› âge et lieu de naissance : jax est né à dupree et ne l'a jamais quittée. c'était en juillet 1996, dans le coin qui "craint" et cela n'a pas changé depuis, même s'il lui arrive (trop) souvent de faire des incursions dans les quartiers résidentiels plus chics ou plus animés (pour ne pas dire gays).
› origines et nationalité : américain aux origines européennes lointaines (l'irlande et la france coulent dans ses veines, assez sûrement, mais peut-être qu'il y a aussi d'autres sources, plus à l'est, jax n'en sait rien et, en vérité, il s'en contrefout).
› statut civil : célibataire, il n'a jamais été en couple et n'aspire pas à l'être. il crâne lorsqu'il drague les filles, ce qui a tendance à les faire rouler des billes, mais ça ne l'ennuie pas, jax. au contraire, ça l'arrange, qu'elles ne soient pas charmées par ses tentatives dérisoires.
› occupation : il travaille dans un garage, la journée et commet des méfaits le soir et la nuit (qui lui rapportent plus que son job quotidien).
› traits de caractère : la vie, jax ne la prend pas au sérieux. dans le genre de famille dont il est issu (mère décédée bien trop tôt, père alcoolique et tyrannique qui a heureusement tiré sa révérence deux ans auparavant), ça ne sert à rien. l'espoir, l'ambition, c'est bon pour les riches, ceux qui ont du potentiel ou de quoi s'aider. chez les beauchamp, on se contente de ce qu'on grappille. c'est sur cette base-là qu'il s'est construit, le jeune garagiste et il coche toutes les cases du gars désoeuvré, irresponsable, railleur, bordélique, irréfléchi, je-m'en-foutiste, qui dépense ce qu'il gagne en un claquement de doigts. une fierté écorchée se traduit parfois par une sensibilité malvenue qu'il réprime d'une rasade d'alcool. il est susceptible, bagarreur, irrévérencieux. et qu'on ne lui parle surtout pas de son paternel et de ce qu'il lui a fait subir toute sa vie ou jax montre les dents.
› groupe : humans.
› avatar : harris dickinson.
› L'ombre apparut au-dessus du mur qui cernait la propriété et se glissa - ou plutôt bascula - dans le jardin, juste derrière le parterre de rosiers, atterrissant avec un bruit sourd et laissant échapper un son indistinct quand l'air s'exfiltra de ses poumons. Mais cela se borna à cette seule perturbation car il se raidit et retint son souffle, l'oreille tendue, tandis que le bruit des pas qui le coursaient s'approchait. Jax déglutit et attendit, le coeur battant, prêt à bondir si ses poursuivants le dénichaient; mais il ne perçut que leur échange qui, même à voix basse, trahissait leur discorde. L'un était sûr d'avoir vu une silhouette partir à droite, l'autre prétendait avoir entendu le tintement d'une vitre brisée, de l'autre côté de la rue. Quelle que soit leur décision, ils ne viendraient pas le chercher là et quand, au bout de quelques instants, ils optèrent pour la droite et s'éloignèrent, Jax laissa échapper un soupir et détendit ses muscles.
Il l'avait échappé belle. Encore un peu et ils l'auraient sûrement rattrapé, mais son agilité lui avait sauvé la mise, une fois de plus. A moins que ça soit
cette demeure.
Elle n'était pas hantée, loin de là. Ni enchantée, d'ailleurs, songea le jeune homme avec un rictus; mais elle avait toujours intrigué le garçon des rues et la dernière fois qu'il y était venu n'avait pas dilué son intérêt, évidemment. Jax releva lentement les yeux vers la haute façade, à moitié dissimulée par quelques arbres, et il repéra une lumière allumée, à l'étage. S'il n'avait pas su que le garçon qui vivait là se trouvait loin de Dupree, il se serait peut-être laissé aller à quelque fantasme inavoué, mais il savait que Bran n'évoluait pas entre les murs de cette maison trop grande et, dès lors, sa curiosité en fut forcément diminuée.
Après quelques minutes à sonder le silence pour s'assurer que la voie était libre, Jax Beauchamp, cambrioleur à ses heures perdues, se redressa et se frotta les mains l'une contre l'autre comme si sa présence en ce lieu sacré n'était pas un blasphème et il longea le mur qu'il venait de grimper pour se diriger vers le portail.
Sa résolution, ce soir-là, était bien sage: rentrer chez lui, se vautrer dans son lit, récupérer quelques heures de sommeil avant de reprendre le boulot le lendemain.
Mais les choses ne se passèrent pas comme ça.
D'abord, il pensa avoir mal évalué son chemin car il s'approcha trop près de la maison des Roses et la lumière de l'entrée s'alluma, lui donnant la sensation d'être un lapin devant les phares d'une voiture. Ensuite il réalisa que ce n'était pas lui l'auteur de cette maladresse mais celle d'une autre silhouette - la soeur de Bran - qui apparemment cherchait à entrer en douce. Enfin, un cri surpris froissa l'atmosphère et Jax ne poussa pas la réflexion plus loin: il détala à nouveau. Hors de question qu'on le trouve déambulant sur les terres de Brandon Rose.
Il escalada rapidement le portail et sauta de l'autre côté sans la moindre grâce et pas de chance pour lui, les deux gars qui lui couraient après quelques instants plus tôt revenaient en maugréant et ils se trouvèrent tous trois nez-à-nez. Là encore, la rapidité avec laquelle Jax réagit lui permit de s'esquiver avant que les autres ne réalisent ce qu'il se passait et ses longues jambes habituées à courir l'emportèrent dans une course folle à travers les rues de Dupree.
Cette fois, Jax ne sut pas comment il allait les semer. Il quitta Mayfield Heights en espérant que délaisser ce quartier paisible rassurerait les deux gardiens de la nuit mais ce fut peine perdue. Il obliqua vers Richmond Village et traversa East Hawk Street sans sembler parvenir à distancer suffisamment ses poursuivants pour tenter d'escalader un escalier de secours ou disparaitre dans un entresol.
Ne lui restait qu'une solution: la forêt qui cernait Dupree, seul refuge où, il en était persuadé, il ne serait pas suivi. Seul endroit où il se sente en sécurité. Et la forêt de Sherdale, Jax la connaissait comme sa poche: il s'y était si souvent caché lorsque son père était d'une humeur massacrante et qu'il ne valait mieux pas lui trainer dans les pieds. Il l'avait parcourue des heures durant, y avait même dormi quelques fois et, désormais, y évoluer la nuit ne l'effrayait pas. Surtout si cela lui permettait d'échapper aux problèmes qui ne manqueraient pas de lui tomber dessus s'il se faisait attraper.
Un point de côté lui tirailla le flanc mais Jax ne ralentit pas l'allure et quand les premiers arbres apparurent, gardes immobiles d'une nature indomptable, il eut presque envie de les serrer dans ses bras. Mais l'heure n'était pas à la distraction et il jeta un dernier coup d'oeil par-dessus son épaule avant de s'enfoncer dans la semi-obscurité. Il ne tarda pas à être conforté dans l'idée que c'était là sa meilleure alternative car il perçut nettement les jurons de ses victimes qui se reportèrent la faute l'un sur l'autre. Par mesure de sécurité, Jax continua à avancer, même s'il ralentit. Maintenant qu'il était hors de leur portée, il sentait la tension le quitter et ses muscles prendre simplement le relais. Il n'avait aucune idée d'où il allait, il allait juste attendre une heure ou deux, d'être certain qu'ils étaient repartis d'où ils venaient, avant de prendre la direction de son appartement.
Alors, qui de sa conscience ou de son instinct le mena aux abords de Calswell Lake, Jax n'aurait su le dire, mais le fait était là: il était près d'une heure du matin et il se retrouva sur la rive du lac, dont la surface reflétait le ciel particulièrement étoilé et le jeune homme s'arrêta à quelques mètres de l'eau pour lever le nez vers l'étendue sombre. Il reprit lentement son souffle et se mordit la lèvre inférieure avant de porter son attention vers le tronc avachi qui reposait sur la berge.
Pendant une minute, il se revit très nettement assis là, tandis qu'une fête improvisée battait son plein à quelques centaines de mètres. La lumière parvenait jusqu'à cet endroit mais, de la plage où les autres dansaient, Jax savait très bien qu'ils étaient invisibles, perdus dans l'obscurité. Il ne se rappelait pas l'échange en lui-même (ç'avait dû être des remarques acérées, des tentatives de déstabiliser l'autre, comme d'habitude), parce qu'il avait été complètement occulté par ce qu'il s'était passé ensuite.
Ce baiser. Intense. Imprévu. Non. Pas imprévu, pensa Jax avec un rictus amer. Il couvait, indubitablement. Il trépignait, imprégné dans la tension, dans l'inavoué, l'inavouable, mais Jax
savait, au fond. Il l'avait su dès qu'ils s'étaient parlé pour la première fois. Si tant est qu'on puisse appeler leurs échanges se parler.
Ils ne se parlaient pas. Ils se cherchaient. Se provoquaient. Se heurtaient. Cela devait finir ainsi. Jax l'avait senti. Ils étaient entrés en collision et puis Bran était parti. Il n'y avait pas de message plus clair que celui-là.
Alors Jax jeta un dernier regard dédaigneux au tronc qui avait été témoin de cet instant de faiblesse, et il s'en détourna, bien décidé à ne plus y penser.
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