps, et les remontrances de tes ancêtres ont-elles été telles que les fées ont décidé de se fermer aux autres pour se protéger ? Le secret doit-il vraiment être gardé ?
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